Les Géorgiques, tr. en vers fr. avec notes et variantes, par J. Delille

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Page 168 - La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats ; aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte, il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur...
Page 83 - D'un tonnerre éloigné le bruit s'est fait entendre ; Les flots en ont frémi , l'air en est ébranlé , Et le long du vallon le feuillage a tremblé. Les monts ont prolongé le lugubre murmure , Dont le son lent et sourd attriste la nature.
Page 175 - Le tempérament, qui dans tous les animaux influe beaucoup sur le naturel , ne paraît cependant pas dans la chèvre différer essentiellement de celui de la brebis. Ces deux espèces d'animaux, dont l'organisation intérieure est presque entièrement semblable, se nourrissent , croissent et multiplient de la même manière, et se ressemblent encore par le caractère des maladies, qui sont les mêmes, à l'exception de quelques-unes auxquelles la chèvre n'est pas sujette ; elle ne craint pas...
Page 180 - ... de sa vigilance et de son activité; c'est un peuple qui lui est soumis, qu'il conduit, qu'il protège, et contre lequel il n'emploie jamais la force que pour y maintenir la paix.
Page 168 - ... aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte; il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche, et s'anime de la même ardeur; il partage aussi ses plaisirs; à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle; mais, docile...
Page 28 - ... ont aussi abandonné les termes qui peignent leurs opérations. De là la nécessité d'employer des circonlocutions timides, d'avoir recours à la lenteur des périphrases ; enfin d'être long, de peur d'être bas ; de sorte que le destin de notre langue ressemble assez à celui de ces gentilshommes ruinés, qui se condamnent à l'indigence de peur de déroger.
Page 168 - ... c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté d'un autre, qui sait même la prévenir; qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l'exprime et l'exécute; qui sent autant qu'on le désire, et ne rend qu'autant qu'on veut; qui...
Page 175 - ... multiplient de la même manière, et se ressemblent encore par le caractère des maladies, qui sont les mêmes, à l'exception de quelques-unes auxquelles la chèvre n'est pas sujette ; elle ne craint pas, comme la brebis, la trop grande chaleur; elle dort au soleil, et s'expose volontiers...
Page 28 - De là la nécessité d'employer des circonlocutions timides, d'avoir recours à la lenteur des périphrases, enfin d'être long de peur d'être bas ; de sorte que le destin de notre langue ressemble assez à celui de ces gentilshommes ruinés, qui se condamnent à l'indigence de peur de déroger. A la pauvreté s'est jointe la faiblesse.
Page 40 - Le mouvement du style dépend surtout de la longueur ou de la briéveté des phrases. Le traducteur ne noiera pas dans de longues périodes des traits détachés qui doivent s'élancer avec vivacité ; il ne hachera pas non plus des périodes nombreuses qui doivent rouler avec majesté. Il sera surtout fidèle à l'harmonie : dans une traduction en vers, surtout dans une traduction de Virgile, il vaudrait mieux sacrifier quelquefois l'énergie et la justesse, que l'harmonie. Il en est de la poésie...

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