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gure que les quatre Evangelistes seroient marqués par ces figures-là; Mathieu par une face d'homme, Marc par un lion, Luc par un boeuf, et Jean par un aigle. Aug. Orig.

Les Nazaréens *, mot qui veut dire être séparé, consacré et saint, figuroient Jésus-Christ, qui a été séparé du siècle, consacré à Dieu et rempli de sainteté. Cyril. Jerom. Amb. Les bénédictions que les prêtres donnoient au peuple, en répétant trois fois de suite le nom du Seigneur, figuroient le mistère de la trinité des personnes divines. Aug. Rup.

Le murmure de Marie et d'Aaron contre Moïse, pour avoir épousé une femme Ethiopienne, étoit tout figuratif. Moïse, qui épousa une femme Ethiopienne, figuroit Jésus-Christ, qui épouse l'Eglise des Gentils, figurée par l'Ethiopienne. Marie et Aaron, qui figuroient la Sinagogue et le Sacerdoce de la loi, en murmurèrent, pour figurer, que la Sinagogne † murmureroit de ce que leur Sacerdoce et leur loi sont comme transférés à des Gentils, qui font du fruit. Dieu aprouve ce mariage de Moïse, figure que Dieu recevroit l'Eglise des Gentils. Marie, en punition de son murmure, devient lépreuse, de même la Sinagogue, figurée par cette Marie, devient comme lépreuse et difforme, à cause de son aveuglement et de ses péchés. Marie, devenue lépreuse est séparée pour un tems, en figure de ce que la Sinagogue seroit rejettée de Dieu pour un tems, enfin, après sept jours d'exil elle revient, figure que la Sinagogue, après les sept âges du monde, c'est à

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dire, à la fin des tems, se réunira à l'église. Orig. Ambros.

*

La verge d'Aaron, qui poussa des boutons et des fleurs, figuroit la Vierge Marie, qui, seule par la vertu du St. Esprit, a poussé et mis au monde la fleur divine, c'est-à-dire Jésus-Christ. Ciryl et selon d'autres la verge d'Aaron figuroit la croix de Jésus-Christ. Les boutons et les fleurs, qu'elle produisit, figuroient les Gentils, qui se convertissoient à la prédication de la croix du Sauveur. Orig. Selon d'autres encore la verge d'Aaron figuroit la puissance de Jésus-Christ, les boutons sa beauté spirituelle, procédant de la grâce et les fleurs la douceur de son esprit.

La vache rousse, dont il est parlé au 19 chap. des Nombres, étoit figurative, la vache figuroit l'humanité de Jésus-Christ, sa couleur rousse figuroit sa passion, son âge entier et parfait figuroit l'âge viril de JésusChrist, elle étoit sans tâche, pour marquer son innocence de tous péchés, elle n'avoit point portée le joug, pour marquer la liberté des enfans de Dieu et surtout de Jésus-Christ. Elle étoit tuée ou immolée par Eleasar Prêtre, pour figurer que Jésus-Christ soufriroit des prêtres de la loi, elle étoit tuée hors du camp, pour figurer que J. C. souffriroit la mort hors de Jerusalem. La flamme, qui brûloit cette vache et qui alloit en montant, figuroit, suivant ces mêmes Docteurs, la résurrection et l'ascension de Jésus-Christ. Le bois de cèdre, qui servoit à la brûler, figuroit la croix de Jésus-Christ. L'hyssope figuroit la vertu du baptême et l'écarlatte figuroit le sang de Jésus-Christ. * Ibid. 17.

Aug. Isid. Greg. Theod. etc. Pouvoit-on dire de plus belles choses que celles-là?

La vache, qui devoit être immolée, lorsque l'on trouvoit le cadavre d'un homme mort, dont on ne connoissoit point le meurtrier, figuroit encore la chair ou l'humanité de Jésus-Christ, qui a été immolée pour le salut des hommes, qui étoient morts dans le péché. Cette vache ne devoit point avoir porté le joug, pour marquer que Jésus-Christ étoit sans péchés, elle étoit 'tuée à cause d'un homicide trouvé, figure que JésusChrist seroit mis à mort pour les tués par le péché. Cette vache étoit tuée dans une vallée âpre, pour figurer le calvaire, ou la Nation juive, qui étoit revêche, infidèle et désagréable. Par le taureau, dont il est parlé au 53 chap. du Deuteronome, est figuré JésusChrist, et par ses cornes sont figurés les bras de la croix. Aug. Tert. Ambros.

qui

Vous ne lierez point la bouche du boeuf, foule le grain, ce qui a été dit par figure, pour marquer les Prédicateurs de l'Evangile, qui, en prêchant l'Evangile et convertissant les infidèles, relèvent et multiplient la race de Jésus-Christ, en tant que les convertis s'apellent chrétiens du nom de Christ, que s'ils refusent de prêcher et d'aller convertir comme le frère, il est comme lui rejetté et méprisé de l'Eglise. Aug. contre Faust. Orig. Ce qui est figuré par le frère, & qui épousoit la femme de son frère, pour relever sa race.

Les Enfans d'Israël résistoient pendant 40 jours

#Deut. 21. 3.

† Deut. 25. 4.

§ Ibid. 25. 7.

à Goliath et aux Philistins, qui étoient leurs ennemis. Pourquoi pendant 40 jours? Cela figuroit, dit S. Augustin, les. quatre tems et les quatre parties de la terre, qui signifient la vie présente, dans laquelle les Chrétiens, figurés par les Israëlites, sont obligés de combattre contre le Diable et ses Anges, qui étoient figurés par Goliath et son Armée. David, qui vient avec son bâton pour combattre contre ce Goliath, étoit la figure de Jésus-Christ, qui devoit combattre contre le Goliath spirituel, c'est-à-dire contre le Diable, avec le bois de sa croix. Goliath fut frappé au front d'un coup de pierre, que David lui jetta. Pourquoi fut-il ainsi frappé au front? C'étoit, dit le même S. Aug. parce qu'il n'avoit pas fait le signe de la croix sur son front. Car de même, dit-il, que le bâton de David figuroit la croix, de même aussi, dit-il, la pierre dont ce Goliath fut frappé, figuroit le Seigneur JésusChrist. Aug. Serm. 197 de Temp. Voyez le 4me Dimanche après la Pentecôte.

Le Temple si magnifique, que Salomon fit bâtir à Dieu, n'étoit, dit le même S. Aug. qu'une figure de celui que Jésus-Christ lui bâtiroit, et qui seroit fait, dit-il, non de bois, ni de pierres, comme celui de Salomon, mais qui seroit fait d'hommes vivans, tel, disoit-il, que nous avons maintenant la joïe de le voir. Aug. de civit. lib. 17 cap. 8. Qui ne riroit de toutes ces inépties-là?

Enfin toute la loi ancienne n'étoit, suivant cette doctrine de nos Christicoles, qu'une figure de leur loi nouvelle; car, suivant leur dire, les actions mêmes, aussi bien que les paroles, y étoient figuratives et

prophétiques. La terre promise, dont il est dit qu'elle étoit toute coulante de lait et de miel, pour marquer l'abondance de ses biens, n'étoit, suivant leur dire, qu'une figure de la vie bienheureuse, qu'ils espèrent dans le ciel, et qui est, comme ils disent, leur seule véritable Patrie. Tous les biens temporels, que Dieu promettoit aux juifs, n'étoient qu'une figure des biens spirituels de la grâce ou des récompenses éternelles du ciel, et comme aussi les menaces, qu'il leur faisoit, des châtimens temporels de cette vie, n'étoient qu'une figure des châtimens éternels de l'enfer. Les captivités, où les juifs furent réduits, n'étoient qu'une figure de la captivité du Démon et du péché, où étoient tous les hommes. La délivrance promise de leur captivité, n'étoit qu'une figure de la délivrance spirituelle de la captivité du Démon et du péché. Le puissant Redempteur, qui leur étoit promis, comme un très-puissant prince et Seigneur, qui domineroit sur la terre, n'étoit, suivant leur dire, qu'une figure de Jésus-Christ, dont la puissance spirituelle a delivré tous les hommes de cette captivité du Démon et du péché, où ils étoient réduits. La Jerusalem terrestre, qui devoit être à tout jamais glorieuse et si triomphante, n'étoit aussi, suivant leur dire, qu'une figure de la Jerusalem céleste, où ils prétendent que toutes sortes de biens se trouvent en abondance, de sorte que tout ce qui est dit dans les prophètes, ou dans la loi de cette Jerusalem terrestre, ou de ce puissant redempteur qui étoit promis, ou même des sacrifices et des cérémonies, qui se faisoient en ce temslà, ne devoient s'entendre figurativement et allégo

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