Atala, Rene, les Abencerages, suivis du voyage en Amerique, par M. le ---.

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Page 206 - Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance ! Ma sœur, qu'ils étaient beaux, ces jours De France ! O mon pays ! sois mes amours ! Toujours ! Te souvient-il que notre mère, Au foyer de notre chaumière, Nous pressait sur son cœur joyeux, Ma chère? Et nous baisions ses blancs cheveux. Tous deux. Ma sœur, te souvient-il encore Du château que baignait la Dore, Et de cette tant vieille tour Du More, Où l'airain sonnait le retour Du jour?
Page 133 - Qu'il fallait peu de chose à ma rêverie ! une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s'élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait!
Page 21 - A son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu du fleuve, qui jette un œil satisfait sur la grandeur de ses ondes et la sauvage abondance de ses rives. Telle est la scène sur le bord occidental; mais elle change sur le bord opposé, et forme avec la première un admirable 5 contraste.
Page 154 - Rien, dit-il au frère d'Amélie, rien ne » mérite , dans cette histoire , la pitié qu'on » vous montre ici. Je vois un jeune homme » entêté de chimères, à qui tout déplaît, et » qui s'est soustrait aux charges de la société » pour se livrer à d'inutiles rêveries. On n'est » point, Monsieur, un homme supérieur, » parce qu'on aperçoit le monde sous un jour
Page 103 - ... des hommes, les dangers de l'ignorance et de l'enthousiasme religieux, opposés aux lumières, à la charité et au véritable esprit de l'Évangile, les combats des passions et des vertus dans un cœur simple, enfin le triomphe du christianisme sur le sentiment le plus fougueux et la crainte la plus terrible, l'amour et la mort.
Page 131 - ... de mes désirs l'idéal objet d'une flamme future ; je l'embrassais dans les vents ; je croyais l'entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l'univers.
Page 21 - Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s'entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l'extrémité des branches, s'élancent de l'érable au tulipier, du tulipier à l'alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques.
Page 107 - Entre les deux chutes s'avance une île, creusée en dessous, qui pend, avec tous ses arbres, sur le chaos des ondes. La masse du fleuve, qui se précipite au midi, s'arrondit en un vaste cylindre, puis se déroule en une nappe de neige, et brille au soleil de toutes les couleurs : celle qui tombe au levant descend dans une ombre effrayante ; on dirait une colonne d'eau du déluge.
Page 30 - Tout à coup j'entendis le murmure d'un vêtement sur l'herbe, et une femme à demi voilée vint s'asseoir à mes côtés. Des pleurs roulaient sous sa , paupière ; à la lueur du feu , un petit crucifix d'or brillait sur son sein.
Page 107 - Celle qui tombe au levant descend dans une ombre effrayante; on dirait une colonne d'eau du déluge. Mille arcs-en-ciel se courbent et se croisent sur l'abîme. Frappant le roc ébranlé, l'eau rejaillit en tourbillons d'écume, qui s'élèvent au-dessus des forêts, comme les fumées d'un vaste embrasement.

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