Polyeucte, tragédie en cinq actes, en vers, with grammatical and explanatory notes

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Librairie Hachette & cie., 1899 - 77 pages

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Page 47 - Je dois ma vie au peuple, au prince, à sa couronne ; Mais je la dois bien plus au Dieu qui me la donne : Si mourir pour son prince est un illustre sort, Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort!
Page 49 - PAULINE. Au nom de cet amour, ne m'abandonnez pas. POLYEUCTE. Au nom de cet amour, daignez suivre mes pas. PAULINE. C'est peu de me quitter, tu veux donc me séduire ? POLYEUCTE. C'est peu d'aller au ciel, je vous y veux conduire. PAULINE. Imaginations! POLYEUCTE. Célestes vérités!
Page 65 - Mon époux en mourant m'a laissé ses lumières; Son sang, dont tes bourreaux viennent de me couvrir, M'a dessillé les yeux, et me les vient d'ouvrir. Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée : De ce bienheureux sang tu me vois baptisée; Je suis chrétienne enfin, n'est-ce point assez dit?
Page 2 - Il est toujours tout juste et tout bon; mais sa grâce Ne descend pas toujours avec même efficace; Après certains moments que perdent nos longueurs, Elle quitte ces traits qui pénètrent les cœurs; Le nôtre s'endurcit, la repousse...
Page 44 - Source délicieuse, en misères féconde, Que voulez-vous de moi, flatteuses voluptés ? Honteux attachements de la chair et du monde, Que ne me quittez-vous, quand je vous ai quittés ? Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez la guerre : Toute votre félicité, Sujette à l'instabilité, En moins de rien tombe par terre ; Et comme elle a l'éclat du verre, Elle en a la fragilité.
Page 47 - Tout beau , Pauline ! il entend vos paroles ', Et ce n'est pas un Dieu comme vos dieux frivoles, Insensibles et sourds, impuissants, mutilés, De bois, de marbre, ou d'or, comme vous les voulez : C'est le Dieu des chrétiens, c'est le mien , c'est le vôtre; Et la terre et le ciel n'en connaissent point d'autre.
Page 62 - Je n'adore qu'un Dieu, maître de l'univers, Sous qui tremblent le ciel, la terre, et les enfers, Un Dieu qui, nous aimant d'une amour infinie, Voulut mourir pour nous avec ignominie, Et qui par un effort de cet excès d'amour, Veut pour nous en victime être offert chaque jour.
Page 48 - Que tu m'avais promise, et que je t'ai portée, Quand tu me veux quitter, quand tu me fais mourir, Te peut-elle arracher une larme, un soupir? Tu me quittes, ingrat, et le fais avec joie ; Tu ne la caches pas, tu veux que je la voie ; Et ton cœur, insensible à ces tristes appas, Se figure un bonheur où je ne serai pas ! C'est donc là le dégoût qu'apporte l'hyménée? Je te suis odieuse après m'être donnée! POLYEUCTE. Hélas! PAULINE. Que cet hélas a de peine à sortir!
Page 49 - Seigneur, de vos bontés il faut que je l'obtienne; Elle a trop de vertus pour n'être pas chrétienne ! Avec trop de mérite il vous plut la former Pour ne vous pas connaître et ne vous pas aimer, Pour vivre des enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir comme elle est née.
Page 63 - La prostitution, l'adultère, l'inceste, Le vol, l'assassinat, et tout ce qu'on déteste, C'est l'exemple qu'à suivre offrent vos immortels.

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