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6. Qu'entend-on par pardon, grâce, réhabilitation? Qu'estce que la dégradation militaire, la dégradation civile?

7. Un traître a fui à l'étranger pour échapper à la loi. Il y vit, au milieu du mépris général. Est-il puni?

8. Les États ont-ils le droit de punir un chef d'État qui a entraîné les peuples dans une guerre monstrueuse? Si oui, comment?

9. Qu'est-ce qu'un condamné politique? L'Etat a-t-il le droit de condamner pour délit politique? Les peines pour délit politique sont-elles infamantes?

LE DROIT DE VIE ET DE MORT

La peine de mort infligée aux criminels peut être envisagée à peu près sous le même point de vue; c'est pour n'être pas la victime d'un assassin que l'on consent à mourir si on le devient... D'ailleurs tout malfaiteur, attaquant le droit social, devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie; il cesse d'en être membre en violant ses lois, et même il lui fait la guerre. Alors la conservation de l'État est incompatible avec la sienne; il faut qu'un des deux périsse: et quand on fait mourir le coupable, c'est moins comme citoyen que comme ennemi. Les procédures, le jugement, sont les preuves de la déclaration qu'il a rompu le traité social, et, par conséquent, qu'il n'est plus membre de l'État. Or, comme il est reconnu tel, tout au moins par son séjour, il en doit être retranché par l'exil, comme infracteur du pacte, ou par la mort, comme ennemi public, car un tel ennemi n'est pas une personne morale; c'est un homme, et c'est alors que le droit de la guerre est de tuer le vaincu...

Au reste, la fréquence des supplices est toujours un signe de faiblesse ou de paresse dans le gouvernement: il n'y a point de méchant qu'on ne pût rendre bon à quelque chose. On n'a droit de faire mourir, même pour l'exemple, que celui qu'on ne peut conserver sans danger...

J.-J. ROUSSEAU.

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1. Deux hommes se battent dans la rue: dites les différentes phases de la lutte.

2. Ces deux hommes font-ils preuve de dignité en se battant?

3. Deux champions de boxe luttent pour un titre; décrivez ce combat.

4. Quelle fut la longue lutte que l'homme primitif livra contre les animaux sauvages, les intempéries des saisons, les nécessités de l'existence? Cette lutte est-elle terminée? N'y a-t-il pas encore aujourd'hui des gens pour qui la vie n'est que lutte? Lesquels?

5. N'y a-t-il pas des luttes au sens figuré comme au sens propre? Donnez des exemples (lutte en soi-même, en classe, dans la société).

6. La lutte développe-t-elle des qualités ou des défauts? Lesquels?

7. Dites l'effet de la culture sportive sur le corps, sur l'esprit, sur le caractère.

8. Si deux hommes se battent, faut-il les laisser faire ou essayer de les réconcilier? Dites ce que conseille le senti

ment de dignité humaine et d'équité, d'une part, et la prudence d'autre part.

9. Au cas où une nation puissante attaque une nation très faible, pensez-vous que les pays voisins doivent rester neutres par prudence? Discutez.

10. Lequel approuvez-vous: celui qui va au secours du plus faible, au risque de succomber, ou celui qui reste neutre par prudence?

11. Quel est à votre avis le plus sage: l'homme qui lutte contre les difficultés de l'existence ou le fataliste qui prend la vie comme elle est? Lequel admirez-vous le plus?

L'INDUSTRIE HUMAINE

A mesure que le genre humain s'étendit, les peines se multiplièrent avec les hommes. La différence des terrains, des climats, des saisons, put les forcer à en mettre dans leur manière de vivre. Des années stériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants, qui consument tout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie. Le long de la mer et des rivières, ils inventèrent la ligne et l'hameçon, et devinrent pêcheurs. Dans les forêts, ils se firent des arcs et des flèches, et devinrent chasseurs et guerriers. Dans les pays froids, ils se couvrirent de peaux des bêtes qu'ils avaient tuées. Le tonnerre, un volcan ou quelque heureux hasard, leur fit connaître le feu, nouvelle ressource contre la rigueur de l'hiver: ils apprirent à conserver cet élément, puis à le reproduire, et enfin à en préparer les viandes qu'auparavant ils dévoraient crues.

Bientôt, cessant de s'endormir sous le premier arbre, ou de se retirer dans des cavernes, on trouva quelques sortes de haches, de pierres dures et tranchantes qui servirent à couper du bois, creuser la terre, et faire des huttes de branchages, qu'on s'avisa ensuite d'enduire d'argile et de boue.

J.-J. ROUSSEAU.

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1. Avez-vous entendu citer des actes d'héroïsme de soldats sur le champ de bataille, en avion, etc? Racontez-en un que vous avez trouvé particulièrement beau.

2. Les civils, les infirmières, ne sont-ils pas aussi quelquefois héroïques? Donnez des exemples si vous en connaissez.

3. Que pensez-vous de cette opinion: "La guerre est utile: elle développe le courage, la vaillance, l'abnégation, etc., et les met en valeur. Souvent elle révèle l'homme à lui-même."?

4. Trouvez-vous aussi que la guerre est bonne? Discutez.

5. Y a-t-il des guerres légitimes? Les guerres de conquête sont-elles légitimes? Si le territoire d'une nation est trop petit pour nourrir ses habitants, cette nation a-t-elle le droit de s'agrandir aux dépens du voisin? Sinon, que doitelle faire?

6. Peut-on toujours éviter la guerre? Doit-on le faire? 7. Une nation a-t-elle le droit de se défendre quand elle est attaquée? N'y a-t-il pas des cas où l'honneur d'une nation et la justice mondiale exigent la guerre? Donnez des exemples.

8. Si vous étiez chef d'État, seriez-vous pour ou contre la guerre? Si vous étiez contre, vous prépareriez-vous à la guerre? Comment?

9. Pensez-vous alors que cet adage est juste: “Si tu veux la paix, prépare-toi à la guerre."? Pourquoi?

10. Si vous étiez chef d'État, que feriez-vous au moment d'être attaqué par une nation voisine? Jusqu'à quel point feriez-vous des concessions à l'assaillant?

LA GUERRE SAINTE

Etre contraint d'appeler la guerre une chose sainte! Et cela est, pourtant. Ce fléau, cet assassinat en grand, cette gigantesque tuerie, la guerre, peut être sainte. Elle peut avoir son heure légitime. Le sang qu'elle répand peut être versé sans remords. Hélas, oui! Lorsque l'étranger pousse ses canons sur la terre maternelle, lorsque le sabot de ses chevaux s'enfonce dans les sillons, lorsque sa torche incendie nos villages, lorsque les monuments de l'art, lorsque les bibliothèques s'écroulent sous ses projectiles, lorsque les femmes meurent par le fer et les enfants par la faim, lorsque la fureur monte aux yeux, lorsque le désespoir entre au cœur, oui, la guerre pour le foyer, la guerre pour la patrie, la guerre pour l'indépendance devient la guerre sainte. Alors, l'arme de meurtre devient l'arme de justice, le glaive est sacré, la mort ne frappe pas, elle exécute. Et, même vaincus, ceux qui combattent alors ce fier et bon combat, ceux qui se plantent, fusil en main, devant la frontière forcée comme devant une mère insultée, ceux-là, fussent-ils écrasés, dispersés et battus, ceux-là, obéissant à cette voix trop oubliée, la voix du devoir, méritent la reconnaissance de l'histoire, car, ne pouvant sauver la liberté, ils sauvent du moins l'honneur.

J. CLARETIE.

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