nisme. D'autres ont combattu pour la secte, et ont fait concourir à son triomphe toutes leurs démonstrations religieuses; Du Guet a suivi la voie opposée : sans cesse, il a subordonné la dispute de l'École à l'intérêt autrement élevé de la Religion. Nicole dans la séverité de son stoïcisme chrétien analyse les sentiments intimes de l'âme; Monsieur de Singlin la réforme et la guide avec la rigoureuse déduction d'une glaciale logique; Du Guet l'échauffe et la console avec les paroles d'une ardente charité. La charité, voilà le réel secret de son influence. L'écrivain disparaît en lui devant la majesté de l'Écriture; et il est heureux de disparaître, et, chose admirable! son public, lui aussi, se réjouit de ne plus voir que l'original divin. C'est le triomphe de l'humilité, c'est celui de l'esprit chrétien. On peut dire cependant que par cet artifice qui consiste à s'effacer en présence de la Vérité qui parle, à ne prétendre écrire que pour la faire mieux goûter, Du 'Guet exerça sur les esprits de son siècle une influence plus durable, que les bruyants controversistes avec leurs violentes diatribes. Tout n'est point charité dans ces fougueux débordements du fanatisme: la victoire coûte bien des malédictions et des rages! Une âme vraiment sacerdotale n'a point çe fiel: ses conquêtes sont plus durables. On lit peu aujourd'hui le sage auteur dont le nom revient tant de fois dans ces pages, on est plus tolérant peut-être parce qu'avant nous, d'autres l'avaient lu. Sainte Beuve nous représente deux Bénédictins (1) dont l'un, Dom Toustain qui lisait Du Guet durant son noviciat à l'abbaye de Jumiéges, se le faisait lire encore en 1754 par Dom Tassin, son ami, qui allait recevoir son dernier soupir. « Il me pria un jour de prendre son Nouveau Testament et de lire le Premier Chapître de l'Épître de saint Paul aux Éphésiens sur les grâces que Dieu nous fait en Jésus-Christ qui est le chef de l'Église. Lorsque j'eus achevé, il me dit d'un ton qui marquait son contentement : « Voilà l'original il est bien au-dessus de l'éloquence et de la sublimité des pensées de M. Du Guet! » Ce jugement est autant à la gloire du Livre divin, qu'à celle de son consciencieux interprète: Du Guet lui-même en eût fait honneur à la piété du saint religieux qui, près de franchir le seuil de la vie, vouait à Dieu seul son · admiration et son amour. (1) Port-Royal, t. V, p. 406. - FIN TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS. PREMIÈRE PARTIE. Étude biographique. Enfance de Du Guet. Montbrison. ciat à Paris. 20 Son entrée au collège de l'Oratoire à - Premières impressions littéraires. Cours de philosophie à Troyes. rences à Saint-Remi. Novi Confé Leçons de Théologie Positive à Saint-Magloire. Départ de Saint-Magloire pour la Mai- ment sur Du Guet. - Éloge de l'auteur inséré aux PetitesTestament. Prière d'un convulsionnaire, Ordre de composition des ouvrages de Du Guet. Dame protestante. - - Avis à une Prière publique. Devoirs d'un - Évêque. - Règles pour l'Intelligence de l'Écriture Sainte. - Déclaration qui doit être portée au Parlement. Conduite Paul. - Préjugés légitimes contre la Constitution. — Mys- Occasion de la composition des Commentaires. Participa- cience apportée à cette œuvre. Emploi fréquent des analogies. Mécanisme de l'argumentation. Exemple de respect pour la Lettre, tiré du Livre de Job. Commen- - - - - - - d'Henriette-Marie de France. Nature du contrat conclu - le Prince; un mot de Machiavel. verain. - - - sage du Discours sur l'Histoire Universelle. 2o PARTIE. Le premier devoir d'un Prince est d'aimer son peuple. - Il doit prendre une exacte connaissance de ses - - Prince de rendre la justice. - Revendication lointaine de La vénalité des magistratures contraire à la justice. |