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L'engrais dont je parle, c'est le terreau que l'on ramasse en creusant les rigoles et les fossés, surtout où il y a des chutes d'eau. M. Vionnet, notre vice-président, qui connaît tous les bons modes de culture de notre pays, en a parlé dans la dernière séance, et j'approuve fort tout ce qu'il en a dit. J'ajouterai seulement qu'il convient de n'employer ce terreau qu'après l'avoir laissé en tas pendant une année. Il double ainsi de valeur comme engrais, et si j'avais à choisir entre deux voitures également chargées, l'une de terreau et l'autre de fumier ordinaire, je prendrais de preférence celle qui est chargée de terreau. Cependant, l'effet de cet engrais ne se fera pas remarquer, comme celui du fumier, dès la première année; mais dans les années suivantes, il sera bien plus sensible. Il y a quelques années, j'en ai répandu sur certain champ, et je m'en aperçois encore à la récolte, tandis que le fumier ne donne que pendant deux ou trois ans au plus.

En un mot, de tous les engrais que l'on peut employer, je considère comme le meilleur, celui qui, tout en augmentant insensiblement l'épaisseur de la couche végétale, aide à la végétation sans trop la surexciter. Tel est le fumier d'étable. On peut en augmenter le volume en y ajoutant de la marne, des débris de cuisine et toutes les mauvaises herbes qui croissent le long des haies et que le bétail ne mange pas.

Si l'on a ramassé du terreau dans les rigoles et qu'on veuille l'employer la première année, il faut l'enlever dès qu'il est ressuyé, et le disposer par couches sur le fumier, en ayant soin de maintenir un creux pour recevoir le purin dont on arrose le terreau. On jette aussi sur le fumier les eaux que l'on ne peut donner au bétail, les caux de lessive, de savon, de présure, et toutes les épluchures de légumes, à part celles que le bétail peut manger; il faut aussi avoir le soin d'entretenir une bonne litière sous le betail.

Si les petits cultivateurs de nos montagnes suivaient bien ces conseils, beaucoup seraient plus à l'aise.

Ce sont ces engrais qui sont la nourriture naturelle de nos champs, comme le pain et le vin sont la nourriture naturelle de l'homme, qu'ils rendent fort et robuste; tandis que l'alcool, pris en excès, ne fait que fouetter les nerfs et ne donne qu'une force momentanée qui disparaît dès que ses fumées sont passées.

Le champ bien entretenu, avec un volume suffisant du fumier de nos étables, voilà le champ nerveux et solide, qui vous rapportera chaque année d'abondantes récoltes.

L'un des secrétaires donne lecture d'un mémoire de M. de Mortillet, sur la culture du noyer dans le département de l'Isère, et fait remarquer tous les avantages que notre pays pourrait retirer de cet utile végétal; la Société décide qu'un extrait de ce travail serait inséré au Bulletin, et qu'une demande sera adressée à son auteur, pour obtenir quelques échantillons des diverses variétés cultivées dans l'Isère.

Il est ensuite donné lecture d'un mémoire de M. L. Rousset, sur la culture du colza, et inséré dans le journal d'agriculture le Sud-Est. La

note suivante, sur le pincement de cette plante, par M. Réné Bethmont, nous a paru devoir être reproduite à cause des applications que peuvent recevoir, dans nos localités, les observations de son auteur.

La douceur exceptionnelle de l'hiver a causé, dans l'arrondissement du Blanc, beaucoup de mécomptes en ce qui touche la récolte des colzas. Dès le mois de janvier, les colzas semés de bonne heure commençaient à fleurir. Au mois de février, presque tous les colzas étaient en pleine fleur. La conséquence est facile à deviner. Toutes ces fleurs n'ont rien donné. Les gelées de fin février, de mars et d'avril, toutes faibles qu'elles aient été, ont suffi pour perdre le colza, alors qu'il était dans l'état que nous nommons en aiguille, c'est-à-dire au moment où le calice qui renferme la graine est encore si mince que les paysans lui ont donné le nom d'aiguille. C'est en effet le moment dangereux pour le colza. Cette plante si vigoureuse ne craint la gelée qu'à ce moment, mais elle la craint beaucoup.

Les déceptions ont été grandes, et je crois être au-dessous de la vérité en affirmant que, là où le cultivateur attendait trois, il y a eu un,

Grâce à une idéo que je croyais nouvelle, mais qui a déjà été et depuis longtemps soutenue, mais peu pratiquée, j'ai eu plus de bonheur que mes voisins, et j'ai appris après coup que (si je n'avais rien inventé du tout) mon expérience heureuse étant divulguée, pourrait rendre service aux cultivateurs en semblable aventure.

A la fin de janvier, voyant la plupart de mes colzas en flear, je les ai considérés comme perdus et j'ai voulu arrêter la végétation. J'ai donc fait couper à coups de faucille toutes les têtes des colzas fleuris. J'ai réussi. Ces tiges coupées ont retallé, ainsi que disent nos paysans, et sont devenues magnifiques; elles ont fleuri en avril régulièrement et m'ont donné beaucoup de graines et de bonne qualité.

J'ajouterai que l'expérience est confirmée par ce qui s'est passé dans cette même récolte en sens inverse.

Tous les pieds de colza n'étaient pas fleuris dans mon champ, et les femmes que j'employai à étêter mon colza n'abattirent que les têtes ou fleuries ou déjà bien sorties. Tous les pieds coupés ont donné une bonne récolte, mais ceux qui, au moment de l'opération, bien que trop avancés pour la saison, n'étaient pas encore poussés de façon à attirer l'attention des faucilleuses, tous ces pieds ont manqué et n'ont donné que zéro ou des graines invendables.

En coupant le colza, je faisais remarquer à mon chef de culture ce résultat de notre opération, que mes ouvriers reconnaissaient également.

Je puis dire encore qu'un de mes voisins, à qui je faisais part de mes opinions sur le colza, a voulu tenter l'expérience. Il a étêté la moitié de sa récolte, cette moitié a donné de la graine. La moitié non étêtée a manqué.

Je le répète, cette idée, que je croyais nouvelle, ne l'est pas; mais il serait peut-être utile de divulguer ses bons résultats.

En effet, il est toujours utile de semer le colza de bonne heure. Il échappe mieux à son ennemi le puceron. On redoute seulement, dans les semis hâtifs, la floraison prématurée. Or, si, en semant de bonne heure, on peut éviter le puceron sans craindre la floraison prématurée, il est évident que l'on donne à la culture du colza une condition meilleure en lui évitant (sans que cela entraîne à fâcheuses conséquences) un des dangers que court cette précaire récolte.

Je crois donc pouvoir considérer qu'avec le pincement (car mon opération n'est pas autre chose) on peut sans crainte semer de bonne heure, et qu'un hiver trop doux n'est pas à redouter, puisque l'on a le moyen d'arrêter la végétation, et ce à peu de frais, mon pincement ne m'ayant coûté que 1 fr. 15 c. par hectare.

Après cette lecture, M. Vionnet, Vice-Président, annonce qu'il a employé lui-même la méthode de M. Bethmont sur des navettes gélées, et qu'il s'en est parfaitement trouvé.

M. Breniaux, de Brainans, fait part à la Société de la pratique qu'il a suivie pour la culture du saule et dont il s'est parfaitement trouvé.

Ce cultivateur, pendant les trois premières années, opère le pincement de tous les bourgeons qui se trouvent le long de la tige, en en laissant seulement 3 ou 4 à la tête de l'arbrisseau.

Par cette méthode, la végétation de ce végétal est complètement assurée, tandis que par les autres procédés, la plupart des sujets nouvellement plantés périssent par la sécheresse.

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M. le docteur E. BOUGARD: Relation du grand Incendie arrivé à Bourbonneles-Bains (Hte-Marne). · Sur les Eaux salées chaudes du même établissement. M. le docteur ANDRIEUX, de Brioude: Notice sur l'Etablissement central d'Auvergne, à Brioude (Hte-Loire).

M. le docteur Prosper DE PIETRA-SANTA Notice sur l'Influence des Chemins de fer sur la Santé publique.

M. Jules LEON, pharmacien à Bordeaux: Son Manuel pour reconnaître les Falsifications.

M. Antonnin SoUCAILLE, de Béziers: Montagnes et Vallées, récit d'une excursion philosophique.

M. A. QUIQUEREZ, ingénieur des mines du Jura Bernois : Un grand travail sur les Monuments de l'ancien Evéché de Bâle.

Mlle Clarisse ARNOULT, de Blois : Etude sur l'Education et l'Instruction,

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OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES RECUEILLIES A POLIGNY.-(Janvier 1864),

ÉLÉVATION: 338 AU LIEU D'OBSERVATION.

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NOTA. Les températures au-dessous de zéro sont précédées du signe — ; celles au-dessus ne sont précédées d'aucun signe.

Le signe B signifie beau temps; V temps variable ou demi-couvert; & ciel couvert; Br brouillard; P pluie; N neige; 0 orage avec tonnerre.

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OZONOMÈTRE. Le chiffre 0 signifie la négation de l'ozone dans l'atmosphère, et le chiffre 21 le plus haut degré auquel on puisse le rencontrer. IMPRESSION de l'air. A signifie âpre, C chaud, D doux, F froid, Fa frais, G glacial, H humide, L lourd, S sec. Le signe 2 en surmontant un autre, exagère sa valeur ordinaire, la lettre a la diminue.

Recapitulation.- La plus haute température de janvier a été de 10°, la plus basse de -10°; le barom. est monté à 748m et descendu à 738; les vents N ont soufflé 8 fois, l'E 12 fois, le S 11 fois; le ciel a été 24 fois beau, 4 fois variable et 3 fois couvert; il y a eu 1 jour de pluie et 3' de neige.

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

Dr GUILLAUMOT.

ARCHÉOLOGIE.

Monsieur le docteur Niobey veut bien nous adresser de Paris, une charte sur l'ancienne abbaye de Château-Châlon, document précieux pour les archéologues, et il nous annonce qu'il est à la recherche de nouvelles pièces concernant la Franche-Comté,

Charte de la fin du XIIITM siècle, relative

à Château-Châlon.

Par cette charte que nous donnons ci-après, Jacques, dit Agnès, vend à Jean d'Arguel une vigne située sur le territoire de Château-Châlon, attenante au clos de l'abbesse de l'ancienne abbaye dudit lieu. Cette vente, garantie de tout trouble, est consentie pour le prix et somme de treize livres quatorze sous de Viennois. Ladite charte, en écriture cursive gothique, contient 25 lignes, dans lesquelles il y a presque à chaque mot des abréviations, et occupe le recto d'un feuillet de parchemin ayant vingt et un centimètres de largeur sur vingt centimètres et demi de hauteur, non compris un repli d'un centimètre dans le bas de l'acte. Elle porte la date du 6 des kalendes de juin, l'an 1278, sans indication de localité, mais avec cette mention qu'elle a été scellée du sceau de la Cour de Besançon, lequel sceau, du reste, en a été détaché et a disparu. Bien que trouée en plusieurs endroits, où il est supposable qu'existaient, à la 13me ligne, les mots vel et expresse que nous avons rétablis dans la transcription, cette charte est encore d'une belle conservation pour son age, comme cela se voit en l'original ci-joint, dont le texte est ainsi conçu :

Nos officialis curie Bisuntiensis notum facimus universis presentes litteras inspecturis, quod in nostra propter hoc presentia personaliter constitutus Jacobus dictus Aignes de Castro Karoli clericus, non deceptus, non circumventus pront idem Jacobus asservit in jure coram nobis ad hoc specialiter veniens in jure et judicio coram nobis, vendidit, tradidit, concescit, deliberavit et penitus quietavit et imperpetuum Johanni de Erguello clerico quandam vineam suam sitam in territorio de Castro Karoli in loco qui dicitur desoz roche juxta clasum abbatisse de Castro Karoli ex una parte et vineam liberorum quondam gilonis textoris ex altera, pro tresdecim libris et quatuordecim solidis vienensium, quam pecunie summam dictus Jacobus confessus est in jure coram nobis se habiusse et recepisse integre et perfeste a dicto Johanne in pecunia numerata. Quam quidem vineam dictus Jacobus promisit per Juramentum suum super sancta Dei Euvangelia corporaliter prestitum et per stipulationem sollempnem dicto Johanni et ejus heredibus vel cui concesserit, deffendere, garantire, pacificare contra omnes semper et ubique in judicio et extra judicium et non contra venire per se vel per alium in judicio

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