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DES DÉCOUVERTES

ET

INVENTIONS NOUVELLES.

PREMIÈRE SECTION.

SCIENCES.

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I. SCIENCES NATURELLES.

GÉOLOGIE.

Éboulement du glacier du Weisshorn, et destruction du village de Randa, dans la vallée de Vispach, canton du Valais.

LE

E 27 décembre 1819, à six heures du matin, vers le côté oriental et très escarpé du pic de Weisshorn, élevé à plus de 9000 pieds au-dessus du village de Randa, une partie du glacier qui le domine se précipita avec le fracas du tonnerre sur la masse des glaces inférieures, et annonça, par le craquement le plus effroyable, les ravages dont la vallée était menacée. Un affreux ouragan, occasionné par la pression de ́l'air, succéda immédiatement, et opéra subitement la ARCH. DES DÉCOUV. DE 1820.

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dévastation la plus épouvantable: les glaces n'ont pas atteint le village; mais l'ouragan produit par leur chute était si violent, qu'il a fait mouvoir et remonter de plusieurs toises, des pierres de moulins ; il a déraciné, à de grandes distances, les plus forts mélèzes, et lancé des blocs de glace de 4 pieds cubes, jusqu'au-delà du village, c'est-à-dire à une demi-lieue; il a enlevé la flèche du clocher, renversé des maisons de fond en comble, et porté la charpente de plusieurs édifices à plus d'un quart de lieue dans le bois qui est au-dessus du village; huit chèvres qui étaient dans une étable, en ont été enlevées et jetées à plusieurs centaines de toises; l'une d'elles a été retrouvée vivante; deux personnes seulement ont perdu la vie dans ce bouleverse

ment.

L'avalanche, formée d'un mélange de neige, de glaces et de pierres, couvre les champs et les prairies au-dessous du village, sur une longueur moyenne de 2400 pieds au moins, et sur une largeur de 1000. La masse tombée a, l'un dans l'autre, à peu près 150 pieds de haut; ainsi tout l'éboulis contient 360 millions de pieds cubes. (Bibliothèque universelle, février 1820.)

Cavernes renfermant du nitre.

Les parties souterraines de l'état de Kentuky, dans l'Amérique septentrionale, renferment une immense quantité de nitre. La grande caverne située près de la petite rivière Tortue, passe pour en contenir un million de livres. Elle a deux entrées, distantes l'une de

l'autre de 1938 pieds; la hauteur moyenne de sa voûte est de 10 pieds, et sa largeur de 40 à 80; le fond ressemble à une grande route. Une autre caverne plus étendue, se trouve dans le comté de Warren. On y entre par une descente de to pieds, qui aboutit à un passage de 40 à 50 pieds de haut et de 30 de large. Au bout de 120 pieds, il se rétrécit et n'a plus que 15 pieds de hauteur et le double de largeur ; ensuite il s'élève à 20 pieds et s'élargit à 30 ou 40, dimension qu'il conserve environ pendant l'espace d'un mille; de là jusqu'à la distance de deux milles de son entrée, la caverne a 60 pieds de haut et 40 de large; ensuite elle a de 60 à 100 pieds de haut, et conserve à peu près la même largeur pendant un mille dans la direction de l'ouest, puis dans celle du sud-ouest, jusqu'à la distance de 6 milles (2 lieues) de son entrée; là elle aboutit à une aire qui a plus de 8 acres d'étendue, avec une voûte de pierres solides, haute de 100 pieds. De cet endroit partent cinq branches de 60 à 100 pieds, et hautes de 40 à 8o, dont l'une se dirige au sud pendant plus de deux milles, une autre à l'est, puis au nord, en offrant un plus long trajet et communiquant avec une troisième qui aboutit à la grande aire, dans la direction du nord, et parallèlement à la première branche décrite; une quatrième, au bout de deux milles, s'étend en une belle voûte dont le plus haut point est à 200 pieds au-dessus de la surface du sol; de là un passage d'environ 900 pieds de long aboutit à une troisième aire de 200 pieds carrés et haute de 50. Près de l'extrémité du passage une

belle nappe d'eau tombe, d'une roche élevée de 80 pieds, sur des fragmens de pierres, et disparaît. En retournant environ à la distance de 300 pieds, une autre avenue, dont le terrain est raboteux, va dans la direction du sud pendant plus d'un mille, et passant par dessus une éminence escarpée d'environ 180 pieds, aboutit à une autre aire dont la voûte couvre au moins 6 acres. L'extrémité de cette dernière avenue est à environ 10 milles de l'entrée de la caverne, et à 4 de la première grande aire, de laquelle un cinquième passage, long de 2700 pieds, part dans la direction du sud-est, et aboutit à une surface unie de 4 acres d'étendue et couverte de pierres calcinées brisées. Dans un passage long de 500 perches, et qui se dirige vers le midi, il y a une ouverture à peine assez large pour laisser passer un homme, et haute de 40 pieds, qui aboutit à une salle de 1800 pieds de circonférence, dont la voûte a 150 pieds d'élévation. On croit que la rivière Verte, qui est navigable pendant plusieurs centaines de milles, passe au-dessus des voûtes de cette caverne. (Extrait de la Description des EtatsUnis d'Amérique, par M. W Arden.)

Géologie des environs de Saint-Pétersbourg; par M. STRANGWAYS.

Le calcaire des environs de Saint-Pétersbourg se montre sous la forme de couches, qui, pour la plupart, n'ont que 6 à 8 pouces d'épaisseur. Ces couches renferment beaucoup de magnésie, de chlorite terreuse ou granuleuse, et de braunspath cristallisé

(chaux carbonatée ferrifère. HANY.); on n'y aperçoit aucune trace de nodules siliceux, mais en revanche on y découvre fréquemment de l'argile dont les couleurs sont très-variées. En Esthonie, les assises du calcaire sont à peu près horizontales; aux environs de la capitale, elles semblent avoir subi des bouleversemens remarquables.

Les échantillons de cette roche et les fossiles qui la caractérisent ont fait voir qu'elle appartient au calcaire de transition; ce qui paraît prouvé par les térébratules et les trilobites qu'elle renferme. On a remarqué aussi que le terrain de Saint-Pétersbourg ressemblait tellement, par son aspect et par les substances qu'il contient, à celui qui constitue les montagnes du pays de Galles, qu'il est difficile de se persuader que la roche de ces deux contrées n'ait pas la même origine. D'un autre côté, si l'on compare plusieurs des fossiles de l'Esthonie avec ceux de l'intérieur de la Russie; si l'on étudie la position géographique des couches, on est porté à les associer au calcaire magnésien, qui accompagne la formation du sel gemme du nord de l'Europe. (Bibliothéque universelle, mai 1820.)

Sur la nature et le gisement du gypse de Bex et des terrains environnans; par M. de CharpenTIER, directeur des mines du canton de Vaud.

Il résulte des observations de l'auteur: 1°. que les environs de Bex sont formés par le terrain primitif et par le terrain de transition; 2°. que le terrain primitif, qui ne se montre à découvert que sur une très

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