Sa patte entre mes mains, se repose et s'endort. Et, le voyant passer, chacun disait dans Rome: Le diamant; par Emile Deschamps. Un père avait trois fils; un jour, il les appelle: Peut venir; j'ai voulu tout régler avant elle, Qui divise les fils pour quelque pièces d'or. De lui l'action la plus belle, Dans un an, quand ce jour solennel reviendra.“ A l'époque marquée, au foyer du vieux père Dans leurs yeux on lisait ce mot touchant: „J'espère !" Le premier dit: „Un riche étranger, en chemin, Le père répondit: „Faisant cela, tu fis Une bonne action; mais ce n'était, mon fils, „Un jour," dit le second, "que je passais devant ,Ton action, mon fils, est fort louable aussi,“ Dit le père, c'est vrai; mais tu n'as fait ainsi Que suivre la leçon du Maître à ses apôtres: -Secourez-vous, en tous périls, les uns les autres.“ Le dernier dit: „Un soir, je vis mon ennemi Mon cher fils", s'écria le père, embrasse-moi, Et donne-moi ta main, car la bague est à toi. Servir vos ennemis est la vertu suprême: C'est le bien pour le mal, c'est imiter Dieu même!" Le jardinier, l'enfant et le sauvageon; Rien étourdi, comme c'est l'ordinaire, „Bon Pierre, que t'a fait ce malheureux pommier Pour le maltraiter de la sorte?" -„Je le greffe, monsieur, afin qu'il vous rapporte Des fruits plus savoureux, plus doux: Ainsi l'a voulu la nature. Les arbres sont tout comme nous: Les tailler, les greffer, (que monsieur me pardonne (L'avis qu'en passant je lui donne,) Mandrou, Album. 19 Des arbres d'un verger c'est l'éducation." -La plaisante érudition! A t'entendre, la Providence Qui voulut nous donner des fruits pour nous nourrir, Et tu parles bien là comme tous les pédants. -- Toi, les pommiers, eux, les enfants." C'est parler comme un Cicéron! Dont votre jeune ardeur prend si bien la défense." Donnent à ce jeune éventé De récolter quand viendra la saison, Les captifs de Babylone; par Lefranc de Pompignan. Captifs chez un peuple inhumain, Nous arrosions de pleurs les rives étrangères; Et le souvenir du Jourdain, A l'aspect de l'Euphrate, augmentait nos misères. Aux arbres qui couvraient les eaux Nos lyres tristement demeuraient suspendues, Tandis que nos maîtres nouveaux Fatiguaient de leurs cris nos tribus éperdues. Chantez", nous disaient ces tyrans, "Les hymnes préparés pour vos fêtes publiques; Chantez, et que vos conquérants Admirent de Sion les sublimes cantiques!" Ah! dans ces climats odieux, Arbitre des humains, peut-on chanter ta gloire? De nos aïeux sacré berceau, L'objet de mes désirs et l'espoir de ma vie, Rébelle aux efforts de mes doigts, Que ma lyre se taise entre mes mains glacées, Et que l'organe de ma voix 1 Ne prête plus de sons à mes tristes pensées. Rappelle-toi ce jour affreux, Seigneur, où d'Esau la race criminelle Contre ses frères malheureux Animait du vainqueur la vengeance cruelle. |