Du droit au travail

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Guillaumin, 1848 - Right to labor - 50 pages
 

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Page 26 - Ajoutons que le propriétaire, dans la société moderne, ne possède pas et ne produit pas pour lui seul. La propriété ressemble à ces arbres dont chaque branche, parvenue au terme de sa croissance, retombe sur le sol, y pénètre et pousse de nouveaux rejetons devant elle. La propriété engendre et multiplie la propriété. Elle rend les capitaux, les instruments du travail de jour en jour plus accessibles. Elle ente l'industrie sur l'agriculture, le commerce sur l'industrie, et le crédit...
Page 29 - Il ne faut pas confondre le droit au travail, cette prér tention des socialistes, avec le droit de travailler, cette propriété de tout homme, dont Turgot a dit avec raison « qu'elle était la première, la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes. » Le droit de travailler n'est pas autre chose que la liberté qui appartient à chaque individu de faire de son intelligence, de ses bras et de son temps, l'emploi qu'il juge le plus profitable...
Page 27 - Le droit au travail est celui qu'a tout homme de vivre en travaillant. La société doit , par les moyens productifs et généraux dont elle dispose , et qui seront organisés ultérieurement , fournir du travail aux hommes valides qui ne peuvent s'en procurer autrement.
Page 18 - Or, quelle serait la forme sous laquelle le Droit pourrait se concilier avec les conditions d'une Société industrieuse ? La réponse est facile. « Dans l'état sauvage, pour user de son Droit, l'homme est obligé d'agir. Les Travaux de la Pcche, de la Chasse, de la Cueillette, de la Pâture sont les conditions de l'exercice de son Droit.
Page 4 - Cette propagande active, énergique, at-elle porté quelques fruits pour les écoles qui l'entreprenaient? Nullement : les rares adeptes ralliés à grand'peine ne sont que des individualités glanées ça et là, par exception, dans les rangs de la classe moyenne. Quant aux ouvriers admis à ces enseignements, ils n'en rapportent que la haine de toute hiérarchie et qu'un parti pris contre la propriété. Saint-Simon et Fourier, en se manifestant aux rangs inférieurs de la société, n'ont fait...
Page 40 - Ces officiers se produisent et se forment eux-mêmes, avec la liberté de l'industrie; ce sont les capitalistes, les manufacturiers, les ingénieurs, les administrateurs, les commis et les contre-maîtres. On n'arrive que par le mérite, par les services rendus, par l'expérience, à ces postes enviés et disputés du commandement. Mais du moment où l'individu...
Page 41 - ... dont il se réserve la direction, le candidat aura la prétention d'être rangé, non parmi les plus humbles agents du travail, mais parmi les hauts ou tout au moins parmi les moyens fonctionnaires. On le voit, le droit au travail dans les individus suppose nécessairement le monopole du travail dans les mains de l'État. Nous remontons à l'enfance des sociétés. On traite l'homme émancipé, parvenu à l'âge de la liberté, de la force et des lumières, comme les peuples encore ignorants...
Page 5 - On ro. fanatise tous ces hommes attachés auparavant au travail et au devoir, en faisant apparaître, à leurs yeux que l'on éblouit, un monde imaginaire, dans lequel l'égalité des droits entraîne le partage égal des biens. Je ne suis pas de ceux qui nient les souffrances du peuple. Je reconnais que la puissance mécanique, en développant les ressources de l'industrie, amène de violenls déchirements dans l'ordre social.
Page 32 - L'homme peut toujours employer son intelligence et ses bras ; mais le mouvement est autre chose que le travail... « Le travail, c'est l'emploi utile des forces ; on le reconnaît à ses produits... « Pour créer à volonté la production, il faudrait être en mesure de développer la consommation et d'en reculer devant soi les limites ; car les produits les plus nécessaires n'ont de valeur que par l'usage que l'on en fait. Que servirait, par exemple, d'entasser des montagnes de (') Du système...
Page 39 - ... faut donc démolir les remparts de la civilisation , pour y introduire cette machine de guerre; il faut transformer la société , il faut remplacer la liberté par le monopole, et l'action des individus par celle de l'Etat. Plus de propriété, plus d'héritage. L'État doit tout posséder, tout produire, tout distribuer. C'est lui qui donnera le travail et qui répartira la richesse. La théocratie industrielle, que prêchaient les disciples de Saint-Simon, voilà le rêve à réaliser. Nous...

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