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« cieux qui mérite d'être recommandé.

« On peut attendre de grands résultats de l'emploi de ce malt dans « les affections scrofuleuses, dans le défaut de consistance du tissu «osseux et dans l'émaciation des enfants.

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« L'Extrait de Malt de Hoff a des propriétés hygiéniques et médicales « toutes spéciales. Ainsi, d'après les expériences de plusieurs médecins prussiens, il est de facile digestion et concourt puissamment à l'assimilation des aliments; il possède en outre des propriétés stimulantes; « son action comme tonique sur les muqueuses et sur les vaisseaux lym«<phatiques est incontestable. Cet Extrait de Malt convient dans l'atonie « des organes digestifs, dans les dyspepsies, gastralgies; dans la chlo« rose, l'aménorrhée, les scrofules, les altérations du système osseux « dues à une diathèse scrofuleuse; dans certaines affections chroniques « des bronches. Enfin, on a obtenu d'excellents résultats de l'emploi longtemps continué de l'Extrait de Malt chez les jeunes gens dont les « organes respiratoires annoncent une grande faiblesse, et chez lesquels l'enrouement périodique est un signe de tuberculisation pulmonaire. « Ce remède, d'origine égyptienne, jouit d'une efficacité reconnue depuis plus d'un siècle, contre les affections de poitrine, les maux « d'estomac, le manque d'appétit, l'affaiblissement général et les affec«tions hémorrhoïdales.

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« Cette bière médicinale possède incontestablement des propriétés « adoucissantes, calmantes, et en même temps nutritives, toniques et « réconfortantes. »

Je dois m'incliner devant les hauts talents et la grande honorabilité des médecins qui ont délivré toutes ces magnifiques attestations. Je veux même admettre leur bonne foi, et reconnaitre que la boisson préparée par M. Hoff est une véritable bière de santé. Mais que le public sache bien que tous les brasseurs en général sont dans le cas de fabriquer une bière semblable, et qu'un tel produit devrait être livré à un prix bien inférieur à celui fixé par le brasseur de Berlin (1).

Qu'on me permette de dire en passant que les prétentions de M. Hoff sont tout au moins aventureuses, car elles tendent à détrôner le célèbre Gambrinius (2).

En résumé, on peut convenir sans difficultés que, en raison même de Ja diastase qu'elle renferme, et de la présence à l'état soluble, c'est-àdire le plus propre à l'assimilation, du gluten, principe alibile par excellence, la bière de houblon, préparée dans de bonnes conditions, jouit au plus haut degré de propriétés fortifiantes; et si on y ajoute, à doses convenables, certaines substances douées d'une véritable et salutaire action sur l'économie, cette boisson peut être l'objet de nombreuses et très-heureuses applications thérapeutiques.

Or, les fabricants d'Extrait de Malt ou bière de santé n'attribuent à leur produit aucune vertu que ne puisse posséder la bière médicinale faite selon les indications que l'on trouvera dans cette esquisse.

Mais voici un autre brasseur allemand, M. Nitschke, de Baruth près

(1) Prix de 6 bouteilles bière de santé : 7 fr. 50 cent.
(2) Gambrinius est cité comme l'inventeur de la bière.

Berlin, dont je reçois les prospectus à l'instant même, qui vient faire concurrence à son compatriote. Toutefois, tandis que M. Hoff fait avouer que son produit renferme des substances végétales autres que les principes de l'orge et du houblon, M. Nitschke se borne à relever l'action qu'exercent des préparations contenant de la diastase et du gluten, ce qui pourrait faire croire que la bière non médicinale n'en renferme point. Aussi, ne s'explique-t-on que très-difficilement le prix excessif de cette autre bière de santé (1).

Je ne chercherai point à connaître si ces deux produits sont similaires, ou si l'un est supérieur à l'autre. Il doit me suffire de savoir qu'une préparation de ce genre ne présente absolument rien de nouveau, car il est hors de doute que tout brasseur intelligent serait à même d'obtenir une bière semblable, s'il voulait s'en donner la peine.

IV.

Si la question des succédanés est très-importante pour la médecine pratique, elle ne l'est pas moins au point de vue de l'hygiène et de l'alimentation publiques. Il ne m'incombe nullement de la traiter ici dans des dimensions aussi larges: je dois me borner à l'effleurer.

Personne n'ignore aujourd'hui que les végétaux puisent leurs aliments dans l'air et dans le sol, et qu'ils absorbent, par l'intermédiaire des feuilles et des racines, les substances qui servent à constituer leurs organes et à produire les diverses matières qu'ils élaborent dans leur intérieur. Ces substances sont toujours d'une composition fort simple : c'est essentiellement l'acide carbonique, l'eau et l'ammoniaque.

Les lois immuables de la physiologie végétale nous ont démontré que dans l'intérieur du tissu végétal, les éléments introduits se rencontrent, et, suivant des affinités chimiques spéciales, il se forme des combinaisons nouvelles plus complexes en général. L'intérieur du végétal apparait comme un laboratoire où s'effectuent des combinaisons innombrables; le tissu de la plante prend naissance, et avec lui se forment également des produits liquides ou solides variant d'une espèce à l'autre et variant aussi suivant les organes qui sont le siège de cette élaboration. Les graines, les racines, l'écorce, etc., sont caractérisées la plupart du temps par des produits particuliers, dont les propriétés différent souvent beaucoup. Les fleurs renferment souvent seules les huiles odorantes; la fécule se produit dans les tubercules des pommes-de-terre et non dans les tiges; la quinine est renfermée dans l'écorce des quinquinas ; la salicine, dans celle du saule; le strychnos tieuté ne possède de la strychnine que dans ses racines. La nature des produits varie avec les espèces, et pour une même espèce elle varie fréquemment aussi avec les conditions de son développement. Le sol, le climat, le mode de culture, exercent une influence considérable; le résultat final des phénomènes chimiques qui ont leur siège dans les profondeurs du tissu végétal, se trouve dépendant des conditions de température, de la composition du terrain sur lequel la plante a végété, et d'une infinité de circonstances que l'on ne peut guère indiquer d'une manière complète.

La relation intime qui existe entre les conditions extérieures au sein

(1) La bouteille de bière de santé de G. Nitschke : 3 fr.

desquelles la plante se développe et les produits qu'elle fournit, est évíz dente; mais on ne peut point préciser le mode d'action de ces influences nombreuses. Une même espèce, placée dans des circonstances toujours parfaitement identiques, absorbe, dans son intérieur, des éléments toujours semblables qui donnent lieu à des réactions chimiques invariables également. Les produits apparaissent alors comme dépendant seulement des organes de la plante, et ils peuvent caractériser une espèce tout aussi bien que ces organes eux-mêmes. Une certaine conformation des fleurs et des feuilles, de la tige et des racines, correspond à des réactions chimiques précises, qui se produisent fatalement de la même manière, et qui aboutissent à des résultats toujours semblables.

Cette liaison étroite entre les organes et les produits, entre les sièges des phénomènes et ces phénomènes eux-mêmes, est assurément un des faits les plus remarquables parmi ceux que la nature offre à nos investigations.

Deux plantes très-différentes fournissent, en général, des produits différents; deux plantes dont les caractères sont semblables fournissent, en général, des produits semblables. Ce sont surtout les propriétés physiologiques des substances végétales qui présentent ces analogies frappantes.

Les travaux importants de Decandole et de Dierbach nous ont aussi démontré l'analogie des propriétés médicinales des plantes de la même famille naturelle, analogie qui n'est que la conséquence de celle des principes chimiques qu'elles renferment.

Malgré l'admission de ces analogies, on est forcé de reconnaître à chaque végétal sa composition particulière et sa spécificité d'action physiologique. On ne saurait donc contester ce principe rigoureux qu'il n'y a pas deux substances végétales exactement semblables.

La spécificité de composition et de propriété étant admise, les succédanés, pris dans la pure acception du mot, n'ont point de raison d'être (1). Toutes ces considérations ont éloigné de moi l'aveugle prétention de remplacer parfaitement et à tout jamais le houblon dans la confection de la bière. Ma mission a pour but de faire ressortir les inconvénients et les dangers occasionnés par des substitutions faites en vue de la fraude, et de désigner les substances qui, par leurs propriétés bienfaisantes et leurs bas prix, pourraient aider à obtenir économiquement une boisson sinon semblable, au moins analogue à celle qui fait l'objet (A suivre).

de ce travail.

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(1) Succédané. Médicament qu'on peut substituer à un autre, parce qu'il a les mêmes propriétés (Dictionnaire de Nysten).

de diminuer les frais de culture, de taille et de récolte, en augmentant la qualité et la quantité des produits, n'admet, dans le jardin fruitier, qu'une seule forme de charpente: le cordon simple, auquel il donne, suivant les circonstances, une position verticale, oblique ou horizontale.

On appelle cordon simple un arbre réduit à sa tige principale, sans branches latérales, et ne portant, de sa base à son sommet, que des rameaux à fruits dont la longueur ne doit pas dépasser 8 centimètres.

Tous les arbres du jardin fruitier sont cultivés en espalier à cordon oblique, sur les murs, et en contre-espalier à cordon vertical, dans les plates-bandes. La distance invariable de ces cordons est de 30 centim. Le cordon horizontal est réservé au pommier et forme la bordure des plates-bandes.

M. Du Breuil donne au jardin fruitier la forme d'un rectangle d'une longueur double de sa largeur, et il l'entoure de murs de 3 mètres de hauteur pour servir aux espaliers des arbres qui ne mûrissent pas parfaitement leurs fruits en plein air. Pour augmenter la surface consacrée aux espaliers dans la région moyenne, un mur de refend partage le jardin en deux parties dans sa longueur, et le mur de clôture, au lieu d'être construit sur les limites du jardin, en est éloigné de quelques mètres, ce qui permet d'employer les deux faces.

Après avoir donné au sol sa première préparation, défoncement, drainage, fumure, etc., on trace tout autour des murs, des plates-bandes de 1 mètre 50 cent. de largeur, et bordées par un chemin de 2 mètres. Un second chemin, également de 2 mètres de largeur, et perpendiculaire au mur de refend qu'il traverse à son centre, partage le jardin en deux parties égales, comprenant chacune deux petits rectangles qui seront eux-mêmes divisés en plates-bandes longitudinales de 2 mètres de largeur, et séparées par des sentiers de 1 mètre.

Les cordons obliques en espalier sont palissés contre les murs, soit à la loque, soit au moyen d'un treillage en fil de fer ou en lattes, présentant, sur toute la hauteur du mur, des lignes inclinées à 45o et distantes de 30 centim., suivant la perpendiculaire à ces lignes, ou ce qui revient au même, de 40 centimètres sur le terrain horizontal.

Pour construire les contre-espaliers, M. Du Breuil place au centre des plates-bandes des poteaux de 14 centimètres de diamètre, enterrés de 50 centim., et s'élevant verticalement à une hauteur de 3 mètres. Un fil de fer no 16 réunit par leurs sommets les poteaux d'une même ligne longitudinale, et se fixe par ses deux extrémités aux murs de clôture où il est convenablement raidi au moyen d'un tendeur. Les sommets des poteaux sont tenus d'une manière semblable, dans le sens transversal, par un fil de fer qui s'attache, d'un côté, au mur de clôture, et, de l'autre, au mur de refend.

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Les poteaux étant ainsi solidement unis entr'eux, on attache sur les deux faces de leur alignement, dans chaque plate-bande, quatre fils de fer no 14, horizontaux et également espacés; le plus bas, à 30 centim. de la surface du sol, et, le plus élevé, à la mème distance du fil de fer qui joint les sommets des poteaux.

Ces quatre fils horizontaux servent à fixer des lattes verticales à 30 centimètres de distance placées en quinconce sur les deux faces. On obtient ainsi deux treillages, qui ne sont séparés que par l'épaisseur des

poteaux.

C'est au pied de chacune de ces lattes que seront plantés les arbres destinés à former le contre-espalier.

Ces travaux préparatoires terminés, on désignera l'espèce et la variété de fruits qui seront cultivés dans chaque plate-bande, et l'on procédera à la plantation.

Le choix des arbres dépend du but que l'on se propose. Le spéculateur, qui recherche le profit, pourra ne cultiver que la variété qui conviendra le mieux au sol de son jardin, et dont les fruits se placeront le plus avantageusement sur le marché; mais le propriétaire choisira les variétés dont les époques de maturité échelonnées lui permettront de manger des fruits pendant toute l'année.

On pourra se procurer les variétés choisies soit en créant chez soi une pépinière, soit en achetant chez un pépiniériste des arbres tout greffés. Cette dernière méthode est la plus expéditive, mais n'est pas la meilleure. Pour en éviter les inconvénients, et ils sont nombreux, il faut prendre, autant que possible, ses arbres dans la localité où le jardin est planté, pour qu'ils soient déjà acclimatés; il faut les choisir dans la partie de la pépinière où le sol est le moins riche, veiller avec soin au déplantage, pour que les racines ne soient pas trop mutilées, et n'accepter que des greffes d'un an qui n'ont encore qu'une baguette.

(A suivre).

E. BLONDEAU, membre fondateur.

VITICULTURE.

Leçons de M. le Professeur DU BREUIL, à Poligny, en 1862.

(Suite).

3o Le Choix des cépages exige beaucoup de prudence: en effet, les plants du pays sont déjà connus par une longue expérience et on sait les débouchés avantageux qu'ils donnent. Les cépages nouveaux, au contraire, devront être tâtés sur une très-petite échelle, afin que les résultats de leur culture soient suffisamment appréciés avant leur introduction en grand. Or, que reproche-t-on aux vins du Jura? 1° trop peu de couleur, même aux plus gros vins, ce qui les empêche de lutter contre l'invasion des crùs du midi; 2° un goût acide, une pointe peu agréable; question relative à la vinification qui appelle de sérieuses modifications: les vendanges devraient se faire plus tardivement dans le Jura, afin d'obtenir des moûts au maximum de maturité, et par conséquent de qualité sucrée; puis le cuvage doit être restreint dans sa durée : deux mois au plus. Pour en revenir à la coloration, le Jura doit rechercher les plants dits tintôts, teinturiers les jus qu'ils donnent sont détestables, il est vrai, mais on ne les emploiera qu'en petite quantité. Ces cépages ont aussi l'inconvénient d'être délicats à la gelée; il conviendra de prévenir cet accident, de les enterrer pendant l'hiver, etc. On a conseillé de ne cultiver, les uns que des fins plants, les autres que des gros plants la vérité est dans un moyen terme, dans une proportion convenable et motivée de tous les deux, dans un mème vignoble. Dans le Jura, un journal de ploussard produit bien moins qu'en maldoux; mais il ne faut pas perdre de vue que la qualité d'un plant tient autant au cépage

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