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Les Ris mêmes, les Jeux, les Grâces et leur mère,
Et tous les dieux, enfans d'Homère,

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Jettent déjà sur vous de dangereux regards.
P**, * craignez enfin 3 quelque triste aventure.
Comment soutiendrez-vous un choc si violent? *
Il est vrai, Visé 5 vous assure

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l'édition de 1713, à M. P**. Il y a Perrault dans celle d'Amsterdam, 1713. Trois rimes féminines de suite... C'est une faute qu'il est étonnant que l'auteur n'ait point corrigée. Bross. J.-B. Rousseau ne partage point cette opinion. Il soutient que trois rimes de suite ne sont point une faute dans cet endroit, non plus que dans une infinité d'autres de Voiture, de Sarazin, de Chapelle et de La Fontaine...; qu'elles s'emploient souvent dans des vers de mesure égale; et que loin que ce soit une licence, elles sont souvent une beauté... Brossette objecte qu'on n'en a peut-être pas d'exemple dans l'épigramme, où la versification doit être fort régulière... Rousseau répond que si c'était une faute dans ce petit poème, c'en serait une aussi dans tous les autres (M. Daunou dit que cette dernière observation n'est peut-être pas fort juste), la longueur d'un ouvrage n'étant jamais une excuse pour le défaut de correction (quelque temps après Brossette trouva un exemple de la prétendue faute dans une épigramme de mademoiselle Scudéri ). J.-B. Rousseau, II, 189, 212, 222, 231. Saint-Marc adopte l'avis de Rousseau, que réprouve au contraire l'éditeur d'Amsterdam (1772).

2 Même observation pour le nom de Perrault, qu'à la première note du n° xxiv, p. 463 et 464.

5 P. C. P** je crains pour vous. Ce dernier mot se rencontrait en trois vers de suite, précisément dans la césure, ou dans le repos du vers : ce qui était une autre faute. Bross.

nou,

F. N. R. (en partie). Ce vers manque aux éditions de 1735 et 1740,0 de sorte que le dernier n'en a point avec qui rimer. Saint-Marc. MM. DauViollet-le-Duc et Saint-Surin répètent la première partie de cette remarque, et le dernier cite aussi, comme ayant la même faute, l'édition de Glasgow, 1759. Il aurait pu en citer d'autres et notamment les suivantes : Paris, 1750, 1752, 1757 et 1767, et enfin le Boileau de la jeunesse, 1822

et 1824.

5 Auteur du Mercure galant. Boil., 1713. — Nous en parlons au tome I, Essai, no 85.

TOME II.

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Que vous avez pour vous Mercure,
Mais c'est le Mercure galant. 1

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XXVII. Au même.

1

2

TON oncle, dis-tu, l'assassin,

M'a guéri d'une maladie. *

La preuve qu'il ne fut jamais mon médecin,
C'est que je suis encore en vie. ❝

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XXVIII. Parodie burlesque de la première ode de Pindare; à la louange de M. P** (Perrault ). 3

MALGRÉ SON fatras obscur,
Souvent Brébeuf étincelle.

Un vers noble, quoique dur,

1 Cette épigramme est ce que Boileau a fait de moins bien dans ce genre auquel il était peu propre. Saint-Marc.

leau classique.

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Elle est supprimée dans le Boi

2 Br., n. 23; S.-M., n. 12, E.; S.-S., II, 503; D., n. 21, E.

3 V. E. 1694 à 1698. Ton frère (et non pas ton oncle, comme le dit Brossette). Voy. même Essai, no 57.

Vers 1 et 2. P. C. D'après Brossette.

Tu te vantes, Perrault, que ton frère assassin

M'a guéri d'une affreuse et longue maladie.

5 C'est l'épigramme d'un homme du monde, et non pas celle d'un poète. Le Brun. — M. de S.-S. pense au contraire que ce n'est pas l'épigramme la moins saillante de Boileau.

6 Br., n. 25; S.-M., n. 8, P.; S.-S., 520; D., n. 28, E.

"V. E. Texte de l'édition de 1713 et du manuscrit (il est à la vérité de la main d'un copiste, mais il y a des notes de celle de Boileau )... On a omis le mot burlesque dans quelques éditions modernes.

8 J'avais résolu de parodier l'ode; mais dans ce temps-là, nous nous raccommodâmes, M. P** et moi; ainsi il n'y eut que ce couplet de fait. Boil., 1713.

Il est supprimé au Boileau classique.

9 Voy. p. 382, note du vers 162, Lutrin, ch. v.

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XXIX. Sur la réconciliation de l'auteur et de M. Perrault. 5.

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1 Allusion à quelques-uns des vers de la satire x, que Boileau supprima après sa réconciliation avec Perrault, et que nous rapportons dans la note du vers 460 de cette satire. (Boileau y parle d'une précieuse, protectrice du faux bel-esprit, qui s'étonne de ce que le Saint-Paulin de Perrault, POURRIT chez Coignard, etc.)

2 M. P** dans ce temps-là avait rimé le conte de Peau-d'Ane... Boil., 1713. — J.-B. Rousseau (p. 189) dit que pour la beauté de la rime il au'rait voulu mettre :

3

Au chroniqueur mémorable.

Elle fut publiée dans

Br., n. 26; S.-M., n. 45, E.; S.-S., II, 554. l'édition de 1701... Voy. au tome IV, la lettre à Perrault (1700).

Comme eux,

l'un l'autre on s'estime, i

L'accord se fait aisément.
Mon embarras est comment
On pourra finir la guerre

De Pradon et du parterre.

XXX. Contre Boyer et La Chapelle. 2

J'APPROUVE que chez vous, messieurs, on examine
Qui du pompeux Corneille ou du tendre Racine
Excita dans Paris plus d'applaudissemens : *
Mais je voudrais qu'on cherchât tout d'un temps

(La question n'est pas moins belle)

Qui du fade Boyer ou du sec La Chapelle
Excita plus de sifflemens.

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1 V. E. Texte de 1701 et 1713, et non pas l'un l'autre s'estime comme on lit dans quelques éditions modernes.

2 S.-M., 51, E.; S.-S., II, 555. - Cette épigramme est certainement de M. Despréaux, quoiqu'elle ne se trouve dans aucune édition de ses œuvres. Peut-être ne l'a-t-il jamais fait imprimer par quelque raison de ménagement pour M. de La Chapelle. Édition de 1735. Telle est la note de Saint-Marc (II, 417). Il y a sans doute quelque faute d'impression, car, ainsi que le remarque M. de S.-S., on ne trouve pas cette épigramme dans l'édition citée, et ajoutons-le aussi, elle n'est pas non plus dans les éditions de 1745 et 1766 qui sont des copies de celle de 1735. Toutefois, la note n'en est pas moins exacte, car l'authenticité de l'épigramme est attestée par Brossette et par Louis Racine (lett. du 1er et 20 mars 1741, dans celles de J.-B. Rousseau, tome III, 316 et 319) à une variante près (nous la rapportons à la note du vers 4).

3 L'Académie avait eu le dessein d'examiner leurs ouvrages. J.-B. Rousseau, mêmes lettres.

4 V. D'après les mêmes lettres.

Mais recherchez en même temps.

5 Il a été question de Boyer, p. 253, note du vers 34; et de La Chapelle, au tome I, Essai, no 144.

XXXI. Sur une harangue d'un magistrat dans laquelle les procureurs étaient fort maltraités. 1

LORSQUE dans ce sénat, à qui tout rend hommage,
Vous haranguez en vieux langage,
Paul, j'aime à vous voir, en fureur,
Gronder maint et maint procureur ;
Car leurs chicanes sans pareilles
Méritent bien ce traitement. 2
Mais que vous ont fait nos oreilles
Pour les traiter si rudement? 3

XXXII. Épitaphe.

CI-GIT justement regretté

Un savant homme sans science,

1 Br., n. 12; S.-M., n. 35, E.; S.-S., II, 539.

5

3 Vers 5 et 6. Ils ne sont là que pour rimer avec les deux derniers.

Saint-Marc.

3 V. E. Texte de 1713 et du manuscrit, et non pas durement comme on lit à 1740, Souch.; 1747, S.-M.; 1770, P.; 1772, A.; 1775, A. et P.; 1788, 1789, 1800, 1815 et 1819, Did.; 1808 et 1814, Le Br.; 1809 et 1825, Dau.; 1814, Bod.; 1818, Ny.; 1820, Men.; 1821 et 1823, Viol.; 1821 et 1828, Am.; 1822, Saintin; 1823, Class. et Levr.; 1824, Fro.; 1824 et 1825, Plan.; 1826, Mi. et Mart.; 1828, Thi.; 1829, B. ch. et A. L... (plus de trente éditions).

« Cette épigramme, assez bonne pour le fond, est très languissante. Elle est trop longue. Six petits vers auraient suffi pour dire tout ce qu'il fallait. Saint-Marc.

Selon l'éditeur d'Amsterdam, 1713, les épigrammes xx et xxxi ne sont pas de Boileau, « quoiqu'on les ait ajoutées, dit-il, dans la dernière édition (1713) de ses œuvres. » Mais il est démenti sur ce point par le manuscrit même de Boileau, où on les lit toutes deux de sa main et avec des corrections.

Une chose assez singulière c'est qu'on a répété la note de cet éditeur dans des éditions pour lesquelles celle de 1713 n'était plus depuis long-temps la dernière, telles que 1740, 1743, 1751, 1759 et 1766, A.; 1770, P.; 1772 et 1789, Lon.

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