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prolongement, la tige sera arrivée au sommet du contre-espalier et atteindra la hauteur de 3 mètres. C'est la limite dans laquelle l'arbre doit être désormais maintenu.

Pendant la cinquième année, le deuxième prolongement portera fruits; le troisième, pendant la sixième année, et le dernier, pendant la septième. On sera donc arrivé au produit maximum en six années, à partir de la plantation.

Le contre-espalier ainsi obtenu ne demande plus que très-peu de soins d'entretien. Cinq ou six ans après la première fructification, les lambourdes se seront ramifiées. On les maintiendra, par la taille, à une longueur qui ne doit pas dépasser 8 centimètres.

Un soin très-important, c'est de ne laisser aux poiriers qu'un nombre de fruits en rapport avec leur vigueur, car une trop grande quantité de fruits à nourrir les épuiserait, empêcherait le développement des boutons à fleurs pour l'année suivante et ferait même périr les lambourdes.

On ne doit conserver qu'un fruit pour trois rameaux. Tous les autres fruits sont supprimés vers la Saint-Jean. On les coupe en laissant en place une partie de la queue.

Sur le cordon simple on compte trois rangées de rameaux à fruits : deux latérales et une en avant. Les rameaux sont espacés de 10 centim. sur chacune de ces rangées, ce qui fait 30 rameaux par rangée, ou 90 pour l'ensemble des trois rangées. Il conviendra de ne conserver que 10 fruits par rangée, soit 30 par arbre, et l'on peut estimer qu'en moyenne, la moitié de ce nombre, ou 15 fruits par arbre, arriveront à maturité.

Une superficie d'un are, plantée en poiriers cultivés en contre-espalier double, à cordon simple vertical, renfermerait environ 150 arbres, et produirait chaque année 2250 poires de premier choix. Cet énorme produit brut récompenserait largement le cultivateur de ses frais de plantation, du loyer de la terre et de ses soins, pendant six ans, pour

arriver au rendement maximum.

Taille du Pommier. — Les détails dans lesquels nous sommes entrés au sujet du poirier, nous permettront d'exposer en peu de mots la taille du pommier en cordon simple horizontal.

Pour obtenir cette forme, les sujets de pommier, dont on a supprimé le tiers de la tige pour l'habillage, sont plantés en ligne autour de la plate-bande, à 25 centimètres du sentier, et à une distance entr'eux de 1 m. 50 cent. ou de 2 mètres, suivant qu'ils sont greffés sur paradis ou sur doucin.

Un fil de fer, no 14, soutenu de 8 en 8 mètres, sur de petits poteaux, a dù être tendu horizontalement à la même distance de 25 centimètres du sentier, et à 40 centimètres de hauteur.

Après une année de plantation, à la taille d'hiver, lorsque la reprise de ces arbres sera assurée, on les courbera tous dans le même sens, à 40 centimètres de hauteur, et la tige de chacun d'eux sera palissée horizontalement sur le fil de fer, au fur et à mesure de son développement, jusqu'à ce qu'elle dépasse de 30 centimètres le coude de l'arbre le plus voisin. On greffera alors par approche la tige de chaque arbre sur le coude de l'arbre suivant, et, au bout d'un an, on supprimera au rez de

la greffe l'excédant de chaque tige.

On aura le soin de ne laisser croître aucun bourgeon, ni sur la partic verticale, ni sur le coude des tiges; quant à ceux qui croitront sur la partie horizontale, ils seront traités comme ceux du poirier, pour en obtenir la mise à fruits.

Les pommiers cultivés suivant cette méthode conserveront tous la même vigueur, parce que la sève circulera librement de l'un à l'autre; ils formeront en outre un cordon horizontal continu qui servira de bordure à la plate-bande, et produira en peu de temps des fruits magnifiques, tout en utilisant une place qui ne pourrait pas recevoir d'autre destination. (A suivre). E. BLONDEAU, membre fondateur.

GÉOLOGIE.

Sur un Reptile dinosaurien

découvert à Poligny, dans les marnes irisées de la formation du trias.

Les travaux nécessités par la construction de la ligne ferrée comprise entre Dole et Lons-le-Saunier, dans le Jura, ont amené la découverte des ossements d'un reptile gigantesque, que MM. Pidancet et Chopard ont considéré comme appartenant à une espèce encore inconnue.

L'examen d'un dessin très-exact et l'étude de la description jointe à ce dessin par ces deux savants, ont permis à MM. d'Archiac et Valenciennes de ranger ce reptile dans les mégalosaures, bien qu'ils le considèrent comme formant une espèce distincte du mégalosaure découvert dans la grande oolithe de Stonesfield. Ce qui donne d'ailleurs à cette découverte un intérêt tout particulier, c'est qu'il s'agit d'un reptile de la famille des dinosauriens qu'on n'avait pas encore trouvé aussi bas que le keuper supérieur. « Les sauriens du genre mégalosaure, dit M. Valenciennes, ont donc une plus grande ancienneté qu'on ne l'avait cru jusqu'ici sur la surface de notre planète, et leur disparition date de cataclysmes géologiques antérieurs à ceux que la science parait leur assigner. >>

Toutefois, le savant rapporteur exprime le vœu qu'avant de mettre dans nos catalogues scientifiques le nom d'une nouvelle espèce, on connaisse l'opinion de M. Owen sur le reptile gigantesque retrouvé dans le lías inférieur d'Angleterre, et qu'il est récemment parvenu à reconstruire.

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Travaux de l'Académie des sciences, séance du 16 février 1863. - Extrait de la Presse scientifique des Deux-Mondes.

VITICULTURE.

Leçons de M. le Professeur DU BREUIL, à Poligny, en 1862.

(Suite).

Voici la forme qu'il convient, suivant M. Du Breuil, de donner au cep :

Observons préalablement, que vu l'état spongieux du bois de la vigne et la grande abondance de sa moëlle, il conviendra toujours de tailler les sarments de 10 à 15 millimètres au-dessus du dernier bouton réservé, faisant la coupe en biseau du côté opposé à ce bouton. De cette manière, le bouton terminal sera préservé de la sécheresse et du contact de l'écoulement sèveux.

Les grosses ramifications seront aussi coupées en biseau et près de la tige, afin de faciliter la cicatrisation des plaies.

La nouvelle plantation une fois exécutée avec soin, les deux boutons qu'on laisse sortir de terre, sur chaque brin, développeront pendant l'été suivant chacun un sarment. A la taille, on ne laissera, comme on le fait dans ce pays, qu'un seul sarment terminal. C'est ce sarment qui constituera la tige. Au bout d'un temps plus ou moins long, deux à trois ans environ, cette nouvelle tige, taillée à bois d'abord, pour lui donner plus de force, sera enfin taillée à une hauteur variable avec le climat, à 40 centimètres du sol environ. On laissera alors sur cette nouvelle tige, à la taille suivante, deux sarments destinés à devenir branches à fruits. On fixera la tige sur son support, et on fera décrire un arc de cercle à chacun de ces sarments, et en sens contraire; puis après les avoir taillés à une longueur variable selon la vigueur du plant, on les fixera sur le même support que celui qui soutient la tige; sur un fil de fer placé horizontalement, par exemple.

L'arcure, en ralentissant la sève, a le grand avantage de faciliter le développement des fruits.

Le plant sera ainsi constitué; il se développera des flèches ou verges à fruits et à bois. On se réservera sur cette tige, aux tailles suivantes et chaque année, deux sarments destinés à se remplacer et à devenir ainsi successivement eux-mêmes des branches à fruits.

Cette manière d'opérer diffère très-peu de celle employée ici, et facilite la transformation des vignes actuelles pour la culture en ligne.— La courgée est la même; seulement, au lieu de se fixer sur l'échalas qui sert de support au cep et au-dessous du point d'attache du cep, elle se fixe sur le même fil de fer.

Il n'est pas indispensable d'avoir pour chaque cep deux courgées. Le fin plant étant faible de sa nature, doit n'avoir qu'un seul bras et une courgée tous les ans.

Quand le cépage est trop vigoureux et qu'on ne peut cependant lui donner deux courgées, on restreint le nombre des bourgeons.

S'il est par trop vigoureux, au lieu de deux bras, on lui en donne quatre deux en dessus, deux en dessous, ainsi que cela se pratique à Salins.

Règle générale : les deux bras d'un plant doivent être maintenus égaux en vigueur; on couperait plus court et on diminuerait le nombre des bourgeons du côté le plus vigoureux.

Cette méthode de culture s'applique également aux vieilles vignes: à l'aide du provignage, on peut progressivement transformer la plantation. On n'a qu'à tracer des lignes droites, prendre sur les lignes voisines, provigner les plus beaux sarments: il n'y a ainsi aucune perte de produits, et la récolte se fait également bien.

Taille. Les fleurs naissent sur le bourgeon de l'année même, et

les bourgeons sont d'autant plus fertiles en grappes qu'ils se trouvent plus éloignés du vieux bois. Un cep de vigne ne peut nourrir utilement pour la vendange qu'un certain nombre de bourgeons; sans quoi la nature ne donnerait que des pépins, des raisins chétifs, et cela seulement en vue de la conservation de l'espèce. Or, il s'agit d'avoir du vin, et pour l'obtenir, il ne faut que des grappes proportionnées à la vigueur du cep. La première condition de réussite est de choisir le sarment le plus rapproché de la base, afin de ne pas allonger inutilement ni épuiser la charpente.

A Poligny, on a la bonne habitude de beaucoup arquer la courgée; la sève se trouve ainsi refluée sur le bourgeon près du talon. La direction horizontale ne vaudrait absolument rien.

Les supports de la charpente exigent des lignes très-droites, afin de ne nuire en rien aux transports, aux charrois. C'est ainsi que l'échalassement empêche les grappes de pourrir sur le sol, expose plus ou moins complètement les bourgeons au soleil et à la lumière, facilite la maturité du bois, empêche les bourgeons d'ètre détachés par des coups de vent violent, enfin permet de cultiver la vigne facilement en tout temps. Dans le Jura, l'échalas ne sert qu'à attacher la courgée : il est vrai que dans quelques vignobles, à Arbois, par exemple, on ajoute de petites fourchettes destinées à soutenir les sarments qui traincraient à terre. Tout cela est vraiment insuffisant, et, du reste, la question de dépense mérite d'être appréciée :

15,000 échalas sont nécessaires par hectare; un échalas en chêne dure sept ans, en coudrier un an : durée moyenne, 5 ans. On les paie, à Poligny, 10 fr. les 12 paquets de 60; soit une dépense de 40 fr. par hectare et par an.

Comptons 1000 fourchettes par hectare, à 10 fr. le mille; soit 10 fr. chaque année.

Pour dépiquer, aiguiser, repiquer les échalas, il en coûte 30 fr. par hectare et par an. L'échalassement coûte donc, à Poligny, par hectare et annuellement, une somme de 80 fr.

M. Du Breuil propose de remplacer ce mode de soutènement par des fils de fer placés à 40 centim. au-dessus du sol; tous les 8 mètres, un support vertical armé de simples crochets pour supporter les fils de fer; pour tendre ceux-ci, un petit raidisseur (le meilleur, du modique prix de 10 centimes, suffit à tendre 400 mètres de fil métallique).

(A suivre).

E. B.

Moyen préservatif de l'oïdium.

Dans la séance du 2 janvier de cette année, du Comice agricole de Lons-le-Saunier, M. Jouffroy a exposé « les essais qu'il a faits pour combattre l'oïdium: il assure qu'après avoir pincé des pampres de gamai noir, sujets à produire des millerands, il a empêché la production de ces raisins dégénérés; de plus, il a remarqué que les raisins sortis des bourgeons anticipés ont tous été atteints de l'oïdium, tandis que ceux portés par le pampre primitif en ont été préservés.

Plantation de la vigne.

D'après les observations faites pendant trois années consécutives par M. Fabre, d'Agde, il est plus avantageux de planter une vigne dans des trous de 33 centimètres en tous sens, que dans un terrain complètement défoncé. La reprise des plants est plus assurée, la végétation plus vigoureuse, et au bout de trois ans, avec les mêmes cultures, la plantation dans le terrain non défoncé a donné 350 litres de vin, par 24 ares, tandis que l'autre n'en a produit que 225. Ces données, que nous empruntons à l'excellent journal de la Sériciculture pratique, viennent à l'appui des principes professés à Poligny par MM. Du Breuil et Guyot.

APICULTURE.

Soins à donner aux Abeilles au printemps, PAR M. BAUD, du fied.

C'est à l'époque où l'abeille commence à butiner, c'est-à-dire au mois de mars, que l'apiculteur doit donner toute son attention à ses ruchers. Il surveillera chaque ruche en particulier, il l'observera pour voir si elle est active, si elle rapporte. Quant à celles qui ne le sont pas, il faut écouter comment elles bruissent. Lorsqu'on a bien constaté l'état des ruches, il ne faut point imiter les apiculteurs imprudents qui s'empressent de les dépouiller de la vieille cire, et surtout du miel qu'elles contiennent encore. Il faut bien se rappeler que nous avons encore de mauvais jours à passer, et que pendant les pluies qui surviennent souvent au printemps, les abeilles peuvent périr de faim. C'est une expérience de quarante années qui me permet de le dire.

Voici comment on doit traiter les ruches: Bien peuplées et actives, on ne les touche pas plus qu'on ne toucherait à un champ de luzerne ou d'esparcette déjà ancienne et qui donne bien.

Quant aux ruches faibles, on choisit une journée un peu fraîche, mais un temps clair, pour les visiter. On renverse la ruche, on ôte la cire avariée, ainsi que le miel grenu, s'il y en a. Il faut regarder aussi avec beaucoup d'attention pour voir s'il n'y a pas à enlever de fausse teigne, et replacer ensuite la ruche sur son tablier, après l'avoir bien nettoyée. Tandis qu'on procède à cette opération, une personne donne de l'air à la ruche en agitant un objet propre à ventiler, comme un large chapeau de paille.

Si le mauvais temps vient, voici comment je nourris les ruches faibles : Après avoir enlevé le capot, je place une pièce de toile claire sur l'ouverture qui se trouve au sommet des ruches en paille, et je l'enfonce un peu dans cette ouverture. C'est là que je dépose une ou deux cuillerées de miel, puis j'applique dessus une autre toile, et enfin je place le bouchon de la ruche. Je donne de cette manière du miel aux abeilles, toutes les fois que je crois qu'elles en ont besoin.

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