Page images
PDF
EPUB

arts et belles-lettres de Rouen, le 9 août 1838. Ce travail littéraire et scientifique, le meilleur de tous ceux qui soient sortis de la plume de M. Cap, est contenu dans le premier volume de ses Études biographiques (1).

Voici la liste exacte des ouvrages de Lémery:

Cours de chimie, contenant la manière de faire les opérations qui sont en usage dans la médecine, par une méthode facile, avec des raisonnements sur chaque opération, pour l'instruction de ceux qui veulent appliquer cette science. (Paris, 1675, in-8°.) Cet ouvrage a eu trente et une éditions françaises, tant à Paris qu'à Genève, Bruxelles, Avignon, Amsterdam et Leyde. La meilleure édition a été publiée par Baron, en 1756, in-4°.

Pharmacopée universelle, comprenant toutes les compositions de pharmacie qui sont en usage dans la médecine, tant en France que par toute l'Europe; leurs vertus, leurs doses, les manières d'opérer les plus simples et les meilleures. (Paris, 1697, in-4o.) On compte huit éditions de cette pharmacopée. Elle fut réimprimée à La Haye, à Amsterdam, et traduite en italien (Venise, 1720, in-4o). La dernière édition fut imprimée à Paris, en 1763.

Dictionnaire universel des drogues simples. (Paris, 1698,in-4°.) Ce dictionnaire souvent réimprimé, tant à Paris qu'à Amsterdam, à Rotterdam, a été traduit en italien (Venise, 1751,) et en allemand, par Richter (Leipzig, 1721, in-4°).

Traité de l'antimoine. Paris, 1707, in-12. Cet ouvrage a été traduit en allemand, par J.-A. Malhem (Dresde, 1709, in-8°).

Les Mémoires de l'Académie des sciences de Paris, de 1700 à 1712, renferment un grand nombre de travaux de chimie du même auteur.

(1) Paris, 1858. In-18, p. 181-224.

BLAISE PASCAL

Notre tache serait longue et difficile, si nous avions à étudier Pascal comme écrivain, comme moraliste, comme philosophe chrétien. Nous aurions, en effet, à exposer successivement les travaux dont ce grand homme a été l'objet à ce point de vue, de la part de P. Bayle (Dictionnaire historique, 1670); Bossut (Discours sur la vie et les ouvrages de Pascal, 1781); Raymond (Éloge de Pascal, 1813), Andrieux (Éloge de Pascal, 1816), SainteBeuve (Port-Royal, t. 2 et 3) et ses Elo, es, par MM. Feugère et Bordas Demoulin. Nous aurions à résumer les études de M. Villemain (en tête de son édition des Provinciales); celles de M. Cousin (Pensées de Pascal et de Jacqueline Pascal), celles de l'abbé Flotte, notre professeur de philosophie, au lycée de Montpellier (Études sur Pascal, 1845); de M. Vinet (Eloge de Pascal, 1848); le remarquable ouvrage de l'abbé Maynard (Pascal, sa vie, son caractère et son génie, deux volumes, 1850); l'étude de M. Havet (en tête de son édition des Pensées de Pascal), et celle de M. Nisard, dans son Histoire de la Littérature française, etc. Mais par la nature. de cet ouvrage, nous ne pouvons considérer Pascal que par son côté scientifique, et ce genre de vues ne comporte que de faibles développements.

Pascal présente, en effet, le rare et triste spectacle d'un des plus étonnants génies que la nature ait formés pour l'étude et le perfectionnement des sciences, et qui se trouve fatalement arrêté dans sa carrière et dans ses travaux, d'abord par l'état

[graphic][ocr errors][subsumed][subsumed]

STATUE DE BLAISE PASCAL, PLACÉE SOUS LA TOUR SAINT-JACQUES, A PARIS

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]

déplorable de sa santé, c'est-à-dire par un tempérament nerveux, sujet à mille désordres, ensuite par le fanatisme religieux, qui lui fait prendre en dégoût tout ce qui touche à l'ordre scientifique, et qui le jette finalement dans une sorte de démence. C'est donc vainement que l'on chercherait dans Pascal, comme dans tous les savants illustres dont nous racontons, dans ce_volume, la vie et les travaux, une œuvre scientifique mûrement conduite et développée, une grande pensée rigoureusement poursuivie, et amenant à des découvertes qui font époque dans la science. Le feu de son génie ne brille que par des éclairs intermittents et isolés, il n'éclate que dans des efforts partiels, souvent secondaires; puis, quand il a étonné l'Europe entière, tout d'un coup il s'éteint, ou tout au plus jette quelques dernières lueurs, et tout est dit. La passion religieuse du dixseptième siècle, qui engendra le jansénisme, ne fit pas de plus grande victime que le sublime esprit dont nous allons retracer les trop rares productions scientifiques et la vie misérable.

Blaise Pascal était le dernier enfant d'Étienne Pascal, président de la cour des aides d'Auvergne, et d'Antoinette Begon. Il n'avait point de frère, mais deux sœurs l'une son aînée, qui épousa un conseiller à la cour des Aides, Florin Périer, et à laquelle on doit la meilleure notice biographique sur Blaise Pascal, l'autre, Jacqueline, plus jeune que lui, et qui fut religieuse au monastère de Port-Royal.

Blaise Pascal naquit à Clermont-Ferrand, le 19 juin 1623. Presque dès sa naissance, une maladie nerveuse commença à l'affecter la vue de l'eau lui causait une horreur invincible, et il jettait des cris perçants lorsque son père ou sa mère s'approchait de lui. Les convulsions qui agitaient le corps du pauvre enfant, étaient si violentes, qu'il semblait près de succomber. Quelque breuvage malheureux, quelque remède de bonne femme, qu'on lui administra, en désespoir de cause, le mirent dans un état affreux. Il demeura pendant plusieurs heures, privé de sentiment et comme mort. Cependant il revint à la vie, et reprit son état normal plus vite qu'on ne l'avait espéré. La mort de sa mère, survenue trois ans après sa naissance, fut un coup funeste pour l'enfant, qui demeura ainsi privé d'une surveillance intelligente et tutélaire.

« PreviousContinue »