Les chefs-d'oeuvre de P. Corneille, Volume 1

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P. Didot L'ainé, 1814
 

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Page 162 - Et si Rome demande une vertu plus haute, Je rends grâces aux dieux de n'être pas Romain, Pour conserver encor quelque chose d'humain*.
Page 100 - Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang Avant qu'aucun résiste ou reprenne son rang. Mais bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient; Leur courage renaît et leurs terreurs s'oublient : La honte de mourir sans avoir combattu Arrête leur désordre et leur rend leur vertu.
Page 298 - Et tu sais que, depuis, à chaque occasion, Je suis tombé pour toi dans la profusion. Toutes les dignités que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées...
Page 254 - L'autorité livrée aux plus séditieux : Ces petits souverains qu'il fait pour une année, Voyant d'un temps si court leur puissance bornée, Des plus heureux desseins font avorter le fruit...
Page 161 - Mais vouloir au public immoler ce qu'on aime, S'attacher au combat contre un autre soi-même, Attaquer un parti qui prend pour défenseur Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur, Et rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie Contre un sang...
Page 68 - Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc ; Ce sang qui tant de fois garantit vos murailles, Ce sang qui tant de fois vous gagna des batailles, Ce sang qui tout sorti fume encore de courroux De se voir répandu pour d'autres que pour vous, Qu'au milieu des hasards n'osait verser la guerre, Rodrigue en votre cour vient d'en couvrir la terre.
Page 100 - Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent, Et courent se livrer aux mains qui les attendent. Nous nous levons alors , et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants; Les nôtres, à ces cris , de nos vaisseaux répondent; Ils paraissent armés , les Maures se confondent , L'épouvante les prend à demi descendus; Avant que de combattre ils s'estiment perdus.
Page 242 - La perte de nos biens et de nos libertés, Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles, Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter dans le trône et nous donner des lois.
Page 82 - Me force à travailler moi-même à ta ruine. Car enfin , n'attends pas de mon affection De lâches sentiments pour ta punition. De quoi qu'en ta faveur notre amour m'entretienne , Ma générosité doit répondre à la tienne : Tu t'es , en m'offensant , montré digne de moi ; Je me dois, par ta mort, montrer digne de toi.
Page 249 - L'un m'invite à le suivre, et l'autre me fait peur; Mais l'exemple souvent n'est qu'un miroir trompeur: Et l'ordre du destin qui gêne nos pensées N'est pas toujours écrit dans les choses passées : Quelquefois l'un se brise où l'autre s'est sauvé, Et par où l'un périt un autre est conservé.

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