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240. Enfin, ils furent contraints de l'accuser; et lui imposent plusieurs crimes, comme d'avoir voulu émouvoir le peuple, se disant roi soi-même.

241. Sur quoi étant interrogé par Pilate s'il était roi, il l'avoue;

242. Mais que son royaume n'est pas de ce monde. 245. Pilate, voyant que sa prétention n'était pas contraire au gouvernement temporel, ni à l'autorité de César, dit qu'il ne trouve point de crime en lui.

244. Les Juifs, qui voulaient sa mort, voyant que cette première accusation n'était pas suffisante, en ajoutèrent d'autres tumultuairement, sans forme, et en état de sédition plutôt que de justice réglée. Mais Jésus n'y répondit plus mot.

245. Et Pilate admira sa retenue.

246. Enfin, ils insistent à l'accuser d'avoir voulu émouvoir le peuple; et pour colorer leur accusation de quelque circonstance vraisemblable, ils disent qu'il a commencé par la Galilée. Sur quoi Pilate ayant connu qu'il était du ressort d'Hérode, qui était lors en Jérusalem, il s'en décharge et le lui envoie. Hérode le reçoit avec joie, car il désirait de le voir et de l'ouir, pour lui voir faire quelque signe; mais Jésus ne dit mot, et Hérode le méprisant, le renvoya, vêtu de blanc, à Pilate pour le rendre ridicule. Et Hérode et Pilate devinrent amis: la raison temporelle en est que l'un et l'autre s'étaient rendu une déférence civile en cette occasion; la raison mystique, est que Jésus devant réconcilier en sa personne les deux peuples Juif et Gentil, en détruisant les inimitiés en sa personne par sa croix, voulut, pour marque de cette paix, réconcilier

dans l'occasion de sa passion, ces deux pour amis.

247. Pilate, voyant qu'Hérode ne l'avait point condamné, dit aux Juifs qu'il ne le condaminerait point aussi, et qu'il le relâcherait après une légère punition;

248. Et, le peuple s'obstinant à demander sa mort, tenta un autre moyen pour sa délivrance, en leur proposant la coutume de délivrer un prisonnier à Pâque ; et, pour cet effet, leur mit en parallèle Jésus et Barabbas, meurtrier, espérant qu'ils préféreraient Jésus. 249. Les princes des prêtres, craignant le succès de cet artifice, briguent puissamment pour Barabbas; 250. (Cependant Pilate étant au siége présidial, sa femme le sollicite de s'abstenir de cette cause.)

251. De sorte que tout le peuple, d'une voix, deman dent (sic) la liberté de Barabbas et la mort de Jésus.

252. Pilate ne pouvant faire réussir le dessein de sa délivrance, le fit flageller, pour le rendre un objet de pitié.

253. Ainsi, étant livré aux soldats, il fut dépouillé, vêtu de pourpre, couronné d'épines, un roseau en sa main.

254. Et en cet état, Pilate l'expose au peuple pour le fléchir.

235. Mais eux autres, par la fausse piété et par l'ardente sollicitation des prêtres, l'accusent de plus en plus, et disent à Pilate qu'il s'est fait fils de Dieu, et par là qu'il mérite la mort. Pilate l'ayant interrogé sur ce fait, Jésus ne répond point. Pilate lui dit qu'il a sur lui, la puissance de vie et de mort, et le presse, par cette considération, de lui répondre. Jésus lui dit qu'il tient cette puissance d'en haut. Pilate ne pouvant trouver

en lui de crime, s'efforce plus que jamais de le délivrer.

256. Il sortit trois fois vers les Juifs, pour calmer le peuple, parce qu'il voyait clairement qu'ils l'avaient livré par envie. Mais ce fut en vain.

257. Cependant Pilate ne peut se résoudre à le condamner sur leurs accusations. Et (voyant 1) que l'intérêt de la religion, qui les piquait et qui intéressait les prêtres, ne touchait pas Pilate pour le porter à cette injustice, ils le piquèrent d'intérêt, et lui dirent qu'il ne pouvait éviter la colère de César s'il le relâchait, parce qu'il avait attenté à se faire roi. Cette considération vainquit Pilate; et néanmoins, s'étant mis en son siège présidial, il fit encore un effort pour sa délivrance. Mais le peuple continua à lui représenter qu'il ne reconnaissait point d'autre roi que César.

258. Et la voix du peuple se renforçant pour demander sa mort,

259. Pilate prit de l'eau, et se lava les mains du sang de ce juste. Le peuple demande que son sang soit sur eux et sur leurs enfants.

260. Sur quoi Pilate, pour se concilier la bonne volonté du peuple, le juge et le livre pour être crucifié. 261. Ils prirent donc Jésus, et le menèrent hors de la ville chargé de sa croix.

262. Etant hors la ville, ils trouvèrent un nommé Simon Cyrénéen, qu'ils contraignirent de porter sa croix.

263. Le peuple le suivait en foule, et des femmes, qui pleuraient sur lui, auxquelles il dit qu'elles pleurent

1 Le MS, omet le mot voyant,

sur elles-mêmes, et leur prédit les malheurs qui approchaient.

264. Etant arrivé au mont de Calvaire, on lui présenta à boire du vinaigre,

265. Mêlé avec du fiel; et quand il en eut goûté, il n'en voulut pas boire.

266. A midi, ou à six heures selon les Juifs, on l'attache à la croix.

267. Pendant qu'on lui perce les pieds et les mains, il prie pour ses bourreaux.

268. Cependant la terre fut couverte de ténèbres, depuis midi jusqu'à trois heures.

269. On met à sa croix le titre de sa condamnation : J. N. R. J.,

270. Lequel Pilate ayant écrit, il ne le voulut pas changer.

271. Pour augmenter son ignominie, on crucifia avec lui deux larrons à ses côtés.

272. Les soldats partissent son vêtement, et le jettent

au sort.

273. Ils en firent quatre parties, à chacun la sienne; et parce que la robe était sans couture, ils ne la coupèrent, mais la mirent au sort.

274. Le peuple et les princes des prêtres même, qui le regardaient, et les soldats, se moquaient de lui dans son agonie ;

275. Et les passants, et le souverain prêtre,

276. Et les deux larrons crucifiés avec lui, tous le blasphémaient.

277. Mais l'un des deux larrons, converti soudainement, pendant que l'autre continue à blasphemer, il

215. L'ange le conforte (dans la destitution de toute. consolation, et divine et humaine, où sa nature humaine était réduite). Et dans cette agonie, il sue le

sang.

216. Judas s'approche, et ses troupes.

217. Jésus les renverse tous d'une parole.

218. Judas le baise. Jésus se livre. Pierre coupe l'oreille de Malchus. Jésus l'en reprend.

219. Et le guérit.

220. Jésus, en se livrant, prie qu'on laisse aller les siens.

221. Jésus est emmené ', et les disciples s'enfnient. Et un jeune homme le suivant nu, dans un drap, on le veut prendre. Il quitte son drap et s'enfuit nu.

222. Jésus est premièrement mené à Anne,
223. Puis à Caïphe; et Pierre suivait de loin 2.

224. Et Jean suivait aussi, lequel ayant connaissance chez le pontife, n'eut pas de peine à entrer, et introduisit aussi Pierre.

225. Aussi Pierre entre et se chauffe, car il faisait froid.

226. Jésus est interrogé de sa doctrine et de ses disciples;

227. Reçoit un soufflet et s'en plaint.

228. Cependant les princes des prêtres tiennent conseil, et suscitent de faux témoignages contre Jésus. 229. Jésus ne répond rien sur leurs fausses déposi

tions.

250. Ces témoignages n'étant ni suffisants, ni cou

1 Dans le MS. : « ...
« ... amené....... »
2 Dans le MS. : « ...de long...D

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