3. Peut-on écrire des vers et n'être pas poète et vice versa? Discutez. 4. Des vers qui sont parfaits selon les règles, sont-ils nécessairement beaux? Pourquoi? 5. La poésie est-elle un art ou une science? Avez-vous déjà lu des madrigaux, des sonnets, des fables, des élégies? Qu'en savez-vous? Sauriez-vous en faire? 7. Quel est votre poète favori? Pourquoi? 8. Avez-vous entendu parler des trouvères d'autrefois? Qu'en savez-vous? Pourquoi les accueillait-on si bien dans les châteaux? 9. Lit-on beaucoup de poésie de nos jours? Pourquoi? 10. La poésie est-elle utile? Pourquoi? 11. Vous connaissez un jeune homme qui voudrait consacrer sa vie à la poésie: il vous demande votre opinion avant de se décider. Que lui conseillerez-vous? LE MADRIGAL DE LOUIS XIV Il faut que je vous conte une petite historiette, qui est très vraie et qui vous divertira. Le Roi se mêle depuis peu de faire des vers. Il fit l'autre jour un petit madrigal, que lui-même ne trouva pas trop joli. Un matin, il dit au maréchal de Gramont: "Monsieur le Maréchal, je vous prie, lisez ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un aussi impertinent. Parce qu'on sait que depuis peu j'aime les vers, on m'en apporte de toutes les façons." Le Maréchal, après avoir lu, dit au Roi: "Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses: il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu.' Le Roi se mit à rire, et lui dit: "N'est-il pas vrai que celui qui l'a fait est bien fat? Sire il n'y a pas moyen de lui donner un autre nom. Oh! bien, dit le Roi, je suis ravi que vous m'en ayez parlé si bonnement: c'est moi qui l'ai fait. Ah! Sire, quelle trahison! Que Votre Majesté me le rende! je l'ai lu...brusquement! Non! monsieur le Maréchal: les premiers sentiments sont toujours les plus naturels!" Le Roi a beaucoup ri de cette folie, et tout le monde trouve que voilà la plus cruelle petite chose que l'on puisse faire à un vieux courtisan. Pour moi, qui aime toujours à faire des réflexions, je voudrais que le Roi en fît là-dessus et qu'il jugeât par là combien il est loin de connaître jamais la vérité. MME DE SÉVIGNÉ. 1. Qu'est-ce qu'un roman? Aimez-vous les romans? 2. Ne pensez-vous pas que c'est perdre son temps que d'écrire des romans? Discutez. 3. Que pensez-vous des romans-feuilletons, des romanscinéma, des romans policiers, des romans d'aventures, des romans psychologiques, des romans sociaux, des romans autobiographiques, des romans historiques? Lesquels préférez-vous? Discutez. 4. Nommez quelques romanciers que vous connaissez. 5. Quel est votre romancier favori? Pourquoi? 6. Quel est le roman que vous préférez? Pourquoi? Résumez-le. 7. Si vous vouliez donner un roman à un de vos amis qui part en voyage ou à un ami alité, lequel choisiriez-vous? Pourquoi? 8. Quelle différence y a-t-il entre un roman, un conte, une nouvelle? Lequel de ces trois genres préférez-vous? Pourquoi? Lequel des trois est le plus difficile à écrire? Pourquoi? 9. Que pensez-vous de cette parole: "La critique est aisée, mais l'art est difficile."? MES PREMIÈRES LECTURES Ma mère avait laissé des romans, nous nous mîmes à les lire après souper, mon père et moi. Il n'était question d'abord que de m'exercer à la lecture par des livres amusants; mais bientôt l'intérêt devint si vif, que nous lisions tour à tour, sans relâche, et passions les nuits à cette occupation. Quelquefois, mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux: "Allons nous coucher; je suis plus enfant que toi." Je En peu de temps j'acquis, par cette dangereuse méthode, non seulement une extrême facilité à lire et à m'entendre, mais une intelligence unique à mon âge sur les passions. Je n'avais aucune idée des choses, que tous les sentiments m'étaient déjà connus. n'avais rien conçu, j'avais tout senti. Ces émotions confuses, que j'éprouvai coup sur coup, n'altéraient point la raison que je n'avais pas encore; mais elles m'en formèrent une d'une autre trempe, et me donnèrent de la vie humaine des notions bizarres et romanesques, dont l'expérience et la réflexion n'ont jamais bien pu me guérir. Les romans finirent avec l'été de 1719. L'hiver suivant, ce fut autre chose. J.-J. ROUSSEAU. divertir égayer amuser intéresser impressionner poignant émouvant touchant sérieux pièces de théâtre? Pourquoi? Lequel des deux préférez-vous? 2. Quelles sortes de pièces de théâtre connaissez-vous? Lesquelles préférez-vous? 3. Citez des comédies, des tragédies, des drames que vous connaissez. 4. Comprenez-vous qu'on se passionne pour le théâtre? Vous avez entendu parler de la "bataille d'Hernani," par exemple. Comprenez-vous une telle exaltation? 5. Ce genre littéraire est-il d'invention moderne? 6. Les pièces de théâtre d'aujourd'hui ressemblent-elles aux pièces antiques des Grecs, ou à celles du Moyen Age? 7. Quel genre de littérature préférez-vous: la poésie, le roman, le drame, la critique? Pourquoi? 8. Pensez-vous que l'étude de la littérature est utile? Pourquoi? Discutez. 9. Quelqu'un me disait l'autre jour: "Tous les livres sont plus ou moins mauvais. En tout cas, c'est perdre son temps que de lire. Moi je ne lis jamais que le journal." Que pensez-vous de cette opinion? UNE REPRÉSENTATION D'HERNANI Chaque représentation devint un vacarme effroyable. Les loges ricanaient, les stalles sifflaient; il fut de mode dans les salons, d'aller "rire à Hernani." Chacun protestait à sa façon et selon son caractère. Les uns, ne pouvant regarder une pareille pièce, tournaient le dos à la scène; d'autres, ne pouvant l'entendre, disaient: "Je n'y tiens plus" et sortaient au milieu d'un acte en jetant la porte de leur loge avec violence; les natures paisibles, se contentaient de constater le manque d'intérêt de "ce drame" en étalant et en lisant leur journal. Mais les vrais partisans du bon goût, ne s'en allaient pas et ne tournaient pas le dos; ils avaient les yeux et les oreilles sur la pièce, visaient chaque mot, huant, sifflant, empêchant d'entendre, déconcertant les acteurs. Les cent, perdus dans le nombre, ne pliaient pas, leurs vingt ans et leur conviction faisaient rage dans cet ouragan. Ils tenaient tête à cette multitude, défendaient les scènes, vers à vers, ne lâchaient pas un hémistiche; ils trépignaient, ils rugissaient, ils insultaient les siffleurs. V. HUGO RACONTÉ PAR UN TÉMOIN DE SA VIE. |