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5o Sur la rhétorique et sur les classiques français, considérés sou sle rapport du style;

6° Sur les élémens de géométrie, de physique, d'histoire naturelle, de sphère et d'astronomie;

Art. 3. L'étudiant qui présentera des certificats prouvant qu'il a déjà subi d'une manière satisfaisante des examens sur quelque partie de ces connaissances sera dispensé de faire de nouveaux examens sur les mêmes objets.

Art. 4. Le Comité cherchera à faciliter aux élèves aspirant à entrer dans l'École les études préparatoires à l'examen requis.

Art. 5. Chacun pourra suivre comme auditeur les cours de l'École de théologie, sans avoir fait l'examen ci-dessus. Mais ceux qui aspireront à recevoir les certificats d'études théologiques devront s'efforcer d'acquérir par des travaux assidus les connaissances préliminaires, en sorte qu'ils puissent subir l'examen requis, au plus tard un an et demi après leur admission dans l'École. Ces auditeurs seront de la part des professeurs les objets du même intérêt et des mêmes soins que les étudians.

L'ouverture de l'Ecole de théologie a eu lieu le 30 janvier.

NOUVELLES RELIGIEUSES.

ANGLETERRE. Société Biblique Britannique et étrangère.-Le Comité considérant les consolations et la patience que peuvent produire dans les cœurs, au milieu des plus vives afflictions, les vérités révélées dans l'Écriture-Sainte, et la préparation qu'avec le secours du Saint-Esprit on peut en tirer pour le départ de ce monde; considérant aussi que dans les temps d'épreuve, beaucoup de personnes peuvent se sentir pressées de considérer leurs voies et désirer les instructions de la Parole de Dieu, et que cependant, malgré les efforts des Sociétés Bibliques, il y a encore en Angleterre et à Londres en particulier, des milliers de familles qui demeurent privées du volume sacré, vient d'inviter les Comités des Sociétés auxiliaires et branches à faire constater immédiatement les besoins de leurs ressorts, et à offrir un Nouveau-Testament suivi du Livre des Psaumes, à titre de prêt, à toutes les familles qui ne le posséderaient pas

encore.

SUISSE. Délibération sur la pétition de M. Voruz en faveur de la liberté des cultes.-M. Nicole a fait au Grand-Conseil, le 10 janvier dernier, son rapport sur la pétition de M. Voruz relative à la loi du 20

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mai 1824. La commission a conclu à ce que le Conseil-d'Etat fût invité à présenter un projet de loi ou de décret portant révocation de la loi du 20 mai. Ces conclusions, fortement soutenues entre autres par MM. Monnard, Pellis, Pidou, etc., pendant une discussion de cinq heures, ont été repoussées par la majorité du Grand-Conseil qui, sur la proposition de M. Rouge, a résolu de « renvoyer la pétition au Conseil-d'Etat pour qu'il prenne à cet égard, dans les limites de sa compétence, telle dé<< termination qu'il jugera convenable. » — Espérons que le Conseild'État prendra, pour le rapport de cette indigne loi, une initiative dont il est triste de voir que la majorité du Grand-Conseil n'a pas revendiqué l'honneur. Il est à remarquer que la commission a été unanime dans ses conclusions sauf un seul membre, et que ce membre est M. le pasteur Liardet. Il est à remarquer encore que le Grand-Conseil n'a reçu que deux lettres faisant opposition à la demande de M. Voruz, et qu'une de ces deux lettres est d'un pasteur, M. le pasteur Monastier.

FRANCE. Société des amis d'Israël, de Toulouse.-Cette Société, formée depuis peu, vient de publier une adresse aux Chrétiens de France pour les engager à s'associer à ses travaux. «< Elle a pour but, dit l'article ier << de ses statuts, d'amener les Israélites à la foi en Jésus, afin qu'ils soient « sauvés par lui. » Les principaux moyens qu'elle emploiera pour cela seront la prière, la distribution des Saintes-Écritures et de Traités religieux, les communications verbales ou épistolaires avec eux, l'établissement d'écoles pour les enfans et des cours réguliers d'instruction donnés aux prosélytes. Voici les noms des membres du Comité : MM. Chabrand, pasteur, président; Louis Courtois, banquier, secrétaire; Robert, négociant, trésorier; Armand Courtois, banquier, dépositaire; Oster, ministre; Robinson; Frank Courtois, banquier. Nous recevrons volontiers, au bureau des Archives, rue de l'Oratoire, no 6, les dons qu'on voudra bien nous envoyer en faveur de cette nouvelle Société, que nous nous réjouissons de voir établie parmi nous. Puissent les bénédictions de Dieu et la coopération active des Chrétiens lui être accordées !

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Consécration. Le 15 janvier M. Horace Gourjon, appelé par le Consistoire de Caen à desservir l'oratoire réformé créé à Cherbourg, a été consacré au saint ministère dans l'église de Paris. Treize pasteurs ou ministres de l'Evangile étaient présens et ont imposé les mains au récipiendaire. M. Gourjon a fait ses études à Strasbourg, mais a été, par la grâce de Dieu, préservé de la contagion des funestes erreurs qui y sont enseignées sous le nom de l'Evangile; il prêchera Christ et Christ crucifié comme le seul refuge des enfans d'Adam et portera à son Église la vérité et non le néologisme.

REVUE LITTÉRAIRE ET REligieuse.

HISTOIRE ABRÉGÉE DE L'EGLISE DE JÉSUS-CHRIST, principalement pendant les siècles du moyen-âge; rattachée aux grands traits de la prophétie, avec cette épigraphe: Ubi Christus, ibi Ecclesia; par E. GUERS. Tome Ier siècles I à XIII. 1 vol. in-8o de 424 pages. Genève, 1832, chez Mme Suz. GUERS; Paris, chez J.-J. RISLER, rue de l'Oratoire, no 6. Prix : 5 fr. 50 c.

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Bacon, dans son ouvrage intitulé : Du Progrès et de la Dignité des Sciences divines et humaines, exprime le désir de voir publier une Histoire des Prophéties, dans laquelle toutes les prophéties de l'Écriture-Sainte soient rapprochées des événemens qui leur servent d'accomplissement. « Un tel livre, dit-il, servirait « à affermir la foi et à éclairer l'Eglise sur les prophéties qui ne « sont pas encore accomplies. Il faudrait toutefois se souvenir << qu'il en est des prophéties divines comme du Dieu de qui << elles émanent, que pour elles, comme pour lui, mille ans sont «< comme un jour, et qu'en conséquence elles ne s'accomplis<< sent pas dans tous leurs détails à la fois, mais que leur accomplissement, qui commence à une certaine époque, se développe à travers plusieurs siècles, quoique son apogée puisse « se rapporter à quelque siècle particulier. » M. Guers a entrepris d'exécuter le tableau historique dont le génie de Bacon avait conçu le plan; mais il a limité sa tâche et, au lieu de suivre les traces des événemens prophétiques dans l'immense étendue de temps que la prophétie embrasse, il s'est surtout attaché à les rechercher, comme le titre de son livre l'indique, dans les siècles du moyen-âge. Il a eu soin cependant, dans une rapide introduction, de rattacher la période qui l'occupe particulièrement à l'ensemble des faits qui sont révélés dans la Bible, et d'indiquer qu'il ne déroule que quelques anneaux de la chaîne des événemens figurés par le songe de Nabuchodonosor et par la vision de Daniel, dont les emblèmes différens représentent une même chose, «la succession des quatre monarchies uni1832.- 15 année.

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<< verselles qui devaient maîtriser, l'une après l'autre, le monde civilisé, jusqu'au règne glorieux du Messie, qui les remplacera

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« toutes. »

On néglige encore trop chez nous la lecture des livres prophétiques, et nous ne nous trompons sans doute pas en attribuant en partie cette négligence à la difficulté que beaucoup de personnes éprouvent à saisir le sens des images dont les auteurs sacrés sont si prodigues dans cette portion de leurs écrits. Le grand Newton a fait avant nous la même remarque; il conseille, dans ses Observations sur Daniel et sur saint Jean, à ceux qui désirent comprendre les prophéties, « de se familia« riser avant tout avec le langage figuré des prophètes.

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On sait que, dans l'enfance des sociétés, les idées étaient plus nombreuses que les mots; de là vient que les hommes, avant que le langage se fût enrichi et eût acquis plus de précision, furent obligés d'employer le peu de mots qu'ils possédaient, non-seulement dans leur sens naturel et direct, mais aussi dans un sens figuré. On parle souvent du langage figuré de l'Orient, comme si ce langage n'était propre qu'aux Orientaux, et comme s'il provenait d'un goût particulier des peuples de cette partie du monde pour la poésie; tandis que la nécessité seule a été la cause première du style tropologique, et qu'on le retrouve chez les sauvages de l'Amérique et de l'Afrique, dont les langues occupent le dernier rang dans l'échelle philologique, aussi bien que chez les Arabes et les Persans, qui ont conservé comme un agréable ornement les formes de langage que la pauvreté seule leur avait d'abord fait adopter. « Pourquoi le guerrier chiroquois parle-t-il d'enfouir la hache et d'allumer la pipe, lorsqu'il veut proposer la paix ?» demande M. Faber, qui a traité ce sujet d'une manière supérieure et auquel nous empruntons les réflexions qui suivent : « Est-ce peut-être qu'il est né poète? << Nullement; mais à cause de la pauvreté de sa langue, il manque « des différens termes que la précision de la diplomatie moderne « a rendus familiers aux Européens, et il rappelle en consé« quence, pour faire comprendre sa pensée, les cérémonies « ordinaires à la fin de la guerre, et qui sont bien connues de • ceux à qui il s'adresse. Le sauvage qui aurait voulu décrire

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le caractère d'un homme en qui se confondent le courage, la férocité et la générosité, aurait eu infiniment de peine à exprimer ces qualités; mais s'il nomme cet homme un lion, ses compagnons, chasseurs comme lui, n'auront pas de difficulté à comprendre ce qu'il veut dire. D'après le même principe, un homme dangereux et rusé sera un serpent caché dans l'herbe; un homme paisible et actif, un bœuf; un homme ambitieux et d'un esprit pénétrant, un faucon ou un aigle; un domestique fidèle et affectionné, un chien. Les sauvages de l'Amérique du nord portent souvent des noms de ce genre; on trouve parmi eux le Tigre, le Lion, le Grand-Buffle, le Chien.

Il est facile de comprendre comment de ces élémens s'est formé, non-seulement l'apologue dont la parabole de Jotham, dans le livre des Juges (IX, 8-15), est le plus ancien exemple, et que nous trouvons de bonne heure chez les Indiens, les Grecs et les Romains, mais aussi le système de l'onirocritie ou de l'explication des songes chez les anciens païens. Cette explication ne variait pas selon la fantaisie de l'interprète; mais elle avait lieu d'après des règles fixes, nées elles-mêmes de l'usage du langage symbolique. Ainsi le ciel étant regardé, à cause de sa position élevée, comme le symbole du pouvoir suprême, si un roi rêvait qu'il montait au ciel, les Indiens, les Persans et les Egyptiens interprétaient le songe, à ce que nous apprend Achmet, en annonçant que le roi dominerait sur tous les autres rois; et un tremblement de terre étant le symbole d'une révolution politique, si un roi rêvait que sa capitale ou son pays était ébranlé par une secousse de ce genre, le signifiait, d'après le même auteur, que des troubles éclateraient dans ses états.

songe

Le langage figuré des prophéties de la Bible a la même origine. De même que les anciens hieroglyphes et que les écritures symboliques, il se compose d'idées plutôt que de mots ; il parle par des images plutôt que par des sons, et il n'y a rien en cela d'étrange ni d'indigne de l'Esprit de prophétie. Beaucoup de personnes prennent en main les livres de Daniel ou de saint Jean, qui sont presque d'un bout à l'autre une suite de hiéroglyphes; et parce qu'elles y trouvent des symboles extraordinai

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