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ayons des OEuvres de Plutarque. J'ai donc pensé que ce seroit rendre un vrai service à la Littérature, que de relever les fautes dans lesquelles le mauvais état où étoit alors le texte grec de cet auteur, a entraîné Amyot.

J'ai suivi la même marche que les premiers éditeurs., j'ai corrigé au bas des pages la traduction des passages que les travaux critiques faits depuis Amyot, m'ont mis en état de mieux entendre que lui; j'ai renvoyé à la fin des volumes la discussion de ceux sur le sens desquels les critiques ne sont pas d'accord, ou que j'ai cru pouvoir interpréter ou corriger d'une maniere différente qu'on ne l'avoit fait jusqu'à présent, je souhaite que ces notes puissent mériter l'indulgence des

savans.

Je donnerai dans un des derniers volumes, le Traité de Plutarque sur la noblesse, qui a été publié pour la première fois à Hambourg, en 1724,

par Jean Chr. Wolff, dans le quatrième volume du recueil intitulé Anecdota Greca. Ce traité n'a pas, à ce que je crois, été réimprimé depuis. J'y joindrai aussi quelques ques fragmens assez considerables des ouvrages perdus de Plutarque, qui nous ont été conservés par Eusèbe, dans sa préparation évangélique, Jean Stobée et quelques autres écrivains, et dont M. Wyttenbach nous donnera sans doute une collection très-complette.

Je n'ai point touché aux notes des premiers éditeurs; il y auroit cependant eu quelques changemens à faire aux évaluations qu'ils avoient faites des mesures, des poids et des monnoies anciennes, mais j'ai cru qu'il vaudroit mieux faire là-dessus un travail particulier, qui trouvera sa place dans l'un des derniers volumes; j'y prendrai pour guides les tables que Barthelemy a placées à la fin des Voyages d'Anacharsis, et la Métrologie de Romé-de-l'Isle. On

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y trouvera aussi une chronologie, ouvrage absolument nécessaire pour ceux qui veulent lire ces vies avec fruit.

Cette nouvelle édition sera en tout conforme à la première, et à celle de Vascosan, en 1567 et 1574, dans laquelle s'étoient glissées beaucoup de fautes, que l'on a eu soin de faire disparoître, à l'aide de l'édition infolio sortie des presses de ce célèbre imprimeur.

J'espère que cette édition ne fera pas moins d'honneur aux presses du citoyen Cussac, que la première en avoit fait à celles du citoyen Pierres; elle ne laisse en effet rien à désirer pour la correction ni pour l'exécution typographique; elle a de plus l'avantage d'être ornée d'un grand nombre de portraits en forme de médaillons, gravés en bois, dont les sujets sont dessinés d'après des médailles antiques ou des pierres gravées, de la Bibliothèque nationale, ou de différens recueils peu

communs copiés avec soin sous les yeux du cit. CuSSAC. On en trouvera l'explication et l'indication des endroits d'où ils sont tirés, à la fin de chaque volume, ainsi que les figures de la première édition.

Le peu de temps que j'ai eu pour revoir ces deux premiers volumes, me servira d'excuse pour les fautes qui auroient pu m'échapper: quelques retards qui sont survenus pendant l'impression, m'ayant laissé prendre un peu d'avance, je pourrai donner plus de soin au reste, et sur-tout aux OEuvres Diverses et Morales, qui, par le travail de M. Wyttenbach, offriront un vaste champ aux observations.

PLUTAR LUTARQUE est un des écrivains les plus sages et les plus judicieux de l'antiquité; il est aussi un des plus utiles et des plus intéressans : il instruit et il plaît. Histoire, philosophie, politique, érudition, tout prend chez lui le ton des mœurs, de l'honneur et de la vertu. C'est sous ce point de vue qu'on doit l'envisager. D'autres peuvent avoir plus d'élévation dans le génie, plus de graces dans le style, plus de subtilité dans les raisonnemens, plus d'exactitude même dans les détails et dans les circonstances des faits. Mais personne n'a une raison plus droite, un sens plus exquis, un discernement plus sûr, une connoissance du cœur humain plus étendue, une érudition plus variée et plus agréable.

Il a trouvé dans Amyot un excellent traducteur, qui a saisi son ca

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