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IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, PUE GARANCIÈRE, No 5.

POUR SERVIR A L'HISTOIRE

ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE

DES VÉGÉTAUX

ET

DES ANIMAUX,
(René Joachim) Senci

PAR M. H. DUTROCHET,

MEMBRE DE L'INSTITUT (Académie royale des Sciences) ET DE LA LÉGION-D'HONNEUR.

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CHEZ J.-B. BAILLIÈRE,

LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE,
RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 13 bis.

A LONDRES, MÉME MAISON, 219, regent-STREET.

1837.

AH 3000,37

57614.50

AVANT-PROPOS.

L'homme partage avec les brutes les besoins physiques; les besoins intellectuels lui appartiennent exclusivement et forment son plus bel attribut. A leur tête se trouve le besoin de savoir, besoin dont la satisfaction fait éprouver la plus douce comme la plus pure des jouissances. Aussi l'homme avide de savoir se porte-t-il à la recherche de mystérieuses vérités avec tout l'empressement que donne, en général, l'attrait du plaisir. Tandis que tant d'hommes restent dans l'indifférence pour la connaissance des mystères que recèle l'univers, celui que tourmente une louable curiosité porte avec empressement ses regards sur les traces de ce qui a existé avant lui, et sur ce qui existe dans la nature qui l'environne et dont il fait partie. C'est le besoin de savoir, c'est le desir de connaître les choses cachées qui porte l'archéologue à remuer la poussière des siècles reculés et à chercher la connaissance des évènemens de l'histoire dans l'interprétation des inscriptions gravées sur les antiques monumens. C'est ce même plaisir qu'il y a à découvrir les vérités ignorées qui porte l'amateur de

la nature à la recherche des rapports, de la structure et de la composition de tous les objets naturels; c'est lui qui le soutient dans l'investigation souvent difficile des causes cachées des phénomènes. Ainsi il est vrai de dire que c'est au plaisir que nous devons toutes les richesses de la science, et cela suffit pour répondre à ceux qui, séduits par des plaisirs plus grossiers, n'envisagent les sciences que sous un point de vue triste et rebutant. Au plaisir si pur que procure l'étude de la nature se joint un motif plus pur encore. Ce motif est l'espoir d'être utile à ses semblables, but auquel tend toujours d'une manière plus ou moins directe le perfectionnement des connaissances humaines.

Au nombre des études qui par leur importance sont dignes d'occuper l'esprit de l'homme, se trouvent en première ligne celles qui ont pour objet la connaissance de la nature. Placé dans cet univers avec des sens pour l'observer, avec une intelligence pour le connaître et pour l'admirer, l'homme resterait au-dessous de sa noble destination s'il négligeait l'étude des merveilles dont il est environné. Aussi, dès que les sociétés humaines eurent acquis par la civilisation un commencement de perfection, dès que certains hommes se trouvèrent exempts du besoin de travailler pour pourvoir journellement à leurs besoins physiques, les sciences naquirent; elles sont, comme les lettres, filles du loisir. Mais combien leur enfance fut longue! L'étude des phénomènes de la nature, la recherche de leurs causes mystérieuses demandaient des esprits exempts de préjugés, et malheureusement telle est la condition de l'esprit humain, que pour lui mille portes larges et d'un facile accès sont ou

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