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VI

FAÇADE

SUR

LA RUE

RUE DE RIVOLI

FAÇADE SUR LA RUE DE RIVOLI

NOTICE

Limitée par deux pavillons semblables à ceux précédemment décrits aux autres faces du monument, cette façade, d'une longueur de 80m, 25, est composée de deux parties: l'une à l'alignement des façades de ces pavillons et ne s'élevant qu'à la hauteur du rez-de-chaussée, l'autre comprenant le premier et le second étage, surmontée du comble percé de deux étages de lucarnes, le tout en retrait de la façade du rez-de-chaussée, de façon à laisser dégagées les façades des pavillons d'angle.

Tout le rez-de-chaussée, d'ordre ionique, est composé de baies ou arcades flanquées de pilastres. Les trois travées du milieu portent à leur partie inférieure, une baie d'accès aux services de la Caisse municipale.

Au premier étage, des pilastres corinthiens encadrent des motifs à double fenêtre superposée.

Au second étage, les pavillons d'angle seuls comportent des baies en arcades percées dans le mur de face, les services situés derrière le motif milieu étant éclairés par des lucarnes alternativement en pierre et en plomb ménagées dans le comble qui le couronne.

Ces pavillons sont en outre décorés de niches abritant des statues, de lucarnes, de cheminées, de crêtes, d'œils-de-bœuf, etc.

Un saut de loup, que l'on franchit sur un pont en maçonnerie composé de deux arcs en segment de cercle séparés par une pile, éloigne cette façade de la voie publique.

Dans la première baie de ces ares aboutit, à droite et à gauche, un escalier à rampe droite dont le palier supérieur est placé vis-à-vis des travées extrêmes.

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Firmin Didot naquit à Paris en 1764. Il appartient à une famille d'imprimeurs-libraires qui, à l'égal de la famille Estienne au xve et au XVIe siècle, contribua beaucoup au progrès de l'imprimerie moderne, et dont François-Ambroise Didot (1750-1804), père de Firmin, fut la souche.

Firmin Didot se distingua de bonne heure par son goût pour les lettres et par les nouveaux progrès qu'il fit faire à l'art de la typographie déjà illustré par son père.

Comme graveur et fondeur, nul ne l'a surpassé.

C'est lui qui fondit les beaux caractères qui ont servi à l'impression de la magnifique collection in-folio, dite « du Louvre » et qui comprend un Virgile, un Horace et un Racine, trois volumes in-folio ornés de gravures d'après les dessins de Gérard, Girodet, Prud'hon et Chaudet, les Voyages de Denon, l'Iconographie de Visconti, les Fables de La Fontaine, la Henriade de Voltaire.

En 1797, il imagina de fixer les types mobiles qu'il employait pour l'impression des Tables de logarithmes de Callet, et de les faire arriver ainsi à une correction absolue.

Ce procédé lui fit découvrir la stéréotypie.

Ce nouvel auxiliaire de l'art qu'il appliqua, après l'avoir perfectionné, aux classiques français et latins, rendit un grand service aux lettres.

Didot, d'ailleurs, dans toutes les éditions qu'il produisit, eut toujours un respect scrupuleux des textes et un soin particulier de la correction.

Les hommes les plus distingués de la France et de l'étranger se sont plu à visiter l'établissement de Firmin Didot, où les diverses branches de la typographie se trouvaient réunies.

L'empereur de Russie, Alexandre, y vint en 1814; il examina tout dans le plus grand détail, et confia à Firmin Didot deux jeunes Russes pour les instruire dans son art.

S'étonnant de la rapidité avec laquelle les feuilles sortaient de la presse (c'étaient alors des presses à bras), le czar dit au célèbre imprimeur: « Vous avez là aussi votre artillerie non moins puissante que la nôtre. »>

C'est dans l'établissement de Firmin Didot que les grands imprimeurs de tous les pays envoyèrent leurs fils s'instruire dans l'art de l'imprimerie.

Après avoir voyagé en Italie, en Grèce et en Espagne, Firmin Didot abandonna, en 1827, les affaires de sa maison à ses deux fils, Ambroise et Hyacinthe, et vint, cette même année, s'asseoir à la Chambre des députés comme représentant du département d'Eure-etLoir. Il fit partie de l'opposition constitutionnelle et signa l'adresse des 221, en 1830.

Érudit écrivain en même temps qu'habile typographe, Firmin Didot est auteur de deux tragédies, la Reine de Portugal et la Mort d'Annibal, remarquables, l'une et l'autre, par une fermeté de style qui rappelle quelquefois la manière de Corneille.

On lui doit aussi des traductions en vers français des Bucoliques de Virgile, des Chants de Tyrtée, des Idylles de Théocrite, aussi remarquables par la fidélité que par l'élégance du style, une Notice sur Robert et Henri Estienne, etc.

Il mourut le 24 avril 1836 dans sa soixante-douzième année.

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