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M. le pasteur Goepp a été appelé à Compiègne pour bénir, au nom de la religion protestante, le mariage du roi des Belges, qui appartient à la confession d'Augsbourg, avec la fille du roi Louis-Philippe.

M. le pasteur Soulier, président du consistoire d'Anduze, a présenté, le 20 juin dernier, à S. A. R. le duc d'Orléans une Ode, où il a exprimé avec chaleur des sentimens et des vœux chrétiens et patriotiques. Le prince, en l'accueillant avec intérêt, a répondu : « Nous sympathisons de sentimens. »

ANNONCES.

LETTRE DE MM. LES DÉLÉGUÉS DES COLONIES FRANÇAISES à M. le Rédacteur en chef du Semeur. Br. de 15 pages in-8°. Paris, 1832.-Se distribue.

Nous ne pouvons passer sous silence cette brochure, non que nous ayous à lui reconnaître un mérite réel, mais parce qu'elle nous fournit l'occasion de rendre nos lecteurs attentifs aux efforts qui ont lieu en France pour obtenir l'abolition de l'esclavage. Les rédacteurs du Semeur, journal chrétien, qui se publie depuis un an, ont résolu de faire servir leur feuille à signaler les maux des malheureux nègres de nos colonies. Ils ont, dans une série d'articles, mis sous les yeux de leurs lecteurs les principaux faits qu'il importait de signaler, et leur ont adressé d'énergiques appels à demander, par des pétitions adressées aux Chambres, la cessation d'un état de choses qui est un crime national, qu'il est du devoir de tout citoyen de contribuer à faire cesser. MM. les délégués des colonies françaises ont compris que les rédacteurs du Semeur ont un plan bien arrêté, que ce n'est pas une polémique passagère dans laquelle ils se sont engagés, mais qu'ils aspirent à faire triompher une cause qui sera bientôt populaire parmi nous. Ils ont donc cru qu'il valait la peine de répondre aux articles du Semeur, et ils l'ont fait dans la brochure que nous annonçons. Les rédacteurs de ce journal ont con

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senti à l'envoyer à tous leurs abonnés, n'ayant aucun motif pour désirer qu'on ne lise pas une pièce, dont l'origine devrait faire supposer qu'elle contient les argumens les plus forts que les colons peuvent faire valoir, et dont l'excessive pâleur est cependant une preuve nouvelle de la faiblesse d'une cause, en faveur de laquelle on ne peut alléguer que l'intérêt des colons. Nous avons quelquefois traité le sujet de l'esclavage; mais ne l'eussions-nous pas fait, nous sommes convaincus que cette question est résolue pour la plupart de nos lecteurs. Nous les engageons donc de tout notre pouvoir à adresser aux Chambres des pétitions conformes au modèle proposé par la Société de la Morale chrétienne; il est désirable qu'en cette occasion aucun chrétien ne demeure en arrière.

LES ENFANS DE DIEU, Sermon prononcé à Genève, dans le temple de Saint-Pierre (juillet 1829), par M. MERLE D'AUBIGNÉ, ancien pasteur dans l'Eglise réformée des Pays-Bas. Br. de 28 pages in-8°. Genève, 1832, chez Mm Suz. GUERS. A Paris, chez J. J. RISLER, rue de l'Oratoire, no 6. Prix: 60 c.

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Ce sermon a pour texte ces mots du premier chapitre de l'Evangile selon saint Jean: Il est venu chez soi, et les siens ne l'ont pas reçu; mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'étre faits ENFANS DE DIEU, savoir à ceux qui croient en son nom, lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme; mais ils sont nés de Dieu. Le prédicateur veut montrer que Christ est venu fonder, au milieu de toutes les familles humaines une famille de Dieu; que Dieu, par une vaste adoption, prend tous ceux qui croient pour ses fils et ses filles. A cet effet, il établit d'abord que, pour être enfant de Dieu, il faut tout autre chose qu'être simplement enfant d'Adam, l'homme étant de sa nature hors de la famille de l'Eternel. Il indique ensuite le moyen D'ÊTRE FAIT enfant de Dieu; l'adoption est UN DON d'après son texte, et la Parole sainte contient en mille endroits la même déclaration: Dieu DONNE la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Il prouve que l'enfant de Dieu reçoit, non pas seulement le nom, mais aussi la nature de son Père, qu'il devient un nouvel homme. Il examine enfin quels devoirs sa condition nouvelle lui impose, et il les résume ainsi : « Devenir semblable à son Père. » Soyez les imitateurs de Dieu, comme ses enfans bien-aimés, dit saint Paul. L'application de ce discours est pleine d'onction et de force. Nous n'hésitons pas à le regarder comme l'une des plus utiles publications de M. Merle d'Aubigné.

L'IMMORTALITÉ DE L'AME, Ode par J.-J. GARDES, pasteur à Nismes. Se vend au profit des pauvres, Br. de 8 pages in-8°. Nismes, 1832, chez BIANQUIS-GIGNOUX; à Paris, chez J. J. RISLER. Prix : 40 c.

Nous ne pouvons mieux faire connaître à nos lecteurs cette nouvelle production de la plume chrétienne de M. le pasteur Gardes, qu'en en transcrivant les strophes suivantes.

Ce n'est pas vous, biens de la terre,
Que célébreront nos accens;
Votre existence passagère
Mérite-t-elle notre encens?
Un sujet sublime m'appelle,
Par lui je me sens transporté;
Je veux que mon âme immortelle
Chante son immortalité.

Si l'âme ne doit pas survivre,
La vie est l'énigme sans nom;
Enfans, amis, biens qu'on me livre,
Vous n'êtes qu'un funeste don.
La vertu, ce trésor suprême,
N'est qu'un vain mot, voilé de deuil:
Tout dépose contre Dieu même,
Si tout s'éteint dans le cercueil.

Toi qui renverses les limites
Des forfaits, de l'impiété,
Frémis de leurs fatales suites,
Frémis de ton éternité...
Toi, de la foi dépositaire,
Sur l'avenir jette les yeux;
Le temps d'épreuve est sur la terre,
La récompense est dans les cieux.
Cette mort détruit la mort même;
Cette croix nous ouvre le ciel ;
Ce sang est la rançon suprême,
Et cette tombe est un autel.
L'astre obscurci sur le Calvaire
Reluit dans le fond de mon cœur ;
La foi, ce soleil qui m'éclaire,
Change en Dieu l'homme de douleur!

Grand Dieu! ton plus parfait ou- Anges, couvrez-vous de vos ailes;

vrage
Aurait pour asile un tombeau!
Ta parole nous est un gage
Qu'il existe un monde nouveau.
Chrétien, à toi, gloire éternelle ;
Joins le présent à l'avenir;
Ton âme aux cieux vit immortelle;
Quand on crie:Il vient de mourir!

Tout s'accomplit, dit une voix ;
Suivez Jésus, âmes fidèles,
De la crêche jusqu'à la croix ;
Vous pleurez sa peine infinie...
Mais du Sauveur ressuscité,
Brille la couronne de vie ;
Saisissez l'immortalité !

M. Gardes, qui sait joindre la charité à la foi et à la piété, a consacré le produit de cette ode au soulagement des pauvres. Nous désirons qu'elle ait promptement deux éditions, comme les a eues l'ode du même auteur sur le choléra, publiée aussi dans le double intérêt de l'édification et de la charité.

LA PERTE DU Bateau a vapeur LE ROTHSAY-CASTLE, par J. H. STEWART. Traduit de l'anglais. 1 vol. in-12. Paris, 1832. Chez J.-J. RISLER, rue de l'Oratoire, no 6. Prix : 1 fr.

Depuis long-temps nous n'avons lu aucun ouvrage qui nous ait autant intéressés, et nous pouvons ajouter, qui ait produit sur nous une aussi salutaire impression que ce petit volume. L'homme, qui a cru aux grandes vérités du Christianisme, a sans doute en lui la vie nouvelle ;

mais il faut que cette vie se développe par l'exercice de la foi, comme la vie physique de l'enfant par l'exercice corporel. Combien de temps ne lui faut-il pas en particulier pour acquérir cette confiance absolue, cet abandon à la volonté de Dieu, cette paix au milieu des afflictions et des bouleversemens, que l'Evangile demande et promet! Qu'il est lent, non pas à comprendre, mais à sentir que toutes choses concourent ensemble au plus grand bien de ceux qui uiment Dieu ! Combien souvent il lui arrive de s'arrêter, dans l'appréciation des événemens, presque exclusivement aux causes secondes, sans considérer la cause première, la Providence de son Dieu! L'auteur de ce récit, présenté sous forme de lettres, et qui nous paraît digne de servir de pendant au Récit de la Perte du Kent, que tous nos lecteurs doivent connaître, est profondément pénétré de la conviction qu'il y a dans tout ce qui arrive au chrétien une dispensation d'amour, et cette vérité ressort de chaque page de son livre. Il y avait à bord du bateau à vapeur dont il raconte la perte, deux époux qui lui étaient chers, de la conversion desquels il avait été l'instrument, et qui s'y étaient embarqués à la suite d'une visite qu'ils lui avaient faite. Il recherche avec sollicitude comment toutes les circonstances extérieures rendaient improbable qu'ils fussent à bord, quand ce terrible événement eut lieu, et il est amené à conclure par la force même des choses que s'ils s'y sont cependant trouvés, c'est que le Dieu tout-sage, tout-bon et tout-puissaut l'avait ainsi arrêté. On apprend d'abord à bien connaître les amis de M. Stewart; on est initié aux détails qui précèdent l'embarquement, et à travers lesquels on aperçoit la direction supérieure qui est donnée d'en-haut à toutes choses; on assiste au naufrage, et on entend de la bouche même de ceux qui ont été sauvés, le déchirant récit de cette grande infortune; eufin, on voit les époux chrétiens rendre témoignage à l'Auteur de leur salut au milieu de cette scène solennelle, et demeurer unis en prières jusqu'au moment où une même vague «< entraîne leurs corps dans la mer et lance leurs âmes dans les cieux. » Le ton de cet ouvrage est profondément édifiant. Il n'a été écrit que pour la consolation des parens et des amis des naufragés, et l'auteur ne s'est décidé à le livrer à l'impression que dans l'espoir qu'il serait utile.

P.S. Décès de M. P. H. Marron.—Au moment où cette feuille va être mise sous presse, nous apprenons la perte que vient de faire l'Eglise réformée de Paris par la mort de M. le pasteur P. H. Marron, président du Consistoire, décédé le 31 juillet. M. Marron était né le 20 avril 1754, et était depuis plus de cinquante ans pasteur à Paris, où il a commencé sa carrière comme chapelain de l'ambassade de Hollande. L'Eglise qui vient de le perdre n'oubliera pas avec quel zèle et quel

désintéressement il l'a servie dans des temps difficiles. Elle dira que pendant douze ans il a rempli au milieu d'elle toutes les fonctions pastorales sans aucune rétribution, et n'ayant pour vivre que le mince revenu d'une place d'intreprète de la langue hollandaise au ministère des affaires étrangères; elle dira que, lorsque les adorateurs de la raison eurent décrété l'abrogation du jour du Seigneur, M. Marron continua à prêcher tous les dimanches selon sa conscience, tout en prêchant le décadi selon la loi des hommes d'alors. Elle n'oubliera pas enfin que si, au rétablissement des cultes, tous les élémens d'une Eglise se trouvèrent à Paris et purent facilement être réunis, c'est, après Dieu, à ce zèle, à ce désintéressement de M. Marron qu'elle en est redevable. Ce sont là des faits dont se souviendront nos Eglises, et qui feront vivre au milieu d'elles la mémoire de M. Marron. Le Consistoire s'est chargé lui-même de tous les derniers devoirs à rendre à celui qui l'a présidé depuis sa création; il a, à cet effet, fait l'acquisition d'un terrain convenable au cimetière de l'Est, près des lieux où reposent les dépouilles mortelles des pasteurs Meztrezat et Rabaut-Pomier, et a fait tous les frais de l'enterrement. M. Marron étant décédé à la campagne, le corps a été transporté à Paris et déposé provisoirement dans l'Eglise de l'Oratoire.

L'enterrement a eu lieu, le jeudi 2 août. La vaste Eglise de l'Oratoire était remplie; une quinzaine de pasteurs et de ministres du saint Evangile en costume, les membres du Consistoire et ceux du diaconat s'étaient rendus à l'invitation qui leur avait été adressée. Cette nombreuse assemblée témoignait éloquemment par son attitude des regrets que M. Marron laisse après lui dans l'Eglise de Paris. M. le pasteur Coquerel a officié à l'église. Nous regrettons que, tout en faisant le panégyrique du défunt, l'orateur n'ait pas cru devoir adresser aux vivans des paroles d'édification et d'exhortation, qui naissaient si naturellement de la circonstance. Nous ne pouvons non plus nous empêcher de dire combien on a été généralement et péniblement surpris d'assister dans une église à un service funèbre religieux, dans le courant duquel aucune prière n'a été adressée à Dieu, si l'on en excepte l'invocation de son secours, prononcée en trois phrases, au moment où le pastear montait en chaire. Sur la tombe, l'on a entendu successivement M. le viceprésident du diaconat, au nom de ce corps, M. le pasteur Gœpp, qui a exprimé la sympathie fraternelle de son Eglise (Voir p. 378), M. le pasteur Monod père, qui a adressé de touchans et derniers adieux à celui qui fut son collègue pendant vingt-quatre ans et auquel il succède comme président du Consistoire. Nous nous joignons au vœu exprimé par M. Monod, dans sa prière, que la perte que nous venons de faire soit réparée par la nomination d'un pasteur fidèle, pénétré des vrais principes de l'Evangile. La place de quatrième pasteur dans l'Eglise de Paris est vacante.

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