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1. A qui appartient-elle? A qui appartient-elle en l'absence des parents?

2. Les parents ont-ils le droit de commander? Pourquoi? Comment?

3. Les enfants doivent-ils obéir? Pourquoi? Comment? 4. Comment faut-il commander? (L'autorité doit être douce et ferme, éclairée, convaincre avant d'exiger; la soumission ne doit pas être aveugle, ni passive, mais consentie.)

5. Quand s'arrête l'autorité paternelle? Quelles en sont les limites?

a. Un père a-t-il le droit de défendre à sa fille de 16

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ans de se faire couper les cheveux court, d'aller à un bal, à un club; à son fils de fréquenter tel jeune homme, de faire partie de telle association? Discutez, dites si c'est un abus.

b. J'ai vu un jour une mère gifler son fils de 30 ans. Qu'en pensez-vous?

6. Autrefois le père avait droit de vie et de mort sur ses enfants, le droit de décider de leur religion, de leur profession, de leur mariage, etc. Que pensez-vous de ces diverses formes de l'autorité? Sont-ce des droits ou des abus? Discutez.

7. Si les parents avaient autrefois trop d'autorité, ne pensez-vous pas qu'ils n'en ont pas toujours suffisamment aujourd'hui? Donnez des exemples et discutez. Quelle serait à votre avis la famille idéale?

8. Quel est le meilleur respect, celui qui vient de l'affection et de l'estime ou celui que dicte la crainte?

9. Autrefois, après la mort du père, le fils aîné héritait de l'autorité et des droits paternels sur la famille. Que pensezvous d'un tel droit d'aînesse? Etait-il juste? Était-il justifié? Par quoi?

L'Autorité à l'école

1. Décrivez une classe disciplinée, une classe indisciplinée. 2. L'autorité est-elle nécessaire? Pourquoi?

3.

Montrez l'utilité de l'ordre et de la discipline en classe. 4. Quel serait à votre avis le professeur idéal, celui qui agit comme un tyran ou celui qui n'a aucune autorité?

5. Quel est le collège idéal, selon vous, celui qui laisse une entière liberté aux étudiants, ou celui dont les règles sont très sévères? Discutez les règles de votre collège et dites comment vous les réformeriez si vous pouviez.

SOUVENIRS D'ENFANCE

Le souper fini et les quatre convives revenus de la table à la cheminée, ma mère se jetait en soupirant sur un vieux lit de jour, de

siamoise flambée; on mettait devant elle un guéridon avec une bougie. Je m'asseyais auprès du feu avec Lucile; les domestiques enlevaient le couvert et se retiraient. Mon père commençait alors une promenade qui ne cessait qu'à l'heure de son coucher... Lorsqu'en se promenant il s'éloignait du foyer, la vaste salle était si peu éclairée par une seule bougie qu'on ne le voyait plus; on l'entendait seulement encore marcher dans les ténèbres; puis il revenait lentement vers la lumière et émergeait peu à peu de l'obscurité, comme un spectre, avec sa robe blanche, son bonnet blanc, sa figure longue et pâle. Lucile et moi, nous échangions quelques mots à voix basse quand il était à l'autre bout de la salle; nous nous taisions quand il se rapprochait de nous. Il nous disait en passant: "De quoi parliez-vous?" Saisis de terreur, nous ne répondions rien; il continuait sa marche. Le reste de la soirée, l'oreille n'était plus frappée que du bruit de ses pas, des soupirs de ma mère et du murmure du vent.

Dix heures sonnaient à l'horloge du château: mon père s'arrêtait et s'avançait vers sa chambre à coucher, dépendant de la petite tour de l'est. Lucile et moi, nous nous tenions sur son passage; nous l'embrassions en lui souhaitant une bonne nuit. Il penchait vers nous sa joue sèche et creuse sans nous répondre, continuait sa route et se retirait au fond de la tour, dont nous entendions les portes se refermer sur lui. Le talisman était brisé; ma mère, ma sœur et moi, transformés en statues par la présence de mon père, nous recouvrions les fonctions de la vie. Le premier effet de notre désenchantement se manifestait par un débordement de paroles: si le silence nous avait opprimés, il nous le payait cher.

CHATEAUBRIAND.

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1. En quoi consiste l'autorité des parents, des maîtres, des patrons, de la loi, du gouvernement, des magistrats, des officiers, etc? Peut-on la justifier?

2. Trouvez-vous que les lois sont une atteinte à la liberté individuelle?

3. Que pensez-vous de la discipline militaire? Est-elle

nécessaire? Pourquoi? Est-elle toujours fondée sur le respect et la confiance? Citez des cas d'obéissance héroïque. 4. Quelles sont les différentes formes du pouvoir? Que pensez-vous de chacune? L'Etat moderne a-t-il réalisé des progrès en ce sens?

5. Peut-on supprimer toute autorité dans la vie?

(a) Peut-on se soustraire aux lois naturelles (force du feu, de l'eau, les saisons, le temps, l'espace, la mort, la maladie, etc.)? Qu'arriverait-il si nous les oubliions?

(b) La soumission à une autorité n'est-elle pas utile pour l'équilibre moral de l'individu? Différents cas. Discutez. (c) Les révolutions sont-elles toujours condamnables? Discutez.

(d) Le chef de l'État lui-même, le Pape, ne sont-ils pas soumis à une autorité? Laquelle?

6. Que pensez-vous d'une personne qui dit: "Je n'obéis pas à cette loi, parce que je ne l'approuve pas."? Discutez en donnant des exemples.

7. Le pire esclave n'est-il pas celui qui n'est gouverné que par ses passions?

8. Le gouvernement ou l'Église ont-ils le droit d'interdire le travail le dimanche, la lecture de tel livre, les jeux de hasard, etc.?

9. Peut-il être utile de tromper le peuple? Discutez.

10. Que pensez-vous de cette parole: "De ce que l'ordre est meilleur que la confusion, je conclus qu'il n'y a rien de pire que l'anarchie, c'est à dire de vivre sans gouvernement et sans lois."?

OBÉISSANCE ET LIBERTÉ

Tous les peuples d'Europe ne sont pas également soumis à leurs princes: par exemple, l'humeur impatiente des Anglais ne laisse guère à leur roi le temps d'appesantir son autorité. La soumission et l'obéissance sont les vertus dont ils se piquent le moins. Ils disent là-dessus des choses bien extraordinaires. Selon eux, il n'y a qu'un lien qui puisse attacher les hommes, qui est celui de la

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