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vé lou fu. Dz'érou bin aise d'être lai pou femé mon gros tabac, qui fadrait quaisi enna fouardze de marëtsa pou l'emprendre (allumer).

Dz'ai vu en ruïa l'Empereur, sa fanna et son gaichon. Celi petë diaiblou se tint bin à tseva kement lou gendarme à Coco. Nos.allirans dans enn'endrait iu i gl'avéve toute souètë d'animas, tant à quatrou patë qu'à duë. Dz'en ai vu qu'ant la pia asse netta que lë truite de la revire de Fonceinna, et pu en n'houmou savaidzou tout poilu, qu'a enna grand kua pai darri. I gl'avéve de damë que desévant que c'ére on grand dégoûtant (lisez orang-outang). I glavéve enna sarpent asse grossa que la couisse àl a Lise-y-grand-Pétra, et londze kement enna lasèna (perche à foin). Djean-ladon desit que c'ére on boa, justament kement nous atrous nous appelins le crapads.

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Le Parisiens sont mi habegli lë dje n'ovris (ouvrables) que nous atrous lou dje de nota féta. Pais moyen d'y trouvé enn'âme que pailisse patois, que mette enna rolire ou bin de gros sugliès. Le fëmélë poètant toutë dë bladë en paraplu asse lardzë quaisi que lou tambou de la tsemenia tsi lou Pépé et iu lou tsadrounié Chassetemps, d'Andelot, pourrait se mettre à la souëta (abri) pou rëtamé sẽ cuglis (cuillers). Elle ant de culattë blaintsë pai desoua pou quand lou vent saffle et vindrait à être malhounète. I ne parait pai que liu curés liu desissant aquë pou can et qui fissant kement celi de Cr...., qu'est toudje à piaigli aprés lë affaires de feglië. Sont-i de la méma relidjon que lou nôtrou? dze n'en sais ren, pace que dz'ai oublié de lou demandé. Elles pouètant de cale (chapeaux) en paiglie kevètë de fle et de rubans; elles tsampant pai dessus on lindzou nai et kiai kement enna tela de froumaidzou, que liu bouètse la figure pou dëveri (détourner) lë mouëtsë (mouches); elles s'envoutegliant (s'entortillent) le mains dans de la pata ou du coui (cuir) pou qu'on ne visse pais quand elles sont braglië (souillées). Lë monches, quand i medzant, se lagliant on ga de tela blaintse atou di co, tout kement notë cacougliès (fromagers) quand i tirant lou caillon. I boyant du vin à tous liu repais et ne medzant que du pain blanc et de la vianda; étout, i gl'en a qu'ant de tripë kement de vaitsë prëtë y via et que sëriant dans lou cas, s'il érant à pid de l'autel, de boëtsi lou tabernacle avoué lou bon Dié. Quand il invitant quéqu'on à boire enna bouteille, i liu diant d'allé boire on canon. Bougres d'innocents! kement pourriant-i avalé on canon, quand ce ne serait que celi d'on pistoulet?

La vela de Paris est bin asse londze que dés-ci à Naidou. Enna bouna paitia de maisons sont kement lou tsětia à monche Jobez de Chan. Les boutique sont bin dix viaidzous kement cela à la parisienne de Serod. On n'y voit point de poëtë de graindze ne de bardzu, pais ple que de fëmiés; dze ne sais pais iu à tounerre i lodzant liu recolte! On n'y voit ren que de tsevas applaglis à de bias carosses; pais foutu d'y vai on bu ou enna vaitse. Quand dze

les entends dire paiche : le Parisiens! lë Parisiens!... Tsancrou m'enlevait si ne sont ple bétes que lë dzens de Cr....! Si teniévant tui dë vaitsë, y pourriant bin fére cinquanta fretirë asse grosse que cela de la Tsa-di-Dombi. On treuve dans le ruïets de affaires arraindzis kement de oratoires et iu on va, en pailant pai respect, pou epointsi de l'aigue; mai celi qu'érait fata d'aquë d'atrou, sërait, nom de nom! gros malëru (malheureux), pace qu'on n'y treuve pais enn'hadze ou on ga de bouëtsë pou s'akiëssi darri. On dje qu'étant défeu, aprés m'étre bin reteni, dze furou pris de colique affrusë. Mon bia-frére m'appoutit enna mécanique pou prendre on lavement, qu'ou faiséve tout kement quand nota fanna bat lou beurou (clyso-pompe).

On éra bia me dire çan qu'on voudra, i fai oncou mëglie ice qu'à Paris, in on ne comprend pais lou demi-quai de çan qu'i diant et iu on est ëçarvallé toutta la nè pai lou brut de tsais. Dze m'aimou mi dans mon lit vè nota Tiennette que dans liu bélë tsambre pleinnë de miroirs, et iu on n'ose pais selament cratsi. On est seco (secoué) dans liu lits à ressouè kement dans on petë van, toutë lë viaidzous qu'on rédze (bouge). C'est bin çan que dz'ai dit à notou Djean-ladou, en lou quittant : « Vois-te, me n'ami, dz'aimou mi courre à travè dé prés de Cr.... que dans ta ruïa de Rivoli. Pouète-te bin.... »

BOTANIQUE INDUSTRIELLE.

Des Succédanés,

Par M. Jules LEON, membre correspondant.

A. SUCCEDANÉ DU CAFÉ.

A l'époque du blocus continental, on fit de nombreux essais pour remplacer le café avec nos plantes indigènes. Le gland, la chicorée, la racine de betterave, le marron, voire même la râpure de peaux de pommes-de-terre, les graines de petit-houx ne furent pas oubliés.

Les cinq premiers succédanés ont survécu à l'oubli. Seul le petit-houx a été délaissé, et bien à tort, pour les raisons que nous allons développer.

Eh bien! la graine de petit-houx (Ruscus aculeatus) (ASPARAGINÉES) est le seul succédané hygiénique, économique et agréable du café. On se convaincra de cette vérité en lisant notre modeste article et en répétant nos expériences.

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Le petit-houx croit abondamment sans culture, dans les haies et les lisières de toute la France. C'est un arbuste de 2 à 3 décimètres de haut, à feuilles alternes, ovales, pointues, portant des fleurs petites, verdàtres, à 4, 5 divisions, auxquelles succèdent des fruits rouges en

baies globuleuses à 1, 2 graines. Les jeunes pousses de cet arbuste, qui croissent en janvier et février, dans le midi, pourraient remplacer avanlageusement l'asperge. Nous y avons découvert de l'asparagine en quantité notable. Quant aux fruits, il sera bon de ne les récolter qu'après les premières gelées, afin d'être sûr de la maturité des graines.

S II.

Le gland, le marron torréfiés, même avec le plus grand soin, ne donnent qu'un café louche et fade, ayant toujours un arrière-goût âpre, et ne possédant aucune des propriétés sanitaires de la fève d'Arabic.

Le petit-houx est doué dans toutes ses parties de vertus diurétiques et dépuratives. On objectera que le fruit étant purgatif, les graines peuvent participer de l'acrimonie de ce principe: nous répondrons que le grillage des graines dissipe ce principe éminemment volatil.

S III.

La préparation des graines de petit-houx pour la fabrication du café est très-facile. On les monde de la pulpe des fruits, on les dessèche dans un courant d'air, à l'ombre, autant que possible, et on les torréfie à la manière du café. La torréfaction achevée, on les soumet à la mouture par le procédé connu dans les ménages. Ces graines donnent une poudre identique, pour la couleur, avec celle de la fève d'Arabie. Traitée par cau bouillante (une cuillerée de poudre par tasse d'eau), cette matière donne une infusion jaune-brun, tirant sur le noir, d'une saveur amère, suivie d'un arrière goût d'asperge fort agréable, et pourvue d'un bouquet qui n'est pas sans analogic avec celui du café.

Abandonnée à elle-même au contact de l'air, l'infusion de graines de petit-houx (même torréfiées) dégage de l'acide aspartique à l'état d'aspartate d'ammoniaque. Ces graines ont donc avec le café ce point de ressemblance qu'elles contiennent, comme lui, une matière azotée, laquelle passe dans l'infusion, car le marc ne se putréfie pas quand il a été desséché, même imparfaitement, ainsi que nous nous en sommes assuré, donc il ne retient pas, comme le marc de café, la plus forte portion de la matière azotée et alibile.

De plus, le café de petit-houx agit efficacement comme digestif, comme diurétique, et surtout comme dépuratif. Mélangée dans la proportion de moitié avec la poudre de café ordinaire, la poudre de petithoux, sans nuire à l'arôme de cette boisson, en atténue considérablement l'effet névropathique, et le fait supporter par les personnes les plus nerveuses.

S IV.

Ayant fait l'analyse de la poudre de graine de petit-houx torréfiée, voici le résumé des résultats obtenus sur 100 parties:

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Voici les conclusions que nous tirons des faits précédents :

1° Le café de graines de petit-houx est celui qui se rapproche le plus du café exotique.

2o Ce café est tout-à-fait hygiénique et salutaire dans certaines affections inflammatoires de l'appareil urinaire et digestif.

3o Enfin l'industrie aurait un bénéfice immense à remplacer les autres succédanés du café par la graine du petit-houx, qui se trouve partout et croit sans culture dans toutes nos haies.

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Il semble qu'après l'admirable et précieux travail de M. Fabre-Volpolière, qui a proposé la gentiane comme succédané du houblon, il est superflu de vouloir traiter une pareille question. Ce n'est pas là tout-àfait notre avis, car en fait de succédané, l'industrie dit à chaque seconde à la science, ces paroles de la légende d'Ashvérus: Marche! Marche!

Il y a longtemps que nous avons expérimenté les baies ou plutôt les cônes de genevrier (Juniperus communis) comme matière propre à donner à la bière cette amertume si prisée des amateurs. Ce procédé nous a parfaitement réussi.

On sait en effet que le principe amer du houblon est une résine (lupuline). Ici, la substitution des cônes de genièvre à la lupuline est suggérée à l'industrie par la chimie et par la physiologie. La théorie marche ainsi de front avec la pratique, et si l'àme de Bernard de Palissy revenait parmi nous, elle serait heureuse de voir cette étroite connexion entre Theoricque et Practique.

N'oublions pas de dire que les baies de genevrier sont non-seulement inoffensives, mais encore hygiéniques. Nous nous proposons de donner en temps et lieu l'histoire thérapeutique du genevrier, et de prouver qu'il peut remplacer non-seulement le houblon, mais encore le sassafras et certaines résines exotiques.

Voici le mode d'emploi des baies de genièvre dans la fabrication de la bière :

Pour une barrique, écrasez un kilogramme de fruits de genevrier que vous ajoutez à la bière un peu avant que la fermentation ne soit achevée, laissez macérer 15 jours et ensuite soutirez.

La bière ainsi préparée est fort agréable, et sera beaucoup plus salutaire pour les personnes d'une constitution plethorique et inflammatoire, que celle qui a été préparée avec la gentiane, par ce fait que la bière de genevrier est moins alcoolique que celle de gentiane.

Nous terminons cet article en manifestant notre étonnement de l'oubli où la médecine et l'industric laissent les fruits du genevrier, et cet arbrisseau lui-même.

Nous prouverons dans un prochain article que toutes les parties du Juniperus communis sont susceptibles d'être utilisées, soit en thérapeu

tique, soit dans les arts économiques et commerciaux. Les faits que nous nous proposons d'exposer, les observations qui les accompagneront, donneront une fois de plus raison à la théorie, et prouveront qu'elle n'est pas un vain mot, lorsqu'elle daigne descendre à la vulgaire pratique dans le but d'être utile à l'humanité.

L'OEuvre de Frotey-lez-Vesoul.

En opposition à des exemples bien propres à décourager la pensée, il se passe en ce moment, dans un village de la Franche-Comté, un évènement véritablement digne d'attirer l'attention et de fixer les regards du monde entier. Si on l'eût annoncé d'avance, malgré le mot héroïque de Napoléon Ier, il cût été accueilli par l'incrédule et lâche expression habituelle « C'est impossible. »

La République idéale de Platon; l'Utopie de Thomas Morus; la Cité du Soleil de Campanella; l'Organisation modèle de Salente dans l'auteur de Télémaque, tout cela est de loin et de très-loin dépassé.

Ce qui dans les Vosges, au Ban-de-la-Roche, de 1740 à 1826, a été entrepris pour le bien-être matériel, par le vénérable pasteur Frédéric Oberlin; ce que dans un département limitrophe, sur les bords de l'Ain, un pieux ecclésiastique, le saint curé d'Ars, a effectué naguère pour le bien spirituel des âmes; cet apostolat de bienfaisance et de charité, un généreux et courageux citoyen de la Haute-Saône, un intrépide pionnier de civilisation et d'enseignement, est en train de le poursuivre sous le triple rapport du perfectionnement physique, intellectuel et moral, au milieu des populations qui l'ont vu naître. Une Académie dans une commune rurale, mais d'où elle rayonnera bientôt sur tous les points de la France! Déjà, elle a conquis une succursale à Paris; déjà, elle peut se recommander des noms les plus illustres, les plus puissants, empressés de s'honorer eux-mêmes en se faisant inscrire aux pages de son livre d'or.

C'est un devoir pour tout organe de la publicité, de consacrer celle dont il dispose à répandre la connaissance de cette œuvre admirable : POEuvre de Frotey-lez-Vesoul.

Nous rappelons donc le prospectus qui en a eté inséré dans le N° Ier de cette année, et nous annonçons l'apparition de la sixième lettre de M. Auguste Guyard aux coopérateurs qui le secondent dans sa noble confiance et ses vaillants efforts.

Voici des vers d'Emile Deschamps, l'un des présidents d'honneur de l'Académie de Frotez-lez-Vesoul, composés pour la fête qui a eu lieu le 29 mai 1864, et donnée au Pré-Catelan (Paris) par l'Académie de Frotey-lez-Vesoul, au profit de la commune modèle de la HauteSaône, sous le patronage de S. Exc. Hassen-Ali-Kan, ambassadeur de Perse, à Paris, président d'honneur de l'Académie de Frotey; de MM. les officiers de l'ambassade, commissaires de la fête, et de toute la colonio persane.

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