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outre le prix d'achat une fois payé, à constituer une espèce de dot à cette propriété vivante, promettant de lui fournir le gît, la nourriture et le vêtement, libre à lui de se procurer ainsi autant de femmes que ses facultés lui permettaient d'en entretenir.

C'est absolument ce qui se passe encore en ce moment en Algérie, au grand scandale des colons, qui oublient qu'en cela les Arabes ne sont que les héritiers et les continuateurs des Hébreux.

CHAPITRE V. LA FAMILLE ORIENTALE.

Si chez les Israélites, peuple où s'était maintenu le culte du vrai Dieu, tel était devenu le triste sort de la femme, à quel degré d'abaissement ne devait-elle pas être tombée dans d'autres parties de l'Orient, envahies par les turpitudes de l'idolatrie? Ici, sans être un lien pour l'époux, le mariage est une chaîne pour sa malheureuse compagne. Considérée uniquement comme un agent de procréation, moins que cela, peut-être, comme un instrument de plaisir, une fois qu'il a assouvi sa passion, le maître qui l'a achetée la revend ou la rechange, ou même, tant il y tient peu, la prostitue aux étrangers. La loi s'était rendue complice des corruptions maritales: en déguisant ces hontes sous le nom de devoir d'hospitalité, elle obligeait les femmes, à Babylone, à se livrer une fois par mois aux premiers venus. Descendues à l'état de meuble ou de marchandise, se sentant un objet de mépris, ayant fini par perdre tout sentiment de dignité et jusqu'à l'instinct de la pudeur, elles se prêtaient sans résistance à ces infamies. Contraintes, à Biblis, aux anniversaires de la mort d'Adonis, ou à se couper les cheveux en signe de deuil, ou à défaut de ce sacrifice, et en expiation de cette impiété, à s'adonner un jour entier aux étrangers, elles préféraient généralement ce dernier parti. Les jeunes filles de Chypre cédaient complaisamment à l'usage de se rendre à des jours marqués, sur le rivage, pour y gagner l'argent qui devait les doter, en sacrifiant leur virginité au pied des autels de Vénus.

Arrivée à ce terme, la dissolution des mœurs appelait un frein, sous peine d'une désorganisation sociale complète. Il se rencontra dans la polygamie En face d'une anarchie sans limites dans le vice, ce régime est un progrès: il admet une consécration civile ou religieuse, qui établit une différence entre la femme légitime et la concubine. Le mari ne possède point sur ses femmes un pouvoir absolu; il ne peut les répudier sans jugement, et leur doit une existence conforme à son rang.

Transmis, comme on sait, aux Musulmans avec toute l'extension qu'y ont apportée et le sérail du grand seigneur et les harems des pachas, ce régime y est moins contenu qu'encouragé par la loi du divorce: pleine d'indulgence pour les hommes et entourée d'obstacles pour les femmes, elle leur permet de les quitter au gré de leur caprice. Loisible encore à eux de reprendre, jusqu'à deux fois, la femme qu'ils ont rejetée; ils ne le peuvent une troisième, à moins que depuis la dernière séparation elle n'ait été mariée à un autre homme.

Il existe encore chez les Turcs, surtout dans la Turquie d'Asie, un mariage bien plus singulier, sous le nom de kebin ou kabin, sorte de mariage à louage, ou loyer (1). Il se contracte devant le cadi. Le loucur

(1) Voir le Dictionnaire de Trévoux.

prend une femme pour un certain temps, s'engageant à lui donner à la fin du bail une somme déterminée et à nourrir les enfants nés de cette étrange union.

Quand surgira-t-il du sein de la civilisation moderne un Hercule capable de nettoyer ces nouvelles étables d'Augias?

(A suivre).

H.-G. CLER, professeur émérite.

SÉANCE GÉNÉRALE DU 14 JANVIER 1864.

La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. Clerc. Le Secrétaire donne lecture des procès-verbaux des deux séances précédentes, 7 décembre et 10 suivant.

Sont lus, suivant l'ordre du jour : Le nouvel an, poésie de Mme Geneviève Bourgeois; Diogène, par M. Casimir Blondeau.

Il est ensuite donné connaissance d'une charte de la fin du 13me siècle, relative à Château-Chalon, offerte à la Société par M. le docteur Niobey, membre correspondant.

Sont proposés, puis nommés membres de la Société : 1o titulaire, M. Goubert, inspecteur primaire à Poligny; 2o correspondants, MM. Chevassu, homme de lettres à Mâcon; Malfroy, directeur des forges de Baudin; Bachelet, propriétaire à Annoire; Nazette, homme de lettres à Paris; Balois, de Dole; Guillemin, de Dole; Besson, d'Etrepigney.

On procède ensuite au renouvellement du Bureau de la Société. A la suite du scrutin, sont nommés : Président honoraire, M. Demougin; Président, M. Charles de Constant-Rebecque; 1er Vice-Président, M. Clerc-Outhier; 20 Vice-Président, M. Vionnet; Secrétaire-général, M. Charles Sauria; Secrétaire Adjoint; M. Edmond Sauria; Trésorier, M. Mareschal; Archiviste, M. Henri Cler.

La Société, par l'organe de son Président, adresse des remerciements à M. Calixte Pillot, que des circonstances obligent à se démettre de la commission de Trésorier qu'il avait bien voulu accepter. Elle lui témoigne sa reconnaissance pour les services qu'il n'a cessé de lui rendre depuis trois

ans.

BIBLIOGRAPHIE AGRICOLE.

Ouvrage de M. Lefèvre-Bréart.

Le troisième volume des Entretiens de M. Lefèvre-Bréart vient d'être livré au public.

Ce dernier volume, en grande partie consacré à l'horticulture et à l'arboriculture, forme le digne complément d'un travail dont nous avons déjà entretenu les lecteurs du Bulletin. A chaque page, il éveille également l'attention, excite l'intérêt et initie pleinement à tout ce que la science agronomique a de plus avancé. Finis coronat opus.

Malheureusement, vu le prix qui en est relativement élevé, il est à craindre que l'ouvrage de M. Lefèvre-Bréart, ouvrage précieux à tous les points de vue, ne puisse pas trouver aisément le chemin de la chaumière.

GINDRE, membre correspond1.

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OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES RECUEILLIES A POLIGNY.--(Décembre 1863).

ÉLÉVATION: 338 AU LIEU D'OBSERVATION.

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Les températures au-dessous de zéro sont précédées du signé-;

celles au-dessus ne sont précédées d'aucun signe.

Le signe B signifie beau temps; V temps variable ou demi-couvert; C ciel couvert; Br brouillard; P pluie; N neige; 0 orage avec tonnerre.

OZONOMÈTRE. Le chiffre 0 signifie la négation de l'ozone dans l'atmosphère, et le chiffre 21 le plus haut degré auquel on puisse le rencontrer. IMPRESSION DE L'AIR. A signifie âpre, C chaud, D doux, F froid, Fa frais, G glacial, H humide, L lourd, S sec. Le signe 2 en surmontant un autre. exagère sa valeur ordinaire, la lettre a la diminue.

Récapitulation. La plus haute température de décembre a été de 10o, la plus basse de -20; le barom. est monté à 751m et descendu à 731; les vents Nont soufflé 6 fois, le N-E 1 fois, l'E 4 fois, le S 18 fois, le N-0 2 fois; le ciel a été 5 fois beau, 17 fois variable et 9 fois couvert; il y a eu 4 jours de brouillards, 3 de neige et 12 de pluie, dont 1 avec orage.

DE PE LA

1.BICULTURE POTRE

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

Dr GUILLAUMOT.

1.78

LOIKE

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Science

Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences, Tome LVIII.

Seance du 18 Janvier 1864.)

Dules si

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