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gréable pour Mirtale et pour son oncle? Je ne suis pas assez vain pour croire qu'il ne tînt qu'à moi d'engager Mir tale dans une passion plus sérieuse que la mienne : mais quand j'en serois le maître, je ne le ferois pas, et je se→ rois bien fâché de lui faire croire que j'eusse pour elle des sentimens d'une certaine nature.

PHORMI o N.

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(Bas) O mon grand projet ! que deviens-tu? (haus.) J'entends que l'on vient ici. C'est Démostrate.

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SCÈNE IV. 859 8007

MACATE, DÉMOSTRATE, PHORMION.

JE

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E viens, monsieur, vous renouveller encore les excuses de la mauvaise réception que je vous fais. Il me semble que je ne vous ai point assez prié de me la pardonner; mais, en vérité, je suis plongé dans une douleur que le temps ne fait qu'aigrir. Je crois ne pouvoir mieux faire mon devoir envers vous qu'en vous la cachant, et en me dérobant moi-même à votre vue. Je vous serois insupportable. Vous êtes le maître chez moi ; j'ai chargé ma nièce de en faire les honneurs; après cela, je ne puis que pleurer et me désespérer.

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Ah! Monsieur, je sais combien votre douleur est juste. Je ne vous dirai pas que je la sente comme vous ; mais je la conçois si bien, que c'est presque la sentir. Au lieu que vous voudriez songer à me divertir dans Hypate, si je

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pouvois servir à vous consoler, je me tiendrois trop heu

reux.

DEMOSTRATE.

Me consoler! vous ne savez pas ce que j'ai perdu. Je pourrois soupçonner que l'amour paternel me séduit; mais informez-vous de ma fille à tous les citoyens d'Hypate : les esclaves ne sont pas ordinairement fort charmés de leurs maîtres; tous les miens pleurent ma fille comme moi. Hélas! je l'avois menée à ces derniers jeux Olympiques où vous avez été vainqueur; elle vous y vit: ne la remarquâtesvous pas !

MACAT E.

Je vous avoue que non : j'étois trop occupé de ce qui m'y conduisoit, et puis, comment démêler quelqu'un dans une si horrible foule ? Il est vrai seulement que j'entendis dire qu'il étoit venu d'Hypate une jeune personne d'une rare beauté; m mais d d'autres soins....

DEMOSTRATE.

C'étoit elle, sans doute, dont on vous parloit; c'étoit Elle es elle, et elle est morte. est morte, juste ciel!

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MACAT E.. CY

En vérité, vous me pénétrez l'ame par une si violentė vérité, douleur.

DEMOSTRATE.

Accordez-moi une grace. Elle avoit fait faire son portrait pour une de ses amies ; je l'emprunterai : je vous prie, que je vous le fasse voir; vous jugerez si mon affliction est légitime.

MACATE.

Je vous proteste, Monsieur, que j'en suis bien persuadé.

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Mais ne croyez pas que sa figure soit la seule cause de mes regrets. Le caractère de son esprit et de son ame aurort embelli la figure la plus désagréable. Et tout le monde la regretteroit-il tant, si elle n'avoit été que belle?

MACAT E.

Vous savez, comme moi, que la mort n'épargne rien; mais du moins les dieux vous laissent une consolation dans la personne de Mirtale.

DÉMOST RATE.

Ah! Mirtale n'est pas Sélène : je ne prétends pas faire tort à Mirtale; elle a son mérite 3 ses agrémens, je les connois : mais enfin je vous en parle à cœur ouvert, Mirtale n'est pas Sélène ; et savez-vous encore une circonstance cruelle qui aggrave ma douleur? je me reproche en partie la mort de ma fille.

MACAT E.

Seroit-il possible? vous me surprenez étrangement.

DEMOSTRATE.

Glaucias, le gouverneur de la province, et qui est fort bien à la cour d'Adrien, avoit pris pour elle. une violente passion, et elle avoit pour lui une aversion invincible. Nonseulement c'étoit un établissement pour Sélène plus avantageux que je ne pouvois jamais le souhaiter, mais il y avoit ly un péril extrême à le refuser: Glaucias pouvoit nous perdre. Je n'étois pas capable de faire violence à ma fille; mais je lui représentois avec force toutes les raisons qui la devoient porter à ce mariage: ell eût voulu m'obéir, et elle ne pouvoit. Elle sentoit cependant qu'elle m'exposoit à une

ruine totale; elle en tomba dans une mélancolie qui ne se termina que par sa mort. Malheureux père! ne valoit-il pas cent fois mieux que Glaucias exerçât sur toi sa plus cruelle vengeance? Sélène vivroit, et tu ne serois pas à plaindre. Mais, monsieur, je ne m'apperçois pas que je ne vous entretiens que de ma douleur ; je vous en demande pardon puissiez-vous n'en éprouver jamais de pareille! Adieu.

SCÈNE V.

MACATE, PHORMION,

PHORMIO N.

JE gage qu'il vous a bien ennuyé avec ses lamentations

éternelles.

MACAT E,

Point du tout. Je voudrois de tout mon cœur pouvoir le soulager. Il faudroit être bien dur, pour n'entrer pas dans les sentimens de ce bon vieillard, Mais voici la nuit qui vient; je ne sortirai plus : allume-moi de la bougie ; va-t-en, et ferme ma chambre; je lirai un peu, et me coucherai quand il me plaira.

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SCENE VI.

MACATE, SÉLEN E.

MACATE!

SELENE.

MACAT E.

Qui est-ce qui m'appelle? peut-il y avoir ici quelqu'un ?

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Ah! quelle figure extraordinaire, toute blanche et voilée !

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Macate, je sors du tombeau pour venir vous parler.v

MACAT E.

Oh! oh! le style est aussi extraordinaire que la figure; c'est quelque pièce qu'on me joue. Comment êtes-vous entrée ici, prétendue habitante du tombeau ?

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Premièrement, ne croyez pas me faire peur. Je te tâte point de votre tombeau : vous venez me jouer ici une apparition de l'ombre de Sélène pour vous moquer de moi; mais, par tous les dieux, yous ne vous en moquerez point, Vous êtes une personne bien vivante.

il la einkar och minum Siśc LSEN, Erica cold esve snov Non, je ne suis plus au nombre des vivans.

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