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во.

Incertitude

métaux.

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Il y en a qui prétendent que la forfur la formation des métaux eft fauffement attri. mation des buée au foleil. Le tonnerre étant tombé fur la montagne d'Ilimani au Pérou, il abbatit [a] un morceau de cette montagne, dont les éclats étoient pleins d'or. Cependant de temps immémorial, elle avoit été toujours couverte de neiges. Le foleil n'aïant donc pas eu la force de fondre la neige, avoit, à ce qu'il femble, encore moins formé par fa chaleur le métal qui étoit au-def fous.

6t.

Neiges rou

ques pais.

Les minéraux qui fe forment dans ges en quel--les entrailles de la terre, & les météores dans la région de l'air, tirent une origine commune des vapeurs terreftres, imprégnées de différentes qua.

lités.

Quelques auteurs ont écrit qu'on voit [b] des neiges rouges en Scythie, en Arménie, & dans les campagnes Phrygiennes, ils appuient un fait qui paroît fi fufpect du témoignage d'Homére, & ils en attribuent fa caufe physique [c]à la qualité de l'exhalaifon terreftre, qui communique fon vermillon à ces neiges

Le tonnere a caufé fouvent les effets les plus extraordinaires par la fub. tilité de fa flamme [d]. Il a fondu les efpéces d'or & d'argent, qui étoient dans une bourfe fermée, fans endommager la bourfe. 365)

cer les fourreaux. Ses ravages fe font faits quelquefois au milieu des corps les plus fragiles, fans en brifer aucun. La phyfique peut-elle expliquer des effets fi furprenants, d'une manière au moins vraisemblable?

Ce météore, qui porte [e] dans les efprits une impreffion de crainte, eft un mélange d'exhalaifons fulphureufes, bitumineufes, & falines comprimées dans un nuage. Tibére pour s'en garantir [f], portoit une couronne de lautier, mais on a obfervé [g], que de laurier eft quelquefois frappé de la foudre, comme les autres arbres. Augufte portoit fur lui une peau [b] de veau marin, & l'empereur Sévére en avoit fait doubler [i] falitiére. Quel rapport peut-il y avoir de ces préfervatifs au tonnerre?

Quelques naturaliftes ont dit que que les corps frappés de la foudre étoient incorruptibles. Il y a des terres farcophages, qui confument les corps en très peu de temps, & prefque auffi promtement que la chaux; d'autres les confervent fans corruption, comme aux Cordeliers Obfervantins de Touloufe, à fainte Maure en Touraine, & aurres lieux Le Vayer témoigne que la terre de Narni au duché de Spoléte, fe met en poudre [k], lorf qu'il pleut, & fe convertit en bouë par la féchereffe.

.

On voit dans l'ifle de Niphon [7] trois ruiffeaux de fouffre.

Chy-metaux.

Ila brifé des lames d'épée, fans per Ariftote [m]rapporte qu'en Chy- Végétations Tom. II

[4] Atl.hiftoriq. 1.6. differtat.fur l'Amériq.Meridional.p.v17.

[b] Jonston.thaumas.claffi 3 c.9. ~[r] LeVayer phyfiq.du prince ch.17.

[d] Fulmen illas & quandoque crumænâ pecunias colliquat.Cardan.de fubtilir.l.2. [] Et humanas motura tonitrua mentes Ovid.

[f] Sues, in Tib. c. 69. Jonfton. thau

mat. claffi 5. c. 25.

I

[g] Harduin. comment, in Plin. lib. z.

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pre, il y a une espéce d'airain, que les laboureurs coupent en petits morceaux; & fément dans la terre comme du blé; qu'en Ibérie, les pafteurs aïant brulé une forêt, pour augmenter la chaleur & la fécondité de la terre, y font des ouvertures, où ils coulent de l'argent fondu, qui y croît & qui s'y multiplie beaucoup.

Les métaux ont paru végéter. Pierare Matthieu rapporte qu'en l'année 1602. on préfenta à Henri legrand, de l'or trouvé dans le Lyonnois, qui exprimoit parfaitement bien une branche d'arbre. Il y a dans plufieurs cabinets des curieux, d'autres métaux, qui ont végété. Des vignes [n] en Alemagne ont porté des branches & des feuilles d'or pur: ce qui vient de ce que les corpufcules métalliques s'y étoient filtrés par les racines & par les fibres, avec les fucs nourri ciers.

La France a non feulement de riches miniéres d'or & d'argent, mais elle contient généralement, & réunit toutes celles dont les autres parties du monde n'ont que quelques cfpéces

On trouve dans la phyfique occulte de Vallemont le catalogue de tou tes les mines de France, découvertes avec beaucoup de travail & de dé penfe pendant dix ans, par un Alemand, que le cardinal de Richelieu avoit fait venir en France pour cet effet. Ce catalogue eft tiré d'un petit traité dédié en 1640. au cardinal de Richelieu, fous le titre de la reftitution de Pluton. Cet Alemand fe nom

moit le baron de Beaufoleil. Ce fut fa femme, qui compofa le livre de la reftitutionde Pluton. On n'a pas fait beaucoup de cas de la découverte de ces mines d'or & d'argent. H feroit à fouhaiter que toutes les autres miInes du monde euffent été auffi né gligées, & que les hommes cuffent laillé dans les entrailles de la terre, des biens fictifs, qui ont fi, furieufement irrité leur convoitife [o]. Les biens véritables n'ont point été enfouis, ni cachés à nos regards par la nature: le genre humain tût vécu avec bien plus de bonheur & d'innocence, s'il s'en fût contenté.

63.

tions éton

Le bois fe pétrifie [p] dans certaines terres; on rencontre fouvent Pétrifica[9] dans les champs, fur la furface nantes. ou même dans l'intérieur de la terre, des pétrifications animales; mais une pétrification bien plus étonnante, eft celle qui eft rapportée par le pére Kircher, d'un village entier d'Afrique, converti en pierres, avec tout ce qui s'y trouva, jufqu'aux habitants mêmes: ou celle dont Acofta fait mention d'une compagnie de cavaliers Espagnols changés en pierres. Il falloit pour de pareils phénoménes, que la terre de ces contrées eût laiffé fortir une étrange quantité de fels propres à pénétrer divers corps, & à s'y fixer.

Aventin raconte fur la foi d'un au teur nommé Conrad, qu'en 1348. cinquante paifans, avec leurs troupeaux, furent changés en ftatues de fel.

On a applique dans ces derniers fiécles [r 1, des noms anciens à di

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verfes plantes; & à plufieurs minéraux, qu'on a cru les mêmes, où aux quels on a affecté de fe méprendre, quoiqu'ils foient fort différents de ceux dont les anciens ont parlé : ce qui peut caufer de dangereux qui pro quo dans la médecine, & dans la compofition des remédes, Saumaise donne beaucoup d'exemples de ces. minéraux & de ces plantes. Les recherches des naturaliftes pleines d'incertitudes; nous font connoître évidemment, qu'autant que la nature) fe prête à nos befoins autant elle se refufe à notre curiofité.

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1. La fortune des arts a fuivi celle des lettres. 2. Du labyrinthe d'Egypte 3 Des pyramides. 4. Du lac; de Maris. 5. Du tombeau d'Ofy mandias. 6. De la ftatue du Sphinx. 7. Des colonnes de Trajan, & d'An. tonin, du tombeau, d'Adrien. 8. Du Manfolée. 9. Dutemple d'Ephéfe. 19. De la ftatuë de Jupiter Olympien. 1. Du coloffe de Rhodes. 12. Des murailles de Babylone. 13. Des jardins suspendus de Babylone. 14. Du cheval de Bel lérophon. 15. De la ftatue d'Arfinoë. 16. Statuës fufpenduës en l'air. -17.Du tombeau de Mahomes. 18. De la ftatue de Memnon. 19. De la colombe d'Architas. 20. Des ftatues de Dedale. 21. Sphères d'Archi

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méde & de Poffidonius . 22. Machine décrite par Vitruve. 23. Machines fonores de Boëce. 24. Arbre de L'empereur Théophile. 25. Oifeaux -volants & mouches volantes. 26. Cheval artificiel. 27. Statuë de fer. 28. Statues de grandeurs prodigienfes. 29. Statue de la Chine, qui marque les changements de temps. 30. De la tour de porcelaine à la Chine. 31. De la tour de Belus à Babylone. 32. Transports des tours & des obelifques. 33. Temple de cuivre. Or & argent emploies dans le ciment. 34. Du lin incombustible. 35. Des lampes inextinguibles.36. Dupapier d'Amiante. 37.Du verre malleable. 38. Des pierres spéculaires. 39. Différence de l'architecture ancienne & de la moderne. 40. Pein ture des vitrages. 41. De l'ancienne pourpre, 42. Du feu Grégeois. 43. Des miroirs ardents d'Archiméde. 44.De la fympathie artificiel le. 45. De longuent de fympathie. 46. De la poudre de fympathie. 47. Préparation de la poudre de fympathie. 48. De l'encre de fympathie. 49. De la lampe fympathique. so.. Compofition d'une bougie qui fait voir des chaffes de chiens courants. fi. Les arts ont été fort honorés. 52. Ouvrages d'une délicateffe fur-› prenante. 53. Différence des petites productions de la nature & de l'art. 54.Traits d'adresse extraordinaires. $5. La nouveauté des arts preuve de la nouveauté du monde. 56. De. l'invention de la bouffole. 57. De ....l'invention de l'imprimerie. 58. Des matiéres fur lesquelles les anciens écrivoient. 59. Invention du parchemin & du vélin. 60. Ecriture [ur des os de moutons & de chameaux. 61. Ancienneté du papier de coton 12

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a fuivi cel

tres.

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62. De l'ancienne peinture. 63. Gageure de Parrhafius & de Zeuxis. 64 On entend mieux la dégradation des lumières, & la perspective que les anciens ne l'entendoient. 65. Le peintre doit embellir la nature. 66. Cruauté de Parrhafius & du Giotto. 67. Différentes maximes de Quintilien & d'Apelle fur les arts. 68. Mot d'Apelle. 69. La proportion &P'habitude de la vûë.70. De la fculpture ancienne. 71. De Phidias & de Polycléte 72. Le goût des Statues a fort régné dans l'antiquité, 73. La connoiffance des arts ne paffa que fore tard chez les Romains 374. Des fpectacles des Romains 75. De plufieurs tentatives de voler.

D'

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,

E même que l'objet de l'art eft d'imiter la nature, on trouve au fujet des arts plufieurs opinions, qui ne font guéres moins exaggérées, que celles des naturaliftés font incercaines ou frivoles.

La fortu. La fortune des arts a fuivi celle ne des arts des lettres. La barbarie, qui détruile des let- fit les unes, n'épargna pas davantage les autres. On trouve encore les arts fleuriants au commencement du fixieme fiécle, du temps de l'illuftre Boëce. Ils ne purent fe foutenir plus longtemps contre les ravages des Barbares, & ils n'ont été refufcités, que du temps de Régiomontan [ a ] qui vivoit dans le quinziéme fiécle's

Nous avons perdu beaucoup d'arts connus aux anciens; quelques monuments, qui nous reftent des temps les plus reculés, prouvent d'une ma

niére inconteftable la vérité de plufieurs faits, que nous ferions tentés de regarder comme fabuleux.

Ce qu'on lit de la grandeur & de la folidité des anciens édifices furpafferoit toute croïance, fi les pyramides, qu'on voit encore aujourd'hui, & les obélifques [b], que les empereurs ont fait tranfporter à Rome ne nous forçoient d'y ajoûter foi.

2.

rinthe

d'Egypte..

Le labyrinthe d'Egypte fervit de modéle à celui que Dédale bâtit enɔ Créte; Mais Dédale n'en imita que Du labyla centiéme partie. Le labyrinthe d'Egyte [ c ] étoit un vafte enclosi de marbre, qui renfermoit trois mille édifices, entre lesquels il y avoit dou ze maifons roïales. Hérodote remarque que ce labyrinthe fut l'ouvrage de douze rois. Il fut achevé environ sept

cents ans avant l'ére Chrétienne. Porfenna roi d'Hétruric fit aufli conftruire [d] un labyrinthe pour fa fépulture.

3.

Trois cents foixante mille Egyptiens furent occupés pendant vingt ans [e], à conftruire la grande py- Des pyraramide, qui fe voit encore aujourd'hui. mides. Elle eft compofée de pierres de taille très bien liées, qui out chacune trente piés de longs gek op ahshi N

Un archer le plus fore, ne peue du haut de la pyramide tirer use fléche [f1, au-delà de fa bafe. Les côtés montants" ont, fuivant quelques relations, huit cents piés, fur une base d'une pareille longueur. Car les côtés montants de cette pyramidé étant fort ineli. nés à cause de la largeur de la base, ils avoient beaucoup moins de hauteur que de longueur. Les auteurs qui ont parlé des

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4.

Du lac de Maris.

pyramides,ne font point d'accord [g] fur leurs mefures.

On eft étonné, dit Boffuet [b], quand on lit, ce qui néanmoins eft certain, que le lac de Maris avoit de tour [i] environ cent quatre-vingts de nos lieues. Maris roi de Memphis & de Thebes en Egypte, fit faire ce grand ouvrage, pour recevoir & renvoier dans la mer les eaux du Nil, lorfque l'inondation montoit au deffus de la hauteur néceffaire à la fécondité des terres, ou pour arrofer l'Egypte, lorfque l'inondation n'étoit pas fuffifante: ce qui fe faifoit au moïen des éclufes, & des canaux qui avoient été pratiqués. Deux pyramides s'élevoient du milieu du lac à trois cents piés de hauteur, & occupoient fous les eaux un pareil ef. pace. Chacune de ces pyramides portoit fur un thrône une statue coloffale, l'une de Maris, & l'autre de fa fem me. Pomponius Mela [k] ne donne au lac de Maris, que vingt mille pas de circuit, qui font un peu moins de fept lieuës. Toute la longueur de 'Egypte n'avoit pas deux cents lieuës, &fa largeur la plus étendue n'étoit que de cinquante. Il n'ya donc gué res moins d'exaggeration dans ce que Boffuet a dit après quelques anciens, du circuit de ce lac, que dans la Chronologie Egyptienne.

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Le tombeau d'Ofymandias [7] un Du tom des rois d'Egypte, étoit entouré d'un bran d'Ofy. mandias. cercle aftronomique, qui représentoit le Zodiaque & les fignes célestes: ce cercle avoit huit coudées de largeur, & tout le monument occupoit dix

[b] Boffnet. hift.univerf

[] Hérodor. Euterp. Diod, Sic,lib. [] Pompon. Mel. lib. 1.

ftades. L'épitaphe portoit: Je fuis Ofymandias roi des rois. Si quelqu'un doute de ma puiffance, qu'il furpaffe la grandeur de mes ouvrages. On voïoit près de ce tombeau la ftatuë de la reine fa mére; elle étoit haute de vingt coudées, & taillée d'une feule pierre. La tête de cette ftatuë repréfentit trois reines, pour fignifier qu'elle a oit été fille, femme, & mére de rois.

6. De la ftatuë

On coit qu'Amafis étoit enfeveli dans ftatue du [m] Sphinx: le tour du sphinx. de la tête de ce monftre étoit de deux cents piés par le front, & fa longueur de cent quarante-trois.

Dans le temple de Latone à Saïs en Egypte [n], il y avoit une chapelle creufée dans une feule pierre, dont les murailles avoient quarante coudées de longueur & autant de hauteur, & dont la couverture étoit faite aufli d'une feule pierre, qui avoit quatre coudées d'épaiffeur aux entablements.

7.

jan,& d'An

tonin & du

Les empereurs Romains ont fait Des colonélever de magnifiques monuments, nes de Trapour leur fervir de tombeaux. La colonne de Trajan [], haute de fix tombeau vingt piés, a en dedans un efcalier, do d'Adrien. cent quatre-vingt-cinq degrés. Sur le fommet le corps de Trajan étoit enfermé dans un globe d'or, & dans toute l'étendue extérieure de la pyramide l'histoire de cet empereur étoit fcul ptée en relief.

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[o] Pancirol, de veterib, c, 29, 09.30.

0

T

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