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malheur pour que nous pussions nous contenter d'en gémir. Nous avons demandé des écoles, nous avons encouragé leur établissement, et à mesure que les écoles rendent à la culture un terrain long-temps abandonné, le champ biblique élargi, préparé, réclame la bonne semence. Un seul enfant, mis en état de lire, nous impose l'obligation de porter le Livre des consolations au sein de sa famille. Et quant, au nombre de ses heureux résultats, l'œuvre biblique ne compterait que le réveil de l'instruction primaire dans nos montagnes, quel droit n'aurait-elle pas acquis à la reconnaissance de nos Eglises? Des besoins analogues, plus étendus même et plus pressans, existent dans la Consistoriale de Mazamet. Dans la Consistoriale de Vabre, il faudrait encore, pour satisfaire aux besoins les moins exagérés, trois fois plus de Bibles qu'on n'a pu en distribuer jusqu'ici dans cette localité.

«Une distribution considérable de Nouveaux-Testamens, de la version de Sacy, a été faite par M. le curé de Roquecourbe. Il a cru, comme les anciens Pères de l'Église, que le meilleur chemin pour arriver à la vẻrité, est l'étude des écrits qui nous viennent de Dieu (1). S'étant fait pourtant à cet égard quelques scrupules qu'on lui avait peut-être seulement communiqués, il a consulté l'Archevêque, qui s'est contenté de lui répondre : « Vous pouvez distribuer. » Oh! quand est-ce que l'Évangile fera la nourriture habituelle de tout ce qui porte le nom de Chrétien? Quand n'y aura-t-il plus sur la terre que des disciples de l'Évangile? ». L'une des Sociétés-branches de celle de Castres n'ayant placé qu'un nombre de Bibles, peu proportionné aux besoins dont elle a constaté l'existence, le rapporteur suppose qu'avant de donner le saint Volume, elle attend qu'on le lui demande, qu'on en sente le besoin et le prix. Il fait à ce sujet les excellentes remarques qui suivent : « Ce mode de distribution est le plus sûr peut-être, mais non le plus expéditif. On conçoit même que le prix qu'on attache à la possession de la Bible ne saurait guère provenir que du sentiment qu'on a de son excellence; or, ce sentiment peut-il être bien prononcé chez celui qui n'a pas le livre à sa disposition, et qui par conséquent ne l'a guère médité? Attendre qu'il le désire, c'est dans beaucoup de cas courir le risque d'attendre longtemps. Allez au-devant des demandes; provoquez-les par des offres, par des entretiens sur l'importance du Livre de vie; faites rougir, faites trembler, de leur indifférence pour lui, ceux qui n'ont rien fait pour l'acquérir, et donnez-le enfin si ́ sa présence est seule capable de le faire aimer. »>

Nous nous joignons de tout notre conr au vou exprimé dans la même séance, que de même que chaque époque a été marquée, dans les temps passés, par des caractères distinctifs, le siècle actuel puisse mériter d'être

(1) Basile de Césarée.

nommé le siècle des lumières, le siècle de la liberté religieuse, le siècle de la philantropie, LE SIÈCLE DE LA BIBLE.

- M. Emile Fournier, pasteur à Lèches (Drôme) est mort au mois de septembre passé; il n'a exercé que peu de temps son ministère dans cette église, la seule dont il ait été pasteur. Ce jeune homme, d'une santé débile, n'avait pas rencontré dans ces montagnes le climat dont il aurait eu besoin. Il avait su, pendant son court séjour parmi ses paroissiens, gagner leur affection; leurs regrets le suivent.

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· Consécration de M. Clavel. - M. Clavel a été consacré au saint ministère le 11 septembre 1831, dans l'Eglise de Mens, où s'étaient réunis plusieurs pasteurs du voisinage qui désiraient prendre part à cet acte religieux. Avant d'imposer les mains au candidat, ils se sont enquis de sa foi, de l'état de son âme, de sa vocation à la charge d'évangéliste, et M. Clavel a hautement déclaré adhérer aux doctrines de la Bible, dont il a rappelé les principales. Quatre prédications ont eu lieu dans le temple, le jour et le lendemain de la consécration. M. Clavel, à qui plusieurs places avaient été offertes, s'est rendu dans la vallée du Champlaur (Hautes-Alpes), où il dessert l'Eglise de Saint-Laurent ; une place de pasteur a été créée, il y a environ deux ans, dans cette Eglise. Diverses ordonnances royales ont confirmé les nominations de pasteurs suivantes :

M. Clavel à Saint-Laurent, consistoire d'Orpierre (Hautes-Alpes). M. Coyne à Montcarret (Dordogne).

M. Cadoret à Mens (Isère).

M. Richard aux Ollières, consistoire de Lavoulte (Ardèche).

M. Paul à Saint-Paul-Trois-Châteaux, consistoire de Dieu-le-Fit (Drôme).

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M. Meineau à La Bastide-Rouairouse, consistoire de Mazamet (Tarn). M. Paul Laune à Saint-Martin-de-Valamas, consistoire de SaintPierre-Ville (Ardèche).

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M. Dumas à Gilhoc, consistoire de Lamastre (Ardèche).

M. Moutier à Brouzet, consistoire de Saint-Ambroix (Gard),

M. Conduzorgues à Bayonne, consistoire d'Orthez Basses-Pyrénées). M. Mazade à Livron, consistoire de Bourg-les-Valence (Drôme). M. Travier à Collet-de-Dèze, consistoire de Saint-Germain-de-Calberte (Lozere).

M. Laval à Saint-Martin-de-Roubaux, consistoire de Saint-Germainde-Calberte (Lozère).

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-La Société de prévoyance établie à Bordeaux en faveur des veuves et des orphelins des pasteurs des Églises protestantes a été reconnue par une ordonnance du roi du 19 janvier passé.

ANNONCES.

PETITE BIBLIOTHÈQUE DES PÈRES DE L'EGLISE, publiée par T.-F.-A. GONTHIER, ministre du saint Evangile. - Tome II. Docteurs de l'Eglise du IVe siècle, 1 vol. in-12 de 333 pages. Genève, 1832, chez Mme Suz. GUERS; Paris, chez J.-J. RISLER, rue de l'Oratoire, no 6. Prix: 2 fr. 75 c.

Ce second volume renferme plusieurs biographies des plus intéressantes. La revue qu'il fait passer sous les yeux, de tant de pieux défenseurs de la foi en Christ, remplit l'âme de confiance et de joie. Il est consolant de voir que, dans tous les temps, Dieu a opposé aux attaques de l'ennemi une milice sainte et éprouvée qui ne recule jamais, parce qu'elle marche sous la bannière de l'Eternel des armées. Le Chrétien, qui a souvent l'âme attristée à la vue des erreurs de tous genres qui, de siècle en siècle et jusqu'à nos jours, sont venues obscurcir la vérité, prend courage en voyant que le Seigneur n'a jamais laissé une de ces erreurs paraître dans le monde, sans susciter une sentinelle pour la signaler et pour la combattre. Une réflexion qui se présente à l'esprit, en lisant le récit rapide de la lutte qui a toujours existé entre l'erreur et la vérité, de quelque nom que la première ait été nommée et de quelque voile que la seconde ait été enveloppée à cause de la fragilité humaine, c'est que l'histoire des premiers siècles de l'Eglise, déjà si remplie de controverses pénibles, est au fond la même que l'histoire de l'Eglise de notre temps. Les longues dissensions que les ariens suscitèrent dès leur apparition, leurs attaques contre le Fils éternel du Père, leur arrogance, les persécutions dont ils abreuvèrent la portion fidèle de l'Eglise, lorsque, pour un peu de temps, la puissance leur était donnée, leur extrême intolérance, malgré leurs bruyantes préten tions à la tolérance, la manière presque toujours couverte dont ils meltaient au jour leurs opinions, comme s'ils en avaient eu honte eux-mêmes; qui ne reconnaîtrait à tous ces traits les ariens de nos jours? Et quand, d'un autre côté, on voit la piété de ceux qu'ils attaquaient, leur constante confession du nom de Christ, la pureté de leur vie et les armes toutes spirituelles avec lesquelles ils défendaient la divinité de leur Maître, on ne peut que s'écrier: Oui, la vérité étaît là, et elle est encore là aujourd'hui.

La vie d'Athanase réjouit sans aucun mélange de tristesse l'âme du Chrétien qui la dit. C'est presque le seul Père du IVe siècle qui ne mêle pas à sa foi quelque alliage de la terre. On le voit toujours fermement posé sur le roc, ne regardant ni au dedans de lui, ni autour de lui, pour ajouter quelque chose aux doctrines de l'Evangile on en retrancher

volte

pas,

quelque chose. Son imagination ne l'entraîne pas, sa raison ne se réles souvenirs des écoles d'Athènes et de Rome ne se mêlent pas son Christianisme. C'est un véritable athlète chrétien, vivant, combattant, souffiant, priant, les yeux fixés sur Christ, le chef et le consommateur de sa foi. Une grande partie de ce second volume est consacrée à cette vie d'Athanase, si agitée et si remplic. Les fragmens des écrits des Pères, qui terminent le volume, peuvent donner quelque idée de ce qu'étaient ces hommes excellens. Les adversaires, à cette époque, étaient nombreux, savans, éloquens; mais les défenseurs de la vérité étaient nombreux aussi, plus savans et plus éloquens ; Feurs voix retentissent jusqu'à nous à travers les siècles, et nous montrent que Dieu ne se laisse jamais sans témoignage dans le monde.

L'AGONIE DE JESUS EN GETHSEMANE, ou Sermon sur Luc xx11, 41-44; par un ministre de Jésus-Christ. 2o édition, revue et corrigée. Genève, 1831. Chez Mme Suz. GUERS; Paris, chez J.-J. RISLER, rue de l'Oratoire, no 6. Prix : 75 cent.

Voici déjà la seconde édition de ce sermon, l'un des plus excellens, des plus utiles, des plus propres à nourrir les âmes, que nous ayons lus depuis long-temps. Nous le recommandons vivement à nos lecteurs ; il est éminemment propre à les édifier,

1

RÉFLEXIONS SUR LA PRIÈRE, Sermon adressé aux enfans, etc., par Fr. MONOD FILS, pasteur-adjoint de l'Église réformée de Paris. Seconde édition. 36 pages in-18. Paris, 1832, chez RISLER, rue de l'Oratoire, no 6; Genève, chez Mme Suz. GUERS Prix : 50 cent. Nous recommandons de nouveau à nos lecteurs ce sermon, dont la première édition a été épuisée. L'auteur y répond successivement d'une manière simple, à la portée des enfans et selon la vérité de Dieu, aux questions suivantes : Qu'est-ce que la prière? Qui devons-nous prier? Pourquoi devons-nous prier? Que devons-nous demander dans nos prières? Quand devons-nous prier?

EXPLICATION RAISONNÉE DE L'APOCALYPSE, d'après les principes de sa composition; par PH. BASSET, ministre du saint Evangile. Tome Ier de 529 pages in-8°. Paris, 1832. Chez J.-J. RISLER, rue de l'Oratoire, 6. Prix de l'ouvrage complet: 20 fr.

M. Basset nous préscute cet Ouvrage, qui aura trois volumes, comme le fruit de trente ans d'études et de méditations. Nous attendrons qu'il ait paru en entier pour faire connaître à nos lecteurs le système que l'auteur a adopté, et qui diffère beaucoup de ceux des interprètes ses devauciers.

DISCOURS SUR L'ÉTUDE DE L'HISTOIRE DU CHRISTIANISME et son utilité pour l'époque actuelle ; par H. MERLE D'AUBIGNÉ. Br. in-8° de 42 pag. Chez J.-J. RISLER. Prix: 90 cent.

Ce discours a été prononcé dans la séance d'ouverture d'un cours sur l'histoire de la Réformation et des Réformateurs de l'Allemagne au seizième siècle, que M. le professeur Merle d'Aubigné donue en ce moment à Genève; il nous confirme dans l'opinion que nous avions déjà du talent de l'auteur, et nous fait désirer la publication des leçons suivantes.

LES PSAUMES, les Proverbes et l'Ecclésiaste de la Parole de Dieu. I vol. de 222 pages in-32. Paris, chez RISLER. Prix : 2 fr. Frappé des incorrections que présentent nos versions françaises de la Bible, l'auteur de cette petite édition des Psaumes, des Proverbes et de l'Ecclésiaste, sans vouloir faire une traduction nouvelle qui lui appartînt, a désiré en présenter une qui fût exacte, et à cet effet il s'est servi librement de toutes les versions qu'il a été à portée de connaître. Nous ne ferons qu'une remarque de détail sur ce travail digne de l'attention de nos lecteurs. M. Vivien se trompe en disant que le mot enfer signifie le séjour des morts en général aussi bien que le lieu des tourmens réservé aux méchans. Il n'a jamais que ce second sens lorsqu'il est employé au singulier; mais il a les deux acceptions au pluriel. Nous regrettons que cette distinction ait échappé à l'auteur.

OBSERVATIONS sur une brochure de M. de Lacharière, intitulée : « Du « Système de Colonisation suivi par la France. Alger »; et Réponse aux attaques qu'elle contient contre les missionnaires protestáns à la Jamaïque et à Otahili. Extrait du Semeur. Br. in-8°. Paris,

1832. Chez RISLER. Prix: 25 cent.

Le Semeur a répondu, dans un de ses derniers numéros, à la dernière brochure de M. de Lacharière; et comme celui-ci avait fait distribuer sa brochure à MM. les députés, l'administration du Semeur leur a, à son tour, fait distribuer la réponse qu'elley a faite. L'auteur de l'article repousse surtout les inculpations que M. de Lacharière avait dirigées contre les missionnaires protestans; il réfute par des faits ses vagues accusations.

P. S. Au moment de tirer cette feuille, nous apprenons que le Consistoire de Paris, dans sa séance du 2 mars, a nommé M. F. Monod fils, pasteur-adjoint de l'Église réformée de Paris, à la nouvelle place de 'pasteur créée dans cette Eglise par ordonnance royale du 10 octobre dernier. M. Monod croit et prêchera les vérités vitales et fondamentales de l'Évangile, et nous sommes réjouis de le voir appelé au poste important qu'il va occuper.

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