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avancé le contraire, c'est qu'une grande partie de mon ouvrage a été composée dans des pays protestants, où je n'ai pu consulter que des auteurs dont le texte était souvent altéré; mais encore est-ce une très-méchante excuse, car j'aurais dû vérifier un point de doctrine aussi important, depuis mon retour en France.

La seconde erreur, que je dois indiquer, se trouve dans cette phrase: Ici point de consubstantialité, point d'union hypostatique, et dans cette autre ELOHE, c'est-à-dire, tes Dieux ou plusieurs substances divines dans l'unité. Ces expressions, prises à la rigueur, détruiraient l'unité des trois personnes et l'union du Verbe avec la nature humaine. On sent bien que je n'ai pas prétendu rejeter la consubstantialité des trois personnes; que tout ce que j'ai voulu dire, c'est que je n'emploierais pas cette expression dans mes preuves, comme étant trop particulière à la théologie. On sent bien aussi que de telles inadvertances n'ont pas le danger qu'elles avaient autrefois, et qu'elles ne conduiront personne à l'erreur : toutefois elles doivent être soigneusement évitées par un homme

qui se mêle d'écrire sur des matières religieuses 1.

Je saisis avec empressement l'occasion de témoigner ici ma reconnaissance aux respectables et savants ecclésiastiques qui m'ont averti de ces erreurs. Ils ont bien voulu penser que mon ouvrage n'était pas tout-àfait inutile à la cause de la religion; et, dans les observations qu'ils m'ont communiquées, ils ont mis autant d'indulgence que de politesse. Tandis que, par une adroite manœuvre et par une dérision nouvelle, le philosophisme feint de s'alarmer des dangers imaginaires auxquels, selon lui, mon livre expose le culte chrétien, il est consolant pour moi de recevoir des marques de bienveillance de tous les rangs du clergé, sans même en excepter ce digne successeur de Léon X et de Pie VI, qui tout à la fois ranime les beauxarts, et ferme les plaies de l'Église affligée. J'étais bien loin d'espérer une si flatteuse récompense pour d'aussi faibles travaux.

1. Les erreurs dont l'auteur s'accuse ici ont été corrigées dans les éditions suivantes. (Note des premiers Éditeurs.)

AVIS

DU PREMIER ÉDITEUR.

EXTRAIT DE L'AVERTISSEMENT QUI PRÉCÉDAIT LA QUATRIÈME ÉDITION DU GÉNIE DU CHRISTIANISME, PUBLIÉE EN 1809.

<< ATALA et le GÉNIE DU CHRISTIANISME ayant donné lieu à une controverse qui a divisé l'Europe' littéraire, il est résulté une foule d'écrits polémiques, parmi lesquels se trouvent des morceaux précieux dont nous avons formé un cinquième volume. Ce sont les pièces du procès, d'après lesquelles chacun pourra se déterminer. Il n'y a personne qui ne soit charmé de trouver dans notre édition les jugements de MM. de

1. Atala était devenu un nom de parti en Angleterre ; on disait Ataliste.

Fontanes, de Bonald, Dussault, de Boulogne, de Lalot, Ginguené, etc.

<< On sent bien que nous avons été obligé de faire un choix dans le grand nombre de matériaux que nous avions sous la main : la collection entière de ces critiques égalerait la longueur de l'ouvrage critiqué. Car ce n'est pas seulement en France qu'on s'est occupé de cette controverse littéraire; les journaux étrangers en ont retenti '; les traducteurs ont pris parti dans la querelle'; les protestants et les illuminés ont écrit: on a fait en Angleterre des lectures publiques de l'ouvrage; en Italie on le trouve cité jusque dans les livres populaires'. Il y a eu des parodies, des vaudevilles, des ro

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1. Voyez DIE ALLGEMEINE LITTERATUR Zeitung: L'APE, celta d'opuscoli letterari e morali, etc.

2. Le traducteur allemand du Génie du Christianisme se déclare souvent contre l'auteur dans des notes. C'est une nouveauté singulière en fait de traduction.

3. Voyez la Lettre de A. Fr. Th. Dufossé à madame ***,

à l'occasion de l'ouvrage de M. de Chateaubriand.
4. Voyez l'Homme de désir, de M. de Saint-Martin,
5. Il buon capo d'anno. Firenze, etc.

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