Page images
PDF
EPUB

« Très cher frère,

Untermaxfeld; 15 décembre 1831.

Maintenant tout est décidé. Environ sept cent cinquante âmes de má seule paroisse ont, de leur propre mouvement et avec une joie surprenante, déclaré se réunir en une église particulière. Toutes les signatures sont recnéillie's, la confession de foi et tous les autres actés sont achevés, et ont été envoyés aujourd'hui avec la supplique au ministère de l'intérieur. Tout est clair ét certain pour moi; le Seigneur agit merveilleusement. Je n'ai laissé souscrire aucun des fidèles des autres paroisses. Le nombre de ceux-ci s'élève à environ cent âmes,qui attendent avec impatience dé pouvõir bientôt s'unir aux autres..... Communique cette nouvelle å tous les frères én Christ. Qu'ils prient comme il faut ; car Satan và s'irriter, le monde va se remuer, la chair et le sang vont être ébranlés, comme cela à déjà eu lieu jusqu'à présent. Mais remets ton affaire sur l'Éternel, est-il dit.

« Lá clarté, la décision, la joie et la contenance de ces gens est impossible à décrire. Que le Seigneur est puissant! - A cela sé joint une complète défiance de la force de l'homme, et en soi-mêmé et dans les autres. »>

Voici enfin un extrait d'une lettre encore plus récente écrite par M. Lutz à M. Pinkerton, agent de la Société Biblique brilannique et étrangère, en date du fer janvier 1832:

& Cher Monsieur, très honoré et patérnél ami !

« Il y a déjà Fong-temps que j'aurais dû vous écrire, pour vous remercier de la grande charité dont vous avez usé envers ma chère paroisse, en lui communiquant la précieuse Parole de Dieu. Mais telle était ma position et celle de ma paroisse, qu'il ne m'était pas possible de vous faire les communications que j'aurais désiré vous faire. Maintenant le Seigneur y a apporté un changement, et j'en bénis avec reconnaissance son saint nom.

« Le 15 décembre dernier, plus de sept cents âmes de la paroisse de Carlshuld ont déclaré leur séparation de l'Église catholique-romaine. Plus de deux cents autres vont suivre cet exemple et beaucoup d'autres encore sont tellement saisies de la vérité évangélique, qu'elles en viendront certainement aussi à la posséder et à la goûter pleinement. Le 18 décembre, je déclarai moi-même ma séparation de l'Église catholique romaine. Nous n'avons maintenant tous qu'un

seul désir, c'est que le Seigneur veuille lui-même nous réunir et nous former en Église vraiment évangélique.

<< Ces neuf cents personnes m'ont chargé de vous mander ce fait, de vous remercier cordialement en leur nom de la Parole de Dieu que vous leur avez distribuée et dé les recommander instamment à des secours ultérieurs.

[ocr errors]

« C'est pour m'acquitter de cette commission que, d'un cœur touché de reconnaissance, je vous adresse mes remerciemens, noble et grand bienfaiteur de ma pauvre et chère paroisse, et par vous à la noble Société Biblique à Londres. Ce que cette vénérable Société a fait pour Carlshuld n'a pas été infructueux. Neuf cents âmes sont parvenues à la pleine connaissance et à la pleine jouissance de la vérité et de la grâce évangéliques! Puisse ce résultat être pour vous, noble ami, et pour la vénérable Société Biblique, une nouvelle preuve que votre zèle à répandre partout la Parole de Dieu n'est pas inutile, mais qu'au contraire il est accompagnẻ d'une riché bénédiction du Seigneur.»

Qui n'apercevrait dans ce réveil surprenant le doigt de Dieu! Qui ne sentirait, en comparant les temps et en voyant qu'à une semblable époque tant d'âmes se sont réveillées dans différens endroits du monde, qui ne sentirait, dis-je, la présence de Dieu, qui mène son Eglise vers de meilleurs temps! L'Eternel était en ce lieu-ci et je n'en savais rien! Que cette pensée nous saisisse! Puissions-nous apercevoir la porte des cieux qui s'ouvré ! - Chrétiens, pensez à vos frères de Carlshuld, à leur position difficile, soit au temporel, soit au spirituel; pensez-y lorsque vous direz: Ton règne vienne, et aussi lorsque vous direz : Donne-nots aujourd'hui notre pain quotidien (1).

(1) L'ami qui a bien voulu nous communiquer les détails qui précèdent et qui sont peu connus, nous a promis de nous faire parvenir les uonvelles qui pourraient concerner cette intéressante Eglise. Nous les transmettrons à nos lecteurs, à mesure qu'elles nous parviendront.

SOCIÉTÉ EVANGÉLIQUE DE GENÈVE.

Programme des cours d'été de 1832, à l'Ecole de théologie évangélique de Genève.

La Direction de l'Ecole de théologie de Genève a arrêté que l'année académique comprendra : 1o un semestre d'été qui commencera huit jours après Pâques et finira au commencement de septembre; 2o un semestre d'hiver qui commencera le 1er novembre et finira huit jours avant Pâques.

Voici quels seront les enseignemens de l'Ecole pendant le semestre d'été 1832;

Théologie exégétique.

M. HÆVERNICK 1o donnera un cours supérieur et raisonné de grammaire hébraïque trois fois par semaine; 2o il commencera l'interprétation de l'Ancien-Testament par l'explication de la Genèse et de fragmens historiques des autres livres de Moïse trois fois par semaine ; 3° il enseignera privatissime (1) la langue arabe.

M. STEIGUER 1° traitera de l'introduction générale au Nouveau-Testament une ou deux fois par semaine; 2o commencera l'interprétation du Nouveau-Testament par l'explication de l'Évangile selon Saint-Matthieu, en la faisant précéder de l'introduction historique et critique à cet Évangile quatre fois

par semaine.

Il expliquera de plus aux étudians qui désireraient faire une étude particulière de la langue grecque un dialogue de Platon. Théologie historique.

M. MERLE D'AUBIGNÉ enseignera 1o l'histoire de l'Église pendant la première période jusqu'à Constantin, quatre fois par semaine, 2o l'archéologie du culte et des mœurs de l'Église chrétienne, une ou deux fois par semaine.

Théologie dogmatique.

M. GAUSSEN enseignera la première partie de la théologie révélée deux fois par semaine.

(1) Cette expression, employée dans les Universités allemandes, indique des cours rétribués.

Théologie pratique.

M. GALLAND traitera de la charge, des attributions et des fonctions du ministre de Christ deux fois par semaine.

FONDATION DE DIX BOURSES.

[ocr errors]

La Société Evangélique de Genève a la satisfaction d'annoncer aux Églises qu'elle a destiné dix bourses à l'usage des étudians qui se présenteront pour subir ses examens et suivre ses cours réguliers.

(Voyez sur les objets de ces examens les Archives du Christianisme, février 1832, page 93.)

MM. les étudians qui penseraient à se mettre sur les rangs sont invités à s'adresser à la Direction de l'Ecole de théologie, rue des Chanoines, n. 115, à Genève; ils voudront bien joindre à leur lettre une recommandation d'un pasteur évangélique.

Quand les Églises auront pris connaissance de l'état des fonds dont la Société peut disposer aujourd'hui, elles reconnaîtront dans cette résolution le même esprit de confiance aux. promesses de Dieu qui a guidé ses premiers pas.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ ÉVANGÉLIQUE. L'assemblée générale de la Société Évangélique de Genève aura lieu, si le Seigneur le permet, le trois mai prochain.

Les opérations de la Société pour la vente et la distribution des Saintes-Ecritures, pour les missions évangéliques, pour le culte, pour les écoles, pour l'enseignement élémentaire de la religion › et surtout pour l'École de théologie, y seront rendues publiques, aussi bien que l'état de ses recettes et celui de ses dépenses.

La Société Evangélique s'empresse d'exprimer à tous les amis de l'Evangile qui pourraient se rencontrer à cette réunion, combien il lui sera doux de les accueillir.

Nécessité des Ecoles du Dimanche pour la prospérité des peuples.

Nous avons parlé, il y a quelque temps, de la résolution prise par l'Union américaine des Ecoles du Dimanche d'établir,

avant deux ans, dans toute l'étendue de la vallée du Mississipi une école du dimanche dans chaque endroit où il n'y en a pas encore et où il est possible d'en former une. Ce projet se poursuit avec zèle et persévérance; des réunions ont lieu dans les différentes villes de l'Amérique pour s'occuper de cet objet spécial et pour provoquer les souscriptions qu'exige son exéeution. Les discours que l'on entend dans ces assemblées sont souvent très remarquables; nous citerons quelques fragmens de celui prononcé par M. Knowles dans une réunion tenue à Boston:

« On ne peut se rappeler sans émotion, a-t-il dit, que la belle et vaste contrée, du bien-être de laquelle nous voulons nous occuper ce soir, a déjà vu deux races d'hommes différentes habiter ses prairies, errer dans ses forêts, naviguer sur ses fleuves et puis disparaître.

[ocr errors]

« De la première de ces races il ne reste aujourd'hui d'autres monumens que les monticules qui contiennent probablement leurs restes, quelques ustensiles, quelques armes et quelques traces des fortifications qu'ils avaient élevées; mais quelque insignifiantes que paraissent ces reliques de tout un peuple, elles sont suffisantes pour prouver qu'il était d'une race différente que les Indiens, que nous avons coutume de nommer les aborigènes du pays. Les premiers habitans doivent avoir été supérieurs à ceux-ci dans plusieurs des arts de la paix et de la guerre ; mais nous ne saurons probablement qui ils étaient et pourquoi ils ont disparu de dessus la terre que lorsque nous comparaîtrons avec eux devant le tribunal de Christ.

« Une autre race, celle des malheureux Indiens, leur a succédé ; nous ignorons combien de temps ils ont joui sans trouble de la beauté et des richesses de cette délicieuse vallée; mais nous savons, hélas! que la guerre et la maladie, et des vices plus destructifs que ces deux fléaux, les ont fait périr, et qu'il n'en reste plus qu'un petit nombre, qui semblent leur avoir survécu pour nous faire souvenir qu'une seconde race d'habitans a disparu de la vallée.

« Une troisième race se précipite maintenant sur son immense étendue avec une rapidité égale à celle avec laquelle se succèdent les vagues de l'Océan; le désert et le lieu solitaire se peuplent et se réjouissent. Quel sera le sort de cette race? Question solennelle, qui mérite que nous la pesions sérieusement; car cette race se com

« PreviousContinue »