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Briser chez l'ennemi jusques aux brocs de vin...
Evrard se saisira du pâté satirique

Pour en faire un bonnet à ce vieil asthmatique,
Ce maraudeur de cire, auteur de tout le mal.
De tels exploits, dit Jean, devant l'official,
Pourraient vous susciter quelque méchante affaire.
Il est non moins piquant et plus sûr de soustraire
Le pâté quand Lison le prendra chez Mignot.
Elle est adroite et probe, il est vrai, mais Girot
La gagnerait sans doute, en approuvant sa flamme...
Moi, je consentirais que mon fils prît pour femme
La bonne d'un merlan! fille... Tais-toi, faquin!
Crie Évrard; oses-tu faire ici le roguin?
Mais débarrassons-nous de telles glorioles;
A Lisette assurons deux ou trois cents pistoles,
Et la voilà pour lui, fille d'un chevalier.
Cet avis plaît au chantre; il signe le premier.
Chacun l'imite; alors se plaçant à la porte,
Il est prudent, dit-il, qu'aucun d'ici ne sorte
Pendant que Jean ira vers Lise en mission,
Sauf à nous humecter de quelque ablution.
Ainsi, pour triompher du héros de Carthage,
Bien loin, grand Fabius, de repousser l'hommage
Des plans qu'avait conçus un soldat, un valet,
Tu savais empêcher d'en trahir le secret.

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Sidrac avait soin de la cire (Lutrin, ch, 1, v. 152, note 3, p. 301).

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2 Quel est l'ignorant, ignorantissime, ignorantifiant, ignorantifié ( Molière, Mariage forcé), à qui il faudrait apprendre ce que c'est qu'un chef ( de cuisine)?

3 Expression de M. Soufflé, dans le vaudeville intitulé: Le Secrétaire et le Cuisinier.

« Gros dindon? gros dindon? dindon, dindon, dindon ?... »
Callot! c'est bien ici qu'écrivain mal habile,

Un trait de ton génie animerait mon style!

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Les arrose, couvert par l'auvent du portier.
Mais cette aspersion à maint habit fâcheuse
Stimule du prélat la valeur paresseuse.
Demeuré jusque-là témoin du démêlé,
Il y prend part sentant son rochet maculé.
Des sauces toutefois, voyant que la licence
Inspire à ses guerriers un peu trop de prudence,
Parmi les curieux il cherche des renforts.
Trente preux de la halle, inscrits parmi les Forts,
Jurent, pour quelque argent, après force risées,
De frayer un passage au travers des croisées,
De chasser l'ennemi du lieu de son festin,
Tandis qu'on en prendra les pâtés, plus le vin,
Dont les Forts altérés veulent mainte rasade.
Chacun d'eux aussitôt prépare l'escalade.
Tel qu'à l'assaut fatal à Bysance livré,

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1 Dans les statuts donnés aux rôtisseurs et confirmés par le bon roi Louis XII, en 1514, il leur est enjoint de faire des sauces loyales.

2 Constantin Paléologue repoussa vaillamment les premiers corps qui montèrent à l'assaut, et que peut-être Mahomet II avait sacrifiés pour lasser les Grecs... Tout fut décidé en peu de temps par l'attaque des janissaires.

3 De la Sainte-Chapelle et du Palais, qui communiquent entre elles. 4 La première présidence était dans le même bâtiment qu'occupe aujourd'hui

A retenti du bruit des apprêts du combat.
On en riait de gens qu'une sauce intimide,
On ne peut, disait-on, craindre quelque homicide.
L'adjonction des Forts read muets les railleurs ;
Ariste marche en hâte au camp des travailleurs.
Il arrive à propos. Des échelles fraisées
Déjà du grand salon menaçaient les croisées,
Et jaloux de prouver son esprit martial,
Plus d'un Fort de l'assaut demandait le signal.
Sur l'ordre du héros les apprêts se suspendent,

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Et les deux chefs altiers en même temps se rendent
Dans la maison voisine avec des députés,
Par qui leurs partisans sont tous représentés.

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Tout ceci, leur dit-il, est propre à me confondre i
▲ guerroyer l'on voit ces messieurs se morfondre,
Et deux soupers sont prêts !.. Chacun sait ici-bas
Qu'un retard est mortel au bouquet 2 d'un repas,
Et vous n'y pensez point! voilà donc la prudence,
Qu'on admirait en vous ! ah ! tant d'imprévoyance
A peine se verrait chez un piètre écrivain,
Pour qui tout mets est bon s'il calme un peu sa faim.
Il est temps d'y pourvoir. J'ai reçu deux barriques,
Des celliers de Clairvaux vénérables reliques,
Choix du meilleur Pomard, dont l'abbé me fit don,
Pour avoir arbitré certain sot proci!lon. 3
Il faut s'en occuper plutôt que d'un pupître.
Fondons les deux repas en un seul au chapitre;
Le chantre y prendra place avec le trésorier;
Je me mets entr'eux deux, comme leur sommelier.
A siéger près de nous tout le clergé s'empresse,
Et dans le vestibule en même temps l'on dresse
Des tables où les Forts s'asseyant au hasard,
Avec les autres preux sableront le Pomard.
Chacun des conviés en boira sa bouteille.
Vous le savez aussi, le doux jus de la treille
Est un sûr lénitif lorsqu'on est en discord.
Le chantre sentira qu'il doit faire un effort
Par égard pour son chef. Demain, sous sa conduite,
On remet sur son banc le lutrin, et par suite,
Le trésorier prescrit, de ses respects content,

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la préfecture de police. Il en est aussi question au Lutrin, ch. VI, V. 100 à 104, p. 396.

1 Expression du Lutrin, ch. 1, v. 13; ch. vi, v. 141; p. 287 et 398, et notes ib.

2 On eût préféré dire avec l'illustre archi-gastronome Brillat-Savarin, dont tous les gens de goût déploreront à jamais la perte irréparable et prématurée, l'arome d'un repas: mais cette expression énergique ne se trouve encore que dans son ouvrage.

3 On connaît ce passage de Dufresny dans sa Réconciliation normande : 11 achetait sous mains de petits procillons, etc.

TOME II.

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Vers 299 et 300... Copiés, avec quelques' changemens, dans le Lutrin, ch. vi, vers 155, 156, p. 398.

Imitation du Lutrin, ch. vi, vers 148, même page.

3 Boileau, satire III; Horace, livre II, satire VIII.

4 Illustres maîtres-d'hôtel ou cuisiniers. L'un d'eux se transperça de son épée parce que la marée n'arrivait pas assez vite pour un des repas que le prince de Condé devait donner à Louis XIV... Et aucun biographe n'a daigné parler de ce grand homme ( madame de Sévigné l'appelle le grand Vatel)!

N. B. Depuis la rédaction de cette note, MM. Scribe et Mazère ont réparé l'oubli honteux de nos historiens en produisant sur la scène (1825) le fils et le petit-fils de Vatel, dans un vaudeville auquel ils ont donné son nom.

EXPLICATION DES SIGNES ABRÉVIATIFS

EMPLOYÉS SOUVENT DANS LES NOTES.1

Expl. généal..... Explication généalogique (au tome III).

F. N. R... Faute non relevée avant 1821.

F. N. R... Id., même après 1821.

Im. de B... Imitation de Boileau.

P. C... Première composition citée avant 1821.
P. C. O... Id., omise avant 1821.

P. C. O... Id., omise même après 1821.

P. Just... Pièce justificative (au tome IV).

Tabl. Généal... Tableau généalogique (au tome III ).
V... Variante citée avant 1821.

V. O... Id., omise avant 1821.

V. O... Id., omise même après 1821.

V. E. Id., erronnée ou fautive, avant 1821.

V. E... Id., erronnée où fautive, même après 1821.

N. B. On indique à la fin du tome II, dans les premières notes des épigrammes et poésies diverses, par les initiales de leurs noms, les principaux commentateurs qui les ont insérées dans leurs éditions et les passages de ces éditions. Par exemple, Br., n° 1, signifie, Brossette, épigramme, no 1. — D... M. DauS.-M... Saint-Marc. S.-S... M. de Saint-Surin. lettres P. et E. jointes à deux de ces noms, désignent les poésies diverses et les épigrammes.

nou.

Les

1

Voy, d'ailleurs l'avertissement du tome I, nos vii et XIII.

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