Discours sur la poésie. Épitres. Poésies diverses. Les quatre parties du jour. Les quatre saisons, ou les Géorgiques françoises

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Stéréotype d'Herhan, 1803

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Popular passages

Page 74 - J'aurais pu vanter à Glycère Et mon amour et ses faveurs; Mais la Suze, la Sablière, Ont cueilli les plus belles fleurs, Et n'ont laissé dans leur carrière Que des narcisses sans couleurs. Pour éterniser sa mémoire On perd les moments les plus doux : Pourquoi chercher si loin la gloire? Le plaisir est si près de nous ! Dites-moi, mânes des Corneilles, Vous qui, par des vers immortels, Des dieux égalez les merveilles, Et leur...
Page 134 - Déjà ses yeux baignés de larmes Demandent vengeance à Bacchus : Des yeux en pleurs ont trop de charmes Pour craindre l'affront d'un refus.
Page 189 - L'Amour seul a droit de charmer L'âme qu'il a déjà charmée ^ Acis avoit besoin d'aimer, Thémire d'être encore aimée. La beauté voit périr ses traits, Les roses du teint se flétrissent ; Mais le cœur ne vieillit jamais, Et les désirs le rajeunissent. Thémire brûla pour Acis; Aimer de nouveau, c'est renaître Ce fut sous ce berceau champêtre Que son cœur, longtemps indécis, Choisit enfin ce jeune maître.
Page 85 - LE. * * n vit heureux quand on est sage. C'est du sein des tranquilles nuits Que naissent les jours sans nuage : En moissonnant trop tôt les rosés du bel âge , On n'en recueille point les fruits. Ce soleil brillant dans l'aurore , Qui consume les fleurs de la jeune saison , Le plaisir , n'est pour la raison Qu'un astre bienfaisant qui féconde et colore , Et qui d'un voile d'or embellit l'horizon : Remède pour le sage , il devient un poison Pour les cœurs que sou feu dévore.
Page 194 - Que lance le noir sagittaire , Le règne de l'art imposteur Commence où la nature expire. Volez dans ce monde enchanteur Où le luxe tient son empire ; La nouvelle Persépolis Vous ouvre ses portes dorées : Chassez de vos cœurs amollis Les vertus aux champs adorées ; Et changez en vices polis Nos mœurs à la cour ignorées. Pour nous que la paix et les ris Enchaînent sous ces toits rustiques, Autour de nos foyers gothiques Nous allons oublier Paris Et vos plaisirs asiatiques. Croyez qu'au fond...
Page 73 - Censeur de ma chère paresse , Pourquoi viens-tu me réveiller Au sein de l'aimable mollesse Où j'aime tant à sommeiller? Laisse-moi , philosophe austère , Goûter voluptueusement Le doux plaisir de ne rien faire, Et de penser tranquillement. Sur...
Page 161 - Sur un cœur digne de ses feux. De la beauté qu'il a jugée II devient l'invisible époux ; Dans les bras du sommeil plongée, Elle va, sans être outragée, Jouir des plaisirs les plus doux. Un essaim fortuné de songes Sert les vœux du sylphe enchanté; Les charmes de la vérité Percent à travers leurs mensonges. Bientôt sur un trône argenté Le prince aimable des génies Transporte la jeune beauté Dans les régions infinies De son empire illimité. Émue, inquiète et charmée, Elle jouit...
Page 132 - L'Amour cent fois la rend heureuse Sans quitter le même rameau. Triton sur la mer aplanie Promène sa conque d'azur ; Et la nature rajeunie Exhale l'ambre le plus pur. Au bruit des faunes qui se jouent Sur le bord tranquille des eaux, Les chastes naïades dénouent Leurs cheveux tressés de roseaux. Dieux! qu'une pudeur ingénue Donne de lustre à la beauté ! L'embarras de paroître nue Fait l'attrait de la nudité.
Page 136 - CE grand astre dont la lumière Enflamme la voûte des cieux Semble, au milieu de sa carrière, Suspendre son cours glorieux. Fier d'être le flambeau du monde, II contemple du haut des airs L'Olympe, la terre et les mers, Remplis de sa clarté féconde; Et jusques au fond des enfers II fait rentrer la nuit profonde Qui lui disputoit l'univers.
Page 97 - L'ardeur, les désirs, Et l'intempérance, Fille des plaisirs. Mais déjà l'Aurore Du feu de ses yeux Embellit et dore Les portes des cieux : Son teint brille encore Des vives couleurs Qu'on voit sur les fleurs Qu'elle fait éclore. Le dieu du repos, Couvert de pavots, Remonte avec peine Sur son char d'ébène. Dans les airs portés, Les aimables songes, Suivis des mensonges, Sont à ses côtés : Près de lui voltige L'Amour, qui s'afflige De voir la clarté.

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