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suivans sont extraits de documens soumis au parlement anglais sur le Bas-Canada:

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GRÈCE. Publication sur ce pays. M. J.-F. Fenger, jeune savant danois, qui a séjourné quelques mois à Paris et qui s'est ensuite rendu en Grèce, vient de publier, au commencement de cette année, à Copen- hague, en langue danoise, un ouvrage intitulé: Des Grecs modernes et de leur langue; souvenirs d'un voyage en Grèce en 1831. Les remarques qu'il fait sur l'état religieux de ce pays confirment celles de M. Hartley, que nous avons communiquées à nos lecteurs. Il signale, comme un trait réjouissant du caractère national, le désir que les Grecs témoignent de s'instruire; mais il ajoute que cette heureuse disposition a besoin d'être dirigée, afin qu'elle serve au réveil religieux de cette contrée, si célèbre jadis par son christianisme, et non à la propagation ́de l'incrédulité et des erreurs de la moderne philosophie. Les renseignemens que nous avons donnés sur la Grèce dans nos deux dernières livraisons ne nous permettent pas de parler plus longuement aujourd'hui du livre de M. Fenger, dont il ne nous était cependant pas possible de ne faire aucune mention.

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ANGLETERRE. Discours du lord-maire de Londres sur la sanctification du dimanche. L'Assemblée générale de la Société de Londres pour la sanctification du dimanche a présenté, cette année, un incident remarquable. Le lord-maire, qui se trouvait présent à la séance, a demandé la parole; il a insisté sur la haute importance des travaux de la Société et a assuré que, dans l'exercice de ses fonctions, il avait eu de nombreuses occasions de se convaincre des graves conséquences de la violation du jour du Seigneur : « J'ai souvent été appelé, a-t-il dit, visiter, peu de temps avant leur départ de ce monde, des personnes condamnées à une mort ignominieuse, et j'ai toujours cru qu'il était de mon devoir de leur être spirituellement aussi utile que cela dépendait. de moi, Dans ces cas, je n'ai jamais manqué de leur demander de quelle manière elles ont été conduites à commettre le crime à cause duquel

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elles devaient subir le châtiment le plus sévère que prononce la loi, et la réponse que j'ai toujours reçue a été, qu'elles ont été entraînées dans le chemin du péché et dans la ruine par leur mépris pour le jour du Seigneur. J'ai yu, a ajouté le lord-maire, j'ai même personnellement connu des négocians considérés, qui avaient l'habitude de poursuivre leur commerce le dimanche et de se livrer à leurs occupations temporelles, sans songer le moins du monde à la sanctification de ce saint jour; mais j'ai toujours remarqué qu'aucun de ceux qui en ont agi ainsi n'a réussi dans ses affaires. La sanctification du dimanche excite tout mon respect, et je saisis avec joie cette occasion de plaider une cause si impor. tanle les vrais intérêts de l'humanité. » Il est digne de remarque que le magistrat dont nous venons de citer les paroles, et qui a voulu rendre ainsi témoignage à l'une des lois de Dieu qu'on transgresse avec le plus de légèreté, n'a pu le faire, à cause de ses nombreuses occupations, qu'en demandant qu'on interrompît la lecture du rapport pour lui permettre de présenter une résolution, et qu'il n'a pas craint de manquer ainsi aux usages de ces sortes d'assemblées, afin de pouvoir rendre publiquement hommage à une institution, dont les principes sont d'accord avec ses propres convictions.

pour

-M. George Burder, l'un des ministres les plus excellens de l'Angleterre, auteur des Sermons de Campagne, qui ont, en partie, été traduits en français et qui ont été très utiles parmi nous, vient de mourir à Londres dans un âge fort avancé. Il a été l'un des fondateurs de l'Evangelical Magazine, et remplissait gratuitement les fonctions de secrétaire de la Société des missions de Londres. On assure que ses Sermons de Campagne ont éte tellement bénis en Angleterre que des MILLIERS de personnes en ont retiré de l'avantage pour leurs âmes et pleureront l'auteur comme leur père spirituel. On espère trouver parmi les papiers que M. Burder a laissés assez de notes et de documens pour qu'il soit possible de publier les mémoires de sa vie.

ANNONCE.

PSAUMES ET CANTIQUES, à l'usage des assemblées chrétiennes. Avec cette épigraphe : L'Eternel est ma force et mon cantique. Il a été mon libérateur (Psaume CXVIII, 14.) 1 vol. de 240 pages in-12. Genève, 1832, chez Mme Suz. GUERS. A Paris, chez J. J. RISLER. Prix ; 2 f. 50.

Ce recueil contient deux cent vingt cantiques. Les airs sont les mêmes que ceux du gros recueil qui a paru à Genève en 1824. Ils se vendent séparément. On y a joint un supplément qui renferme quelques nouvelles mélodies.

CORRESPONDANCE.

DE LA DESTITUTION DES PASTEURS.

A Monsieur le Rédacteur des Archives du Christianisme (1).

Le 12 juillet 1832.

Monsieur et bien cher frère en Jésus-Christ,

Je viens aujourd'hui vous écrire sur la grande question qui est à l'ordre du jour, sur la question de la destitution des pasleurs. Je n'ai pas le loisir ni la force nécessaires pour traiter la question ex professo; mon seul but est de vous communiquer mes idées personnelles, en jetant rapidement quelques lignes sur le papier. Mon opinion diffère de la vôtre, je le crois, en quelques parties; mais vous ne doutez pas qu'elle ne soit consciencieuse, et je suis, pour ma part, tout prêt à l'abandonner, aussitôt qu'il me sera prouvé que je me trompe.

La question soulevée par la destitution de M. le pasteur Adolphe Monod est, sous quelque point de vue qu'on l'envisage, une question vitale pour l'Eglise réformée de France. Il ne s'agit pas seulement ici de l'avenir des pasteurs, mais surtout de l'avenir des troupeaux; car s'il n'est plus permis à leurs guides spirituels de leur donner la pure et céleste nourriture de l'Evangile, on doit craindre que ces troupeaux ne s'attachent de plus en plus à de mauvais alimens, ou qu'ils ne finissent par ne plus s'occuper du tout de la nourriture de leurs âmes. Si les Consistoires ont le droit de dire à un pasteur:

(1) Bien que nous ne partagions pas de tout point la manière de voir exprimée dans cette lettre que vient de nous adresser un de nos correspondans, nous l'insérons avec empressement; la question est d'une grave importance et a besoin d'être éclaircie. Cette lettre, d'ailleurs, réfute en bonne partie les opinions antichrétiennes et dégradantes pour le ministère de l'Evangile que les néologues et les latitudinaires entretiennent sur le sujet dont il s'agit. (Réd.)

1832. 15° année.

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Vous êtes destitué parce que votre doctrine ne nous convient pas, la liberté de la chaire est anéantie, et les opinions du siècle prévalent sur les révélations de Dieu. Ce serait le dernier coup porté à notre Eglise réformée, coup plus funeste que la révocation même de l'Edit de Nantes; car cette révocation ne frappait que le culte, au lieu que l'usurpation des Consistoires frapperait la doctrine. Or, quand la doctrine est abandonnée aux attaques du monde, quand elle est écrasée selon les caprices de quelques hommes qui n'ont que des croyances flottantes ou qui n'ont pas de croyances, l'Eglise ne combat plus, ne se défend plus, comme après la révocation de l'Edit de Nantes; elle est déjà morte.

Le proton pseudos, le grand mensonge, le vice radical de notre position ecclésiastique, c'est la confusion de l'Eglise avec l'Etat. Voilà ce qui domine toute la question actuelle, comme un grand nombre d'autres qui se pourraient soulever. Si l'Et et l'Eglise étaient nettement séparés, aucune difficulté de ce genre ne fournirait matière à la polémique protestante. Dès lors les divers partis religieux se constitueraient séparément par la force même des choses; chaque opinion considérable aurait ses représentans, ses pasteurs, ses troupeaux, son culte, son organisation, ses synodes, ses assemblées générales. Nos temples pourraient servir aux diverses communions à différentes heures, comme on le voit en Allemagne et dans d'autres lieux. Nous ne serions plus sous le poids de ces fictions religieuses, qui sont beaucoup plus déplorables dans leurs conséquences que les fictions légales; la vie ne se verrait plus attachée à la mort; les fidèles ne seraient plus liés à des cadavres spirituels qui les gênent dans leur marche. Toute Eglise deviendrait une vérité, et il y aurait aussi une vérité relativement à ceux qui resteraient en dehors de toute Eglise. Chacun serait dans le vrai au lieu d'être dans le faux. Mais cette séparation si désirable de l'Eglise et de l'Etat n'existe point. Notre destinée à cet égard tient à celle du catholicisme français ; et quoique l'école de l'Avenir ait demandé, comme nous, la séparation, il est peu probable que la masse du clergé romain, et même du nôtre, entre de long-temps dans cette voie. Il faut

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donc accepter l'organisation ecclésiastique actuelle, tout en plaidant avec une infatigable persévérance, et chaque fois que l'occasion s'en présente, la grande cause de la séparation. Jusqu'à ce que nous l'ayons obtenue, nous serons comme des esclaves qui n'ont d'autre liberté de se mouvoir que celle d'aller aussi loin que le permet le bout de leur chaîne.

Il est vrai que nous pouvons sortir, et nous organiser, du moins pour quelques points, en dehors de l'Eglise réformée; mais la position de ceux qui sortiraient de cette manière, soit pasteurs ou troupeaux, ne serait plus du tout la même que s'il y avait séparation légale et complète de l'Eglise et de l'Etat. D'abord, la séparation constituerait une égalité entière entre les diverses communions religieuses; le séparatisme actuel établirait, au contraire, d'un côté le privilége, et de l'autre l'infériorité. La portion du troupeau qui resterait attachée à l'organisation politique conserverait le temple, le pasteur salarié par le trésor public, les subventions des communes, etc. L'autre portion perdrait tous ces avantages, et les fidèles se trouveraient dans cette inique nécessité des dissidens anglais, de payer deux fois pour le service ecclésiastique, une fois pour le pasteur dont ils n'ont que faire, une seconde fois pour leur propre pasteur qu'ils doivent salarier. De plus, une séparation générale, et qui résulterait d'une nouvelle loi politique, n'aurait rien que de juste et de légitime pour qui que ce soit; les opinions religieuses se placeraient les unes à côté des autres, sans aigreur, sans disputes; mais le séparatisme actuel aurait quelque chose de pénible en soi, à moins de nécessité bien évidente; il présenterait l'apparence d'un schisme volontaire, d'une division capricieuse, et les hommes à opinions flottantes, qui forment la majorité, se rangeraient contre la nouvelle Eglise, à cause du fait même du séparatisme. Enfin, la Providence nous a placés, nous pasteurs, et les fidèles de même, dans les conditions actuelles de notre organisation ecclésiastique. Si l'Etat prononçait la séparation, nous y reconnaîtrions la voix de Dieu, et nous y obéirions avec joie. Mais nous séparer de notre chef, par le seul effet d'une impulsion personnelle, ce serait nous priver de moyens d'action sur les masses

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