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'les croyances de leurs ancêtres; l'intéressante Eglise d'Asnières resta annexée à celle de Sancerre jusqu'en 1821, époque où elle obtint un pasteur. Malgré leur pauvreté, les membres de cette petite Eglise élevèrent en 1815 un temple dans le village même d'Asnières; plus tard ils ont établi une école d'enseignement mutuel, dont l'heureuse influence est déjà sensible et qui les dédommage de la charge annuelle qu'elle leur impose. Agissant en simplicité de foi, ils n'ont ni calculé leurs ressources, ni compté les sacrifices; et ils se réjouissent maintenant d'avoir reporté le culte évangélique dans l'antique cité d'où leurs pères l'avaient reçu. Ils espèrent que nos Eglises viendront à leur aide. A peine délivrés des dettes qu'avait entrainées l'érection de leur première maison de prière, il leur serait impossible de couvrir par cux-mêmes les dépenses considérables de celle qu'ils viennent d'ouvrir à Bourges. Les dons seront reçus à Paris, au bureau des Archives, et à Asnières-les-Bourges, chez M. le pasteur Duvivier.

Une ordonnance royale, en date du 17 avril, a confirmé la nomination faite par le Consistoire,le 2 mars, de M, Frédéric Monod, à la place de quatrième pasteur de l'Eglise réformée de Paris.

Dans la séance du 11 mai, le Consistoire a nommé à la place de pasteur-adjoint, vacante par la promotion de M. Monod fils, M. A. Coquerel, pasteur suffragant.

I

ANNONCE.

L'HÉRITAGE DU CHRÉTIEN, Recueil de promesses tirées de l'EcritureSainte. 1 vol. in-18 de 300 pages. Toulouse, 1832, chez CORNE, imprimeur, rue Pargaminière, No 84; Paris, chez RISLER, rue de l'Oratoire, N° 6. Prix: 1 fr.

Nous recommandons à toutes les âmes sérieuses ce petit volume, pu blié précédemment en anglais, et connu en Angleterre, sous le nom de Clark's promises; c'est un recueil de passages textuels de l'Ecriture, réunis sous différens titres, de manière à présenter dans leur ensemble les promesses de la Parole de Dieu relatives à chaque situation de la vie. L'héritage du Chrétien est une des premières publications faites par un Comité qui vient de se former à Toulouse, pour l'impression et la publication d'ouvrages religieux. Nous engageons tous les amis de l'Evangile à seconder de tout leur pouvoir nos frères de Toulouse, et nous implorons avec eux la bénédiction du Seigneur sur une œuvre qui a pour objet l'avancement de son règne. Les membres du nouveau Comité sont MM. Chabrand, pasteur, Frank Courtois, Robinson, Louis Courtois et Armand Courtois.-Les dons seront aussi reçus au Bureau des Archives.

REVUE LITTÉRAIRE ET RELIGIEUSE.

SERMONS ON SEVERAL IMPORTANT SUBJECTS CONNECTED WITH THE GOSPEL OF CHRIST. - Sermons sur plusieurs sujets importans, etc., par le Rev. ROBERT LOVETT, ministre de la chapelle Marbauf. Paris, 1832, chez G. G. BENNIS, rue Neuve-SaintAugustin, no 55, et chez J. J. RISLER, rue de l'Oratoire, n° 6. Prix: 6 fr.

La langue anglaise est aujourd'hui tellement répandue parmi nous, et en particulier parmi les personnes qui s'occupent sérieusement de l'étude de la religion, que nous pourrions nous dispenser d'expliquer à nos lecteurs les motifs qui nous engagent à leur signaler un ouvrage anglais. On ne sera, en tout cas, sûrement pas étonné que nous nous empressions d'annoncer des sermons qui ont été prêchés et publiés à Paris, et qui sont une nouvelle preuve de cet accord si frappant qui existe, par rapport aux vérités fondamentales du Christianisme, entre tous ceux qui lisent la même Parole de Dieu sous l'enseignement du même Esprit de Dieu. Jamais nous n'avons senti cet accord d'une manière aussi vive et aussi douce que pendant l'année qui vient de s'écouler; nous avons eu parmi nous un grand nombre de ministres de l'Evangile des Etats-Unis dAmérique ; ils appartenaient à différentes dénominations, mais tous faisaient partie du troupeau du bon berger, et nous avons vu avec joie, les exhortations qu'ils nous ont adressées et par les entretiens que nous avons eus avec eux, qu'ils nourrissent les brebis du Seigneur, de l'autre côté de l'océan, des mêmes doctrines qui font en France la vie de tous ceux auxquels il a été donné de croire en Jésus. La communion des saints, qui doit composer une grande partie de notre bonheur dans le ciel, est déjà une de nos joies les plus douces sur la terre.-Mais comprend-on toujours bien ce que l'on dit lorsqu'on répète : Je crois à la communion des saints? Quant à nous, nous l'avouerons franchement, il y a bien peu d'années que nous 1832.-15° année.

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attachons un sens clair et satisfaisant à cette déclaration du symbole, et nous engageons nos lecteurs à s'examiner à cet égard. Si plusieurs d'entre eux se voyaient forcés de reconnaître qu'ils ne savent pas bien distinctement ce que c'est que les saints dont il est ici question et que l'union qui existe entre eux, comment n'y verraient-ils pas une preuve évidente qu'ils n'ont pas véritablement part à cette communion à laquelle ils font cependant profession de croire? C'est certainement un des plus grands obstacles à notre conversion et à nos progrès dans la piété que cette habitude si générale de se contenter d'idées vagues et confuses sur les sujets où il importerait le plus de se rendre compte bien clairement de ce que l'on croit. On se garderait bien d'en agir ainsi par rapport aux affaires temporelles, et là, en effet, les inconvéniens seraient trop palpables, pour que l'on pût persévérer bien long-temps. Mais il est malheureusement encore un si petit nombre de gens pour lesquels les intérêts religieux soient véritablement des intérêts, qu'on ne s'inquiète guère de savoir positivement où l'on en est. Cependant celui qui a pu dire: « Je suis la vérité,» a dit aussi : « Ta Parole est la vérité, » la vérité par excellence, la seule digne de ce nom, celle que toute âme d'homme doit voir un jour. Oh! qu'heureux sont ceux à qui il est donné de la voir de ce côté de la tombe; car, selon l'énergique expression d'un auteur anglais, « l'enfer, c'est la vérité vue trop tard. »

Le livre que vient de publier M. Lovett nous paraît un des ouvrages les plus propres à dissiper ces brouillards qui cachent à tant d'âmes la splendeur du soleil de justice; il n'est pas une page où l'on ne sente qu'il cherche la gloire qui vient de Dieu, et non pas celle qui vient des hommes; qu'il ne songe ni à les flatter ni à leur plaire, mais qu'il a demandé ardemment à son Dieu d'être entre ses mains un instrument béni pour les convaincre et les convertir. Dans ce but il leur présente, sans ménagemens humains et sans réticences craintives, la vérité telle qu'elle est en Jésus dans toute sa simplicité, dans toute sa clarté et dans toute sa force. Les titres seuls de ses discours annoncent qu'il n'est pas disposé à dissimuler ces grandes

doctrines qui aujourd'hui, comme du temps des apôtres, sont aux yeux du monde folie et scandale, parce que, quel que soit le nom que le monde porte, et soit qu'il revête une forme de paganisme ou de Christianisme, il est également opposé « à la « grâce de Dieu qui enseigne que, renonçant à l'impiété et aux « passions mondaines, on doit vivre dans ce présent siècle « sobrement, justement et religieusement, en attendant la « bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire du « grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné « soi-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité « et de nous purifier, pour lui être un peuple qui lui appar« tienne en propre, et qui soit zélé pour les bonnes œuvres.» (Tite, II, 12-14.) Nous avons remarqué en particulier le sermon sur la justification et, si l'étendue de ce morceau n'y eût pas été un obstacle, nous aurions cité l'explication aussi claire que satisfaisante par laquelle M. Lovett démontre le parfait accord qui existe entre les épîtres de saint Paul et celle de saint Jacques sur la doctrine de la justification. Nous pourrons le faire plus tard. Nous désirons vivement que le volume entier soit bientôt traduit; car il nous paraît éminemment propre à porter parmi nous des fruits abondans à la gloire de Dieu.

DE QUELQUES THÈSES SOUTENUES DANS LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE

PROTESTANTE DE MONTAUBAN.

Troisième Article.

VII. Thèse sur l'excellence du Christianisme démontrée par sa puissance morale, par PIERRE BAULME, de Lapeyre (Isère).

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Pour juger de l'excellence morale d'une doctrine, il y a deux choses à faire: 1o examiner le degré de moralité qu'elle se propose; et 2° quelle est l'efficacité des moyens qu'elle emploie pour y parvenir. L'auteur examine le Christianisme en partant de ces deux principes, et jette en passant un coup

d'œil sur divers systèmes de philosophie morale. Cet examen le fait conclure à la supériorité incontestable du Christianisme; parce qu'il ne propose pas simplement le degré de moralité le plus élevé, c'est-à-dire la sainteté divine, mais qu'il y joint de plus le modèle vivant de cette sainteté dans la personne de Jésus-Christ, image empreinte de la Divinité; tandis que les systèmes des philosophes n'ont à nous offrir que des modèles de perfection relative, ne trouvant leurs types que dans des doctrines humaines, auxquelles est étrangère l'idée de la Divinité, mise à découvert par Jésus-Christ seul. A ce premier égard, le Christianisme est la doctrine par excellence. Quant au second principe, il est évident que le Christianisme a encore la priorité; car pour faire atteindre à l'homme le plus haut degré de moralité auquel il est appelé, il faut avoir de l'homme une connaissance profonde; sachant où le conduire, il faut savoir aussi où le prendre. Or, aucune doctrine ne porte la sonde aussi avant dans le cœur de l'homme que le Christianisme. Il n'enseigne pas seulement que l'homme transgresse la loi par un abus de sa volonté, mais surtout à cause d'une corruption radicale dont il nous explique l'origine dans une histoire détaillée : et ainsi, au lieu de n'exiger qu'une modification dans la volonté et la conduite, il impose la nécessité d'une régénération, d'un changement de cœur; il ne suffit pas, pour porter l'homme à la sainteté, d'éclairer son entendement et de lui donner des préceptes, il faut circoncire son cœur et lui inspirer l'amour de Dieu. Mais comment? En lui apprenant ce que Dieu a fait pour lui : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a « donné son Fils unique au monde, afin que quiconque croit « en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. » Voilà assez d'amour pour gagner son amour : cela étant, le Christianisme triomphe; il a gagné mon cœur à Dieu. J'aime ce qu'il aime; je désire ce qu'il désire; sa volonté est ma volonté. Ainsi, après nous avoir proposé une moralité parfaite, le Christianisme nous offre les moyens de nous la faire atteindre. M. Baulme aurait pu ajouter que le grand moyen, par lequel le Christianisme se place au-dessus de tout autre doctrine, dans la sanctification du cœur humain, c'est l'influence de l'Esprit

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