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servés de la gelée et de la dent des mulots. Les places d'ensemencement étant marquées, déterrez au printemps jusqu'à profondeur de 12 à 15 centimètres : les jeunes plants ne tarderont pas à sortir de terre. Deux façons par an entretiennent le sol en état de propreté et de fraicheur, et dès la 3e ou 4e année, vous trouverez quelques truffes sous les chènes. Les années assez pluvieuses favorisent leur production. Le sol doit être constamment entretenu, bien meuble et bien exposé à la lumière. On ne devra couper aucune branche ni racine au chêne-truffier. La truffe n'aime pas le voisinage de végétaux autres que la vigne, le buis, le pin, le genevrier, et, dit-on, mais c'est moins sûr, le châtaignier, le noisetier, l'olivier, le charme.

Si on préfère le printemps pour l'ensemencement, on conserve les glands par couches, dans de la paille ou du sable, ni humide ni sec; mais ce moyen est peu fidèle.

On récolte à la morte saison, à l'aide d'un cochon, ou mieux d'un chien, auquel on a fait manger des truffes pour l'habituer à l'odeur. Ce dernier animal est bien préférable, à cause de la rapidité de sa marche et de l'activité soutenue de son travail de fouille.

La truffe est blanche pendant la belle saison et ne se rembrunit qu'en automne, pour acquérir tout son parfum à la fin de décembre: elle acquiert alors des grosseurs variables et se récolte tout l'hiver, jusqu'au printemps. Toutes les truffes ne mûrissent pas en même temps dans le même lieu, aussi, ne peut-on les récolter toutes à la même époque. Les mouches, attirées par l'odeur du tubercule, le flair d'une poignée de terre que le parfum de la truffe a imprégnée, suffisent pour en reconnaître la présence.

La truffe ne se conserve fraîche qu'une quinzaine de jours, après quoi elle moisit, sèche et répand une odeur infecte. Lavée et brossée après la récolte, elle se garde dans le beurre fondu, dans l'huile ou la farine de maïs, etc.

Comment se produit la truffe? 1° Est-ce par la présence d'une mouche qui piquerait la racine du chêne? mais ce fait a été mal observé; les excroissances végétales produites par des piqures d'insectes sont inodores; puis on n'a jamais trouvé dans les truffes aucun débris d'insecte particulier, à l'existence duquel la vie souterraine et la saison d'hiver, époque de maturité, seraient peu propices; enfin, la truffe vit entièrement isolée des racines, et son perfectionnement et sa multiplication par une bonne culture éloignent toute idée d'un intermédiaire vivant qui aurait tout le mérite de la production. - 2o la propagation par des débris de truffes répandus sur le sol n'a jamais réussi; quant à ceux qui prétendent que la truffe possède des séminales, qu'ils veuillent bien commencer par démontrer, à l'aide du microscope, l'existence de ces germes reproducteurs. 3° M. l'abbé Charvat, considérant que les truffes n'occupent pas chaque année la même place autour de l'arbre,— que sous les chènes-truffiers le sol est dénudé et comme plaqué par le feu, qu'un arbre truffier présente des truffes à une distance toujours proportionnée au rayon de ses branches, conclut que la truffe est produite, non par les racines auxquelles, du reste, on ne les a jamais vues annexées, mais bien par les branches, dont une efflorescence particulière, une poussière cendrée, assez adhérente à l'écorce, est détachée

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par les vents ou délayée par les rosées, la pluie, puis entraînée dans le sol, où elle devient le germe et le rudiment du tubercule qui s'organise peu à peu après avoir aspiré les sucs du sol. — M. Lacroix, notre honorable collègue de Valréas, n'admet pas cette explication; il admet que la truffe produit elle-même son germe, en raison du parfum qu'elle exhale précisément dans la saison destinée aux amours de la plupart des cryptogames (1).

Maintenant, la culture de la truffe, qui est en honneur particulièrement dans le Midi, ne se ferait-elle pas avec succès dans nos contrées de l'Est? Nos terrains de vignobles en côte, la belle venue des chênes dans notre département si boisé, la découverte de truffes, il y a 20 à 25 ans, à Poligny, dans le jardin Bévalet, et à Montchauvrot, sous une charmille, par M. le receveur des finances Guyon, et à Arbois, sous l'ermitage, voilà des motifs suffisants pour admettre la possibilité d'obtenir, dans le Jura, la production de ce tubercule si recherché.

SÉANCE GÉNÉRALE DU 8 JANVIER 1863.

Présidence de M. CLERC.

A 2 heures, la réunion s'ouvre par la lecture des procès-verbaux des séances des 11 décembre et 5 janvier, lesquels sont adoptés.

La Société académique de Saint-Quentin fait connaitre qu'elle a mis au Concours pour 1863 (clôture le 1er juin), les trois questions suivantes: 1° indiquer les moyens de diminuer l'insalubrité d'une grande industrie manufacturière ou agricole dans le département; 2o retracer la vie de Villard de Honnecourt, faire connaître, avec les preuves à l'appui, les principaux édifices qu'il a élevés ou à la construction desquels il a pris part; 3° poésie dont le sujet est laissé au choix des concurrents; et pour 1864 (clôture du Concours le 1er juin 1864), l'histoire d'une localité quelconque de l'arrondissement de Saint-Quentin.

La Société vient de perdre un de ses correspondants les plus distingués, M. Zappel, Conservateur des eaux et forêts, Président de la Société d'histoire naturelle de Colmar.

Mae Bourgeois, dont la Société a couronné les poésies au Concours de 1860, vient de recevoir de la Société d'émulation des Vosges, une médaille de fre classe, en argent, pour ses Glanes au pied des Vosges et du Jura.

Dans la correspondance, figurent: 1o une lettre de M. l'adjoint au maire de Souvans, annonçant que le Conseil municipal de cette commune « remercie « la Société de l'initiative de la généreuse pensée d'élever un buste ou statue " à la mémoire de l'agriculteur Brune, et s'empressera de coopérer aux frais a de ce monument.- Des remerciements sont vôtés au Conseil municipal de Souvans et à M. le Sous-Préfet de Dole, qui a bien voulu l'autoriser à délibérer sur ce sujet.-M. le Président communique la lettre qu'il a adressée à M. le Préfet, pour le prier de solliciter de S. Exc. le Ministre de l'Intérieur un décret impérial permettant l'érection du monument.

2o Une demande de renseignements sur les cépages du Jura, par M. Chaverondier, de Roanne.

3o Une demande de 2,000 pieds d'enfarinés, par M. Vincens de Gourgas, conseiller général à Philippeville.

(1) Voir la Sériciculture pratique du 22 décembre 1862.

Il est offert à la Société, pour la Bibliothèque et le Musée, par :
M. HUMBERT, marbrier à Champagnole :

18 ammonites, dont une d'Esserval-Combe, 16 de Montrivel et une des tranchées des Rousses; une pyrite de fer, des fossés de Cize; un caillou roulant, d'Esserval, susceptible d'un beau poli; deux poudingues, trouvés à Entreporte (Jura), à Bataillard, près Châtelneuf; un lignite, trouvé au pied de Montrivel; un spécimen de mortier du château de la Châtelaine; un jaspe des Alpes, récolté à SaintGervais, en Savoie; cinq marbres de la côte des Arsures, près Nozeroy, de Crans, de Pont-de-Laime, près Saint-Laurent, de CôtePoire, près Sirod, d'Esserval-Tartre; une énorme stalactite de la Grotte-Balerne (Jura); trois granits, rose des Rousses (Jura), grisâtre de Chamounix, rose de Cornu, près la Chaux-des-Crotenay; 18 fossiles divers, récoltés à Champagnole; deux figurines, trouvées sur l'emplacement d'un ancien couvent de Nozeroy, l'une gauloise, en pierre; l'autre en marbre blanc.

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une serpentine de Savoie;

M. Fr. BILLOT, membre correspondant :

3o un

1° Son ouvrage sur la Crise agricole à prévenir, 1859, grand in-8;— 2o sa Pétition au Sénat sur la Retraite des Magistrats, 1862; Avocat du Midi, 1862, in-8.

M. le docteur PERRON, membre correspondant :

Les Annales des Epidémies en Franche-Comté, qu'il vient de publier. M. le docteur NIOBEY, membre correspondant :

Un autographe de Percy, chirurgien en chef des armées, en date du 10 thermidor an XI, adressé au conseiller d'Etat Bérenger (Percy est né à Montagney, Haute-Saône).

M. GARNIER, propriétaire à Poligny :

Une médaille espagnole qu'il a trouvée dans sa vigne.

M. le docteur PETIT, membre correspondant:

Sa thèse doctorale sur l'Organisation de l'OEil, 1856, in-4.

M. le docteur GUYOT, membre honoraire :

- 2o son

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1° Son Traité de Culture de la Vigne, 1861, 2e édit., in-8; essai sur la Théorie de l'Enseignement, 1861, in-8; - - 3° son rapport au Ministre de l'agriculture, sur la Viticulture dans la Charente-Inférieure, 1861, in-4.

M. le comte DE LAMOTE-BARACÉ, membre correspondant :

Son rapport à la Société linéenne sur le Ver à soie de l'Ailante, 1861. M. VALLIER, membre correspondant :

Son petit manuel du Planteur de Coton, 1862, in-8.

Sont lus, conformément à l'ordre du jour : 1o la Reconnaissance, par Mlle Arnoult; 2o les Sociétés savantes de province, par M. Victor Chatel; 3° des analyses par M. Gindre: de l'Avenir de l'agriculture, de M. Mertens, de Samuel Abram, de M. F. Billot; 4o une analyse, par M. Bourgeois, du petit Livre du Devoir et de l'Agriculture des enfants, ouvrages de M. Defranoux; 5o une pièce de vers de Mme L.-M. Gagneur, de Bréry, et un rapport sur ses ouvrages, par M. Bertherand; 6o des études de M. Henri Cler, sur l'Accord de la Raison et de la Foi, par M. l'Inspecteur d'Académie Aulard; sur les Ecoles en peinture; 7° le Retour de l'Hirondelle, poésie par Mme Bourgeois.

Sont proposés, puis nommés membres: 1° titulaires, MM. Jacquenot, Marmier, Doigneau; 20 correspondants, MM. Bailly-Maitre, Vincens de Gourgas, Léon, l'abbé Charvat, Falour, Audry, Etienne, Pérot, Larousse, Jouffroy,

Joigneaux, Gasquin, Chaverondier.
La séance est levée à 3 heures 112.

Séance agricole publique du 8 janvier 1863. Présidence de M. VIONNET, Vice-Président.

A 2 heures moins un quart, la séance s'ouvre par la lecture et l'adoption du procès-verbal de la réunion agricole du 1er décembre.

A propos des pommes-de-lerre suisses introduites avec tant de succès par la Société dans l'arrondissement de Poligny et d'Arras, M. Clerc-Outhier propose l'importation des raves ou navels de Cuiseau, que signalent le bon goût, la bonne conservation pendant l'hiver. L'assemblée décide qu'une demande de graines sera faite à ce sujet.

Distribution est faite d'un gracieux envoi de la Société d'agriculture d'Arras, consistant en semences de carottes longues et de carolles courtes, si renommées dans le Pas-de-Calais par leur grande productivité, leur précocité et leur bonne garde.

M. Baud, du Fied, présente quelques observations sur la culture de l'aillette dans le Jura; il y joint un spécimen de l'huile qu'il a obtenue, et dont tous les membres reconnaissent la limpidité et l'excellente saveur. Distribution de graines de pavot, de lin et de colza sera faite le mois prochain. Le docteur Pactet transmet son 3me mémoire sur l'influence de l'alimentation sur le lait.

Lecture est donnée : 1o d'un article de M. Faivre d'Esnans, sur la maladie des pommes-de-terre: 2° d'une note de M. Baud, sur l'apiculture; 3o de nouveaux faits relatifs à la culture de la vigne, par le système Guyot.

Le Secrétaire perpétuel communique une lettre du Conseil municipal de Souvans, remerciant la Société d'avoir eu la généreuse pensée d'élever un monument à la mémoire de l'agriculteur Brune, et promettant son concours à l'exécution de ce projet.

Les viticulteurs présents sont invités à tenter de retiter de leurs marcs une grande quantité du tartre qu'ils contiennent. Pour cela, il suffit, après chaque cuite, de faire rebouillir, une à deux heures, le marc avec une quantité d'eau égale à celle que l'on introduit dans l'alambic avant la distillation; on obtient ainsi la dissolution du tartre dans l'eau bouillante, et celle-ci, en se refroidissant dans des baquets, dépose les cristaux salins. Le liquide est décanté, et le résidu séché au soleil ou à l'étuve. Cette opération très-simple serait assez rémunératrice, au dire de M. le docteur Guyot, pour payer dans la CharenteInférieure, les frais de distillation.

En raison des nouveaux rapports commerciaux que le chemin de fer va introduire dans le Jura, l'assemblée décide qu'il y a lieu de réunir pendant la prochaine Exposition annuelle, à Poligny, un Congrès de viticulteurs franccomtois, qui s'occupera de tout ce qui concerne la vigne, au quadruple point de vue des questions théoriques de culture et de vinification, des produits, des instruments et appareils.

Le Secrétaire perpétuel appelle l'attention sur la découverte de truffes constatées à Arbois, Poligny, Montchauvrot, et propose de faire venir des glands de chêne-truffier pour être semés dans les sols convenables. L'assemblée accède à cette idée et décide qu'une note concernant cette culture sera publiée dans le Bulletin.

Communication est donnée du programme des prochains Concours annuels, et la séance est levée à 3 heures 112.

POLIGNY, IMP. DE MARESCHAL.

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES RECUEILLIES A POLIGNY.

ÉLÉVATION: 338" AU LIEU D'OBSERVATION.

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(Janvier 1863).

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NOTA. Les températures au-dessous de zéro sont précédées du signe -; celles au-dessus ne sont précédées d'aucun signe.

Le signe B signifie beau temps; V temps variable ou demi-couvert; C ciel couvert; Br brouillard; P pluie; N neige; 0 orage avec tonnerre.

OZONOMÈTRE. Le chiffre 0 signifie la négation de l'ozone dans l'atmosphère, et le chiffre 21 le plus haut degré auquel on puisse le rencontrer. IMPRESSION DE L'AIR. A signifie apre, C chaud, D doux, F froid, Fa frais, G glacial, H humide, L lourd, S sec. Le signe 2 en surmontant un autre, exagère sa valeur ordinaire, la lettre a la diminue.

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Récapitulation.- La plus haute température de janvier a été de 12o, la plus basse de 0o; le barom. est monté à 752m et descendu à 724; les vents Sont soufflé 14 fois, le S-E 9 fois, le S-0 3 fois, l'E 5 fois; le ciel a été 5 fois beau, fois couvert et 20 fois variable; il y a eu 16 jours de pluie et 6 de neige. Dr GUILLAUMOT.

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