Lycée, ou Cours de littérature ancienne et moderne;

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Page 40 - Les hommes ont banni la Divinité d'entre eux ; ils l'ont reléguée dans un sanctuaire ; les murs d'un temple bornent sa vue; elle n'existe point au-delà. Insensés que vous êtes ; détruisez ces enceintes qui rétrécissent vos idées ; élargissez Dieu ; voyez-le partout où il est, ou dites qu'il n'est point.
Page 102 - La véritable manière de philosopher, c'eût été et ce serait d'appliquer l'entendement à l'entendement; l'entendement et l'expérience aux sens ; les sens à la nature ; la nature à l'investigation des instruments; les instruments à la recherche et à la perfection des arts, qu'on jetterait au peuple, pour lui apprendre à respecter la philosophie.
Page 80 - Aussi je ne doute point que, sans la crainte du châtiment, bien des gens n'eussent moins de peine à tuer un homme à une distance où ils ne le verraient gros que comme une hirondelle, qu'à égorger un bœuf de leurs mains.
Page 32 - ... mille fois plus fou de nier qu'il existe un Dieu que de nier que votre semblable pense. Or, que cela soit ainsi, c'est à vos lumières, c'est à votre conscience que j'en appelle. Avez-vous jamais remarqué dans les raisonnements, les actions et la conduite de quelque homme que ce soit, plus d'intelligence, d'ordre, de sagacité, de conséquence, que dans le mécanisme d'un insecte? La Divinité...
Page 121 - J'ai. commencé par la Nature, qu'ils ont appelée ton ouvrage; et je finirai par toi, dont le nom sur la terre est Dieu. O Dieu! je ne sais si tu es; mais je penserai comme si tu voyais dans mon âme, j'agirai comme si j'étais devant toi.
Page 10 - Respecte les puissances de la terre, et remercie les dieux de t'avoir donné la naissance dans l'empire et sous le règne d'un prince dont la prudence éclaire ses ministres, et dont le soldat admire la valeur; qui s'est fait redouter de ses ennemis et chérir de ses peuples, et à qui l'on ne peut reprocher que la modération avec laquelle tes semblables sont traités sous son gouvernement.
Page 90 - Quand on vient à comparer la multitude infinie des phénomènes de la nature , avec les bornes de notre entendement et la faiblesse de nos organes , peut-on jamais attendre autre chose de la lenteur de nos travaux , de leurs longues et fréquentes interruptions , et de la rareté des génies créateurs , que quelques pièces rompues et séparées de la grande chaîne qui lie toutes choses?...
Page 17 - Je ne conclus donc pas , orateur dangereux , Qu'il faut lâcher la bride aux passions humaines : De ce coursier fougueux je veux tenir les rênes ; Je veux que ce torrent , par un heureux secours , Sans inonder mes champs , les abreuve en son cours Vents , épurez les airs , et soufflez sans tempêtes; Soleil , sans nous brûler, marche et luis sur nos têtes.
Page 86 - Vous voyez, madame, que tous les raisonnements qu'il venait d'objecter au ministre n'étaient pas même capables de rassurer un aveugle. Quelle honte pour des gens qui n'ont pas de meilleures raisons que lui, qui voient, et à qui le spectacle étonnant de la nature annonce, depuis le lever du soleil jusqu'au coucher des moindres étoiles, l'existence et la gloire de son auteur...
Page 363 - Le morceau sur la formation des sociétés était d'une tête pensante , et l'on apercevait déjà ce mélange d'une philosophie vigoureuse et d'une éloquence entraînante, qui depuis ont caractérisé les ouvrages de Rousseau. A la suite d'un faux principe, il amène une foule de vérités particulières, dont il porte le sentiment dans l'âme de ses lecteurs.

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