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vent combattre des hommes, mais les Scythes savent combattre la faim et la soif.

Phrases liées à une autre, parce qu'elles l'expliquent. Chaque espèce commence où une autre finit. Rien ne ressemble plus à des animaux que certaines plantes: rien ne ressemble plus à des plantes que certains animaux : il y a des corps organisés, qui diffèrent à peine des corps bruts.

Il est aisé de se corriger : les habitudes se contractent par des actes répé tés. On peut donc acquérir les bonnes et perdre les mauvaises: il n'y a qu'à faire ou qu'à cesser de faire.

Vous remarquerez dans tous ces exemples une gradation d'idées qui en fait toute la netteté.

Quelquefois on renferme plusieurs phrases en une seule. Nul n'est heureux comme un vrai chrétien, ni raisonnable, ni vertueux, ni aimable. Avec combien peu d'orgueil un chrétien se croit-il uni à Dieu: avec combien peu d'abjection s'égale-t-il au ver de la terre l

Cette pensée est de Pascal. La première phrase en renferme quatre. Je vous ferai remarquer par occasion qu'il y a dans la dernière un terme qui n'est pas propre : car nous ne nous égalons qu'à ce qui est au-dessus de nous.

CHAPITRE V I L

De la construction des propositions subordonnées avec la principale.

VOUS

ous avez vu que dans l'ordre direct des idées, le sujet est le premier mot de la proposition. Or, la phrase principale est également la première; c'est à elle que se rapportent toutes les phrases subordonnées, comme tous les mots se rapportent au sujet. Pour démêler une phrase principale entre plusieurs autres, il suffit donc de consulter l'ordre direct des idées.

Quelquefois l'arrangement de ces phrases se conforme à l'ordre direct.

De grands physiciens ont fort bien trouvé pourquoi les lieux souterrains sont chauds en hiver et froid's en été : de plus grands physiciens ont trouvé depuis peu que cela n'est pas.

Alcibiade coupa la queue de son chien, afin que les Athéniens parlassent de cette singularité.

D'autres fois l'ordre renversé a la préférence.

Lorsque les écrevisses quittent leur enveloppe extérieure, elles se défont de leur estomac et s'en font un autre.

Lorsqu'elles se cassent la patte, il leur en vient une autre.

M. de Fontenelle a dit: quand les oracles commencèrent à paroître dans le monde, heureusement pour eux la philosophie n'y avoit point encore paru.

Dans une suite de phrases, chaque principale peut en avoir une subordonnée.

L'intelligence nous manque pour découvrir les causes naturelles, les yeux même nous manquent pour voir les effets. Nous ne devons donc pas étre surpris, si les découvertes des modernes ont échappé aux anciens, la postérité auroit donc tort de demander, pourquoi nous n'avons pas observé bien des choses qui se présentent à nous; et quelques progrès que fasse la philosophie, les hommes seront toujours fort ignorans.

Deux phrases principales peuvent être renfermées dans une seule: alors une pre

mière phrase subordonnée pourra se rapporter à l'une, et une seconde pourra se rapporter à l'autre.

Madame de la Fayette et madame de Coulanges essuyoient des railleries; celle-là, parce qu'elle avoit un lit galonné d'or, celle-ci, parce qu'elle avoit un valet de chambre.

On peut subordonner une phrase à un seul mot, à un seul verbe s'il est à l'im pératif.

Songez que les femmes vous ont gáté. Une phrase peut être subordonnée à une phrase qui l'est elle-même.

Comptez, dit madame de Maintenon, que presque tous les hommes noient leurs parens et leurs amis pour dire un mot de plus au roi, et pour lui montrer qu'ils lui sacrifient tout.

pée par

Une phrase est souvent comme envelopdes propositions subordonnées. Quand un prince veut devenir aimable, il n'est rien qu'il ne tente pour se corriger de ses défauts.

Un grand nombre de propositions peuvent être subordonnées à une seule.

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