Page images
PDF
EPUB

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES RECUEILLIES A POLIGNY.(Novembre 1862).

ÉLÉVATION: 338" AU LIEU D'OBSERVATION.

[graphic]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

NOTA. Les températures au-dessous de zéro sont précédées du signe au-dessus ne sont précédées d'aucun signe.

[ocr errors]

celles

Le signe B signifie beau temps: V temps variable ou demi-couvert; G ciel couveri: Br brouillard; P pluie; N neige; O orage avec tonnerre.

OZONOMÈTRE. Le chiffre o signific la négation de l'ozone dans l'atmosphère,

et le chiffre 21 le plus haut degré auquel on puisse le rencontrer.

IMPRESSION DE L'AIR. A signifie âpre, C chaud, D doux, F froid, Fa frais, G glacial, H humide, L lourd, S sec. Le signe 2 en surmontant un autre, exagère sa valeur ordinaire, la lettre a la diminue.

Récapitulation. La plus haute température de novembre a été de 16°, la plus basse de 1o; le barom. est monté à 0,743 et descendu à 722; les vents Nont -soufflé 5 fois, le N-O 10 fois, le N-E 3 fois, l'E 8 fois, le S-O 4 fois; le ciel a été 7 fois beau, 16 fois variable et 7 fois couvert; il y a eu 9 jours de pluie et 11 de brouillards. Dr GUILLAUMOT.

HISTOIRE.

Le Monastère de Vaux,

PAR M. DÉSIRÉ BERGÈRE, MEMBRE FONDATEUR, A POLIGNY.

(Suite et fin).

Henri-Nicolas de Visemal, pricur de Vaux, en 1623, ne fut pas plus heureux que Philippe de Poupet, son prédécesseur. Pour mettre fin à toutes les discussions, il consentit à introduire la réforme dans sa maison, et, par un traité passé le 25 octobre 1631, il fit venir des religieux de S-Vannes et S-Hydulphe, qui y demeurèrent jusqu'en 1684. Homme fier, comme tous les nobles, il lui répugnait d'être en contact continuel avec des moines vertueux, sans doute, mais dont il méprisait la naissance obscure, il se retira dans sa maison de Poligny, où il mourut au mois de juin 1637. Aux premiers bruits de guerre qui se répandirent en 1636, Nicolas de Visemal avait envoyé les titres les plus précieux de son prieuré au château de Frontenay, qui appartenait à sa famille, et à celui de Bletterans, que commandait son frère; mais cette précaution ne put en éviter la perte, on ne les retrouva jamais.

Après la mort de Visemal, le parlement de Dole commit Claude Hydulphe, abbé de Faverney, pour administrer les revenus du prieuré. Ce prélat arriva à Poligny le 3 septembre 1637, pour prendre possession de sa charge. Il fut bien étonné lorsqu'il trouva les caves et les greniers vides. Les dimes de Chaussenans et de Besain n'avaient pu être louées, à cause de la peste qui régnait dans ces villages; les échevins de Poligny s'étaient approprié le froment et le vin pour nourrir les troupes allemandes et lorraines qui étaient en garnison dans cette ville; les foins avaient été fauchés et enlevés par les soldats. Lors du sac de Poligny, en 1638, le prieuré de Vaux ne fut pas épargné. Ses bâtiments furent incendiés par les français. Les fonds du prieuré demeurèrent sans culture: mais deux ou trois religieux ne perdirent pas courage et tinrent ferme dans le bénéfice où ils vivaient pauvrement. Dom Hydulphe chercha des fermiers en 1639, mais il n'en put trouver un seul.

Claude Froissard Ier, conseiller-clerc au parlement de Dole, seigneur de Châtenois, trésorier en la métropolitaine de Besançon, fut nommé, en 1644, par le roi d'Espagne, prieur de Vaux; dom Hydulphe lui rendit facilement compte de sa gestion, car ses recettes étaient absolument nulles. Claude Froissard n'ayant pu obtenir des bulles du pape pour tenir le prieuré de Vaux en commende, le remit entre les mains du roi d'Espagne, en 1647.

Jean-Ignace Froissard, abbé de Cherlieu, camérier du pape Innocent XI, en obtint des bulles en 1647 et posséda le prieuré de Vaux, en commende jusqu'en 1688. Il en prit un grand soin, avança de grosses sommes pour en rétablir les fonds, releva les cloîtres et répara l'église. Sous son gouvernement, les monastères de l'ordre de Cluny, situés en Franche-Comté, et celui de Thierbac, en Alsace, furent unis en congrégation particulière dans un chapitre général, en 1685. Il fit toujours délivrer des prébendes pour dix religieux, quoiqu'il n'y en eût alors que cinq. Le nombre et la nature des prébendes avaient été fixés par des traités faits avec lui. Mais après la réunion du chapitre général, on

entretint à Vaux quinze ou dix-huit religieux et un noviciat. Ce n'est qu'en 1739 que, sur les réclamations de quelques mécontents qui demandèrent à être immédiatement sous le régime de Cluny, un arrêt du conseil annula ce qui avait été fait au chapitre général de 1685, et supprima la congrégation particulière du comté de Bourgogne.

Jean-Ignace-Bonaventure Froissard de Broissia, grand chantre en la métropolitaine de Besançon, nommé prieur en 1688, fit rebâtir le quartier principal et mourut en 1712.

François-Gaspard-Joseph de Grammont, évêque d'Aréthuse, lui succéda et mourut en 1737.

Gabriel Plantavie de la Pause, abbé de Saint-Hilaire de Carcassonne, prédicateur du roi, succéda à M. de Grammont et décéda en 1762. Louis-Etienne de Paix, abbé de la Garde-Dieu, résigna le prieuré et le roi y nomma:

Pierre-François Le Noir, conseiller-clerc au parlement de Paris, abbé de St-Sulpice en 1769, qui fut le dernier prieur commendataire de Vaux. Vers l'année 1707, les religieux de la Comté travaillèrent avec ardeur à rétablir le prieuré de Vaux; entr'autres bienfaiteurs, citons : Marc du Tartre, religieux à Baume, qui fit de magnifiques libéralités à cette occasion. Les travaux furent achevés cinq ou six ans après, grâce à l'habileté et à l'énergie de dom Déicale Hugonet de Poligny, alors prieur claustral, qui en fit un des plus beaux monastères qu'il y eût alors dans la province, et sans contredit la plus belle maison de la congrégation. Une déclaration, fournie en 1691, constate qu'il y avait à cette époque dans cette maison, six prêtres, huit novices, un pensionnat et deux frères convers, tous religieux de l'ordre de saint Benoit, dépendant directement de Cluny.

Dans cette déclaration précitée, les PP. bénédictins de Vaux constatèrent ainsi l'état de leur bâtiment : « Ils consistent en une maison « régulière, joignant à une église comprenant un cloître, et un corps de « logis du costé du levant, avec un petit retour de deux chambres sur « le midi, dans lequel corps de logis sont les chambres des religieux, le <«< dortoir, le chapitre, la cuisine, le réfectoire et autres officines à leur <«< usage, qui sont fort resserrés et à l'étroit, la couverture duquel corps « de logis est toute ruineuse et à moitié pourrie. Joignant icelle maison «<< du costé du levant, est un jardin potager de la contenance d'environ « deux œuvrées, et un verger nouvellement emplanté d'arbres, auquel <«<< on communique par une allée couverte traversant le grand chemin, << qui peut contenir environ trois journaux. »

« Plus appartient aux RR. PP. une maison et écuries où ils tiennent « une petite ménagerie gouvernée par une servante, laquelle maison « n'est distante desdits verger et jardin que par un chemin commun. »

Outre ce quartier, existaient encore celui du prieur et le moulin. L'église était adossée contre le côté nord du cloître et se composait de trois nefs, d'un chœur et de deux chapelles; les arcs étaient ornés de feuillages et de roses. L'on allait en foule honorer la statue miraculeuse de Notre-Dame, déposée dans le chœur. L'orgue qu'on voyait encore en 1858 à l'église de Poligny, il fut placé en 1806, sortait de l'église -de Vaux et était élevé dans la tribune. Un curé séculier y faisait, à un autel particulier, dédié à la Sainte-Croix, et placé contre un des piliers

du collatéral gauche, le service de la paroisse, qui s'étendait sur les villages de Vaux et de Chaussenans. L'église de Molain, autrefois paroissiale, sous le titre de Saint-Viard, en était devenue une annexe. Cette église, vendue avec les biens nationaux, a été démolie.

Le prieuré de Vaux fut supprimé en 1791; à cette époque, le nombre des religieux était de douze."

Les anciens cloitres de Vaux furent acquis, en 1817, au moyen d'un legs fait par M. Blanchard, curé du Frasnois, pour servir d'école secondaire ecclésiastique; ils appartiennent, depuis 1824, à l'évêché de SaintClaude. Le petit séminaire qui y est placé actuellement a été dirigé, à son origine, par M. Chavériat, de Moirans, plus tard, curé à Buvilly; puis par M. Mornay, de Charnod, vicaire général de Saint-Claude; et, en ces derniers temps, par M. Saint-Oyant, auquel vient de succéder M. Petit.

En 1824, lorsque M. de Chamont, évêque de S-Claude, vint prendre possession de son diocèse, il réclama, pour y placer son grand séminaire, les bâtiments du collége d'Orgelet, qui ne comptait pas alors moins de 500 élèves. Ce collége était un établissement mixte, dirigé tout à la fois par M. Cailliat, principal, et M. Mornay, directeur ecclésiastique. C'est alors que la direction du petit séminaire de Vaux fut confiée à M. Mornay, qui amena avec lui tout le personnel des professeurs et des élèves; et le collège d'Orgelet se trouva réduit à une cinquantaine d'enfants.

Les bâtiments se composent de quatre ailes, formant un parallélogramme entouré d'arcades bordant une cour, de deux corps de logis isolés, et de plusieurs moulins, construits par les soins de M. Saint-Oyant. A l'est se trouve un jardin anglais assez vaste, qui mérite d'être visité. On remarque une porte ornée de sculptures en pierre, du style ogival, et dans l'aile du midi, un escalier en pierre, très-large, très-massif et d'une grande hardiesse. Au-dessus de cet escalier, le plafond est recouvert de peintures sur toile, représentant différents sujets religieux encadrés dans des arabesques.

Le petit séminaire jouit d'un air très-salubre, il possède des sources d'eaux vives abondantes.

Au sommet de la montagne de Champvaux est une maison de campagne à l'usage des élèves, d'où l'on jouit d'une des plus belles perspectives du Jura. Les environs de Poligny se présentent sous les aspects les plus variés. A l'ouest, s'étendent ces belles et riches plaines qui se prolongent jusqu'au-delà de la Saône, à l'est la gorge de Chamole, puis le vallon de Vaux s'élance pour se perdre au cœur des monts Jura.

INSTRUCTION PUBLIQUE.

Nouveau Syllabaire à l'usage des Écoles primaires,

PAR J.-B. PRUDENT, INSTITUTEUR A RANS (JURA).

Ouvrage couronné au Concours de la Société des sciences et arts de Poligny, en 1862.

C'est une question débattue, de savoir si c'est un service réel à rendre

à l'enfance, que de la tromper sur la peine qui l'attend dans le travail et dans l'étude, que d'affaiblir ainsi les efforts qu'elle aura à tenter, d'énerver d'autant le courage dont elle aura besoin, en entourant de fleurs mensongères les bords du calice des premières leçons, et en cachant sous ses yeux, par de faux brillants, les épines des premières épreuves.

Mais ici point de moyen forcé, point de charlatanisme, comme celui, par exemple, de faire cadrer la forme des lettres avec la figure de certains animaux tout le mécanisme pédagogique consiste dans la variation des lettres, dans leur combinaison, dans l'agencement gradué des voyelles et des consonnes; tout l'art se borne, comme dit l'auteur, à implanter la racine de la lecture dans un terrain qui, sans se parer d'un attrait factice et éphémère, sache captiver l'attention de l'enfant par des leçons courtes, distinctes et régulières, la soutenir par la vue de syllabes qui, prises en tout sens, lui disent un mot que, par cœur, il a souvent à la bouche.

Pour opérer cette connaissance salutaire, qui est la clef et la condition sine quâ non, de toutes les autres, la méthode dont il s'agit se divise en huit tableaux, échelonnés d'après les leçons plus ou moins avancées dont ils doivent présenter les éléments.

Le premier tableau est consacré à l'épellation des lettres;

Le second forme, avec des syllabes simples, des mots en tout sens; Le troisième est relatif aux sons composés, aux dyphthongues; Le quatrième rassemble les syllabes apprises dans les exercices précédents, pour en composer des mots de plus en plus compliqués ;

Le cinquième tableau, prenant l'élève déjà instruit à lire en regard des syllabes-mots, de petites phrases où sont renfermées en tout ou partie ces mêmes syllabes-mots, le conduit à en faire des applications plus étendues;

Le sixième apprend à l'élève l'orthographe d'usage, à discerner le singulier du pluriel;

Le septième parcourt diverses difficultés grammaticales;

Enfin, le huitième et dernier renvoie l'enfant muni, pour le reste de ses jours, du plus précieux des viatiques.

Rien donc de plus sacré que la mission de l'instituteur; rien n'appelle davantage les récompenses et les encouragements.

H.-G. CLER, professeur émérite.

Éléments de Grammaire Anglaise,

PAR M. AUGUSTE HATZFELD,

Membre correspondant, professeur de langue anglaise à l'Ecole professionnelle et au Collège de Mulhouse. (Editeur : P. BARET, Mulhouse).

Les Eléments de Grammaire Anglaise que M. Auguste Hatzfeld vient de faire paraître à Mulhouse, chez MM. Baret, père et fils, éditeurs de l'Industriel Alsacien, se recommandent par leur simplicité, leur clarté et leur caractère essentiellement pratique. Un vocabulaire usuel, suivi

« PreviousContinue »