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CONCLUSION.

§ 188. Nous finissons. La tâche que nous nous somines imposée dans cette seconde partie de la logique est remplie. Fidèle à la marche suivie plus haut, revenons un instant sur nos pas, pour embrasser, d'un seul regard, la route parcourue.

L'esprit humain est fait pour la vérité : elle est son objet propre, son aliment, toute sa force. Doué d'une vue intellectuelle pour la saisir, il s'y porte avec un élan d'autant plus vif qu'il est spontané, naturel et jamais satisfait. Cependant toute vérité ne se présente pas de la même manière au regard de l'homme. L'esprit humain, borné dans ses facultés, et assujetti dans son développement, aux lois de sa nature, a besoin de moyens divers pour se mettre en rapport avec elle. Ces moyens, il les a, et leur usage est nécessairc; les négliger, serait se condamner à l'ignorance. Ces moyens sont légitimes; la nature les donne et indique en même temps les procédés qu'ils doivent suivre pour atteindre leur but. Ce but, c'est la connaissance certaine de la vérité. Toutefois la certitude ne vient pas toujours couronner les efforts que fait l'homme pour la conquérir. La vérité ne se laisse pas toujours saisir avec assez de clarté pour légiti

mer une affirmation pure, une adhésion absolue. Le doute, la probabilité plus ou moins grande, est souvent le seul résultat auquel ses efforts viennent aboutir. Mais quand elle se laisse atteindre, quand elle vient se poser visiblement sous le regard de l'esprit, alors le but préposé à l'économie de nos facultés intellectuelles est accompli: la vérité est. affirmée d'une manière absolue, et l'esprit se repose dans son affirmation avec une indestructible sécurité. C'est ainsi que l'évidence objective devient la raison définitive de toute affirmation pure, de toute certitude. Elle apparaît au bout de chacun des critères, du moins en ce qui constitue leur objet propre. Sans doute, cette évidence peut être apparente; si elle ne pouvait l'être, l'erreur serait impossible; mais aussi elle peut être réelle, véritable, et, elle l'est toujours, quand le légitime emploi de nos moyens de connaître la précède et la prépare.

S 184. Il résulte de tout ce qui précède, que nous ne sommes pas exclusifs dans l'emploi de nos moyens de connaissance. Nous ne voulons pas du scepticisme; l'intelligence est autre chose qu'une stérile lumière, et en saisissant la vérité, elle embrasse autre chose qu'un fantôme. Nous ne sommes ni idéalistes, ni sensualistes. Avec la légitimité des idées, nous admettons également le rôle, et l'action nécessaire de l'expérience. Nous ne sommes pas non plus mystiques, étant bien éloignés de donner pour appui à la connaissance la base ruineuse d'un aveugle sentiment. Nous reconnaissons aussi les droits de l'autorité. Enfin, nous ne sommes pas rationnalistes, laraison, bien qu'elle préside à la haute économie de nos facultés intellectuelles, n'est, pour nous, ni la seule voie de la connaissance, ni la mesure de toute vérité. Cherchant à connaître l'esprit humain, tel qu'il se présente lui-même dans ses rapports avec

la vérité, nous l'avons accepté tout entier, avec tous ses moyens, avec toutes ses facultés; et guidés par l'observation, nous avons été conduits au résultat que nous venons d'indiquer sommairement.

FIN DU TOME SECOND.

LEÇON II. De la définition et de la division.

LEÇON III.

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ces deux procédés se rattachent aux idées.
Ce que c'est que la définition.— Ses diverses
espèces. Conditions requises pour qu'elle

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-

soit légitime. Conséquences et réflexion.
- De la division. Sa nature et ses espèces.-
Quelles doivent en être les qualités. — Con-
clusion.

-

Classification des jugements et des propo-
sitions. Définition de chacune d'elles.
Diverses sortes de propositions. — Lois qui
régissent les jugements ou propositions.
Vérité des propositions; leur valeur. - Con-
dition de leur légitimité. Moyens de véri-
fier les propositions.

LEÇON IV. -

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-

· Du raisonnement. Ce que c'est que rai-
sonner. Nécessité du raisonnement.—Com-
ment il se définit. Sa matière et sa forme.

-

-

- Principes sur lesquels il s'appuie. — Di-
verses espèces de raisonnements. - Ils sont
immédiats ou médiats. · Ces derniers ont

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PAGES.

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diverses formes. Fondement de la forme
déductive et algébrique. — Un mot sur la for-
me inductive. Unité de ce triple procédé. 65

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Du syllogisme et de ses espèces.

-

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Ce que
c'est que le syllogisme. Les huit règles dites
règles d'Aristote. Formules des anciens.
- Diverses espèces de syllogismes.-Syllo-
gisme catégorique, hypothétique, disjonctif,
copulatif. Du dilemme. De l'enthy-
mème. - De l'induction. - De l'analogie et

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