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VI.

Qu'il étoit faux que Saint-Sorlin
Contre Arnauld eût fait un ouvrage.
<< Il en a fait, j'en sais le temps,
Dit un des plus fameux libraires,
Attendez.... C'est depuis vingt ans ;
On en tira cent exemplaires.

C'est beaucoup, dis-je en m'approchant;
La pièce n'est pas si publique.

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Sur la première représentation de l'Agésilas de M. de Corneille, que j'avois vue.

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4. Desmarets de Saint-Sorlin avoit écrit contre les religieuses de Port-Royal, et il étoit sur le point de mettre au jour la Défense du poëme héroïque, dirigée contre Boileau.

2. Poëme de Desmarets, ennuyeux à la mort. (B.)

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Oui, j'ai dit dans mes vers qu'un célèbre assassin,
Laissant de Galien la science infertile,

D'ignorant médecin devint maçon habile :
Mais de parler de vous je n'eus jamais dessein,
Perrault, ma muse est trop correcte;

Vous êtes, je l'avoue, ignorant médecin,
Mais non pas habile architecte.

XI.

X. Contre Linière.

Linière apporte de Senlis

Tous les mois trois couplets impies.
A quiconque en veut dans Paris,
Il en présente des copies :

Mais ses couplets, tout pleins d'ennui,

Seront brûlés même avant lui.

Sur une salire très-mauvaise, que l'abbé Cotin avoit faité, et qu'il faisoit courir sous mon nom.

En vain par mille et mille outrages

Mes ennemis, dans leurs ouvrages,

Ont cru me rendre affreux aux yeux de l'univers.
Cotin, pour décrier mon style,

A pris un chemin plus facile :
C'est de m'attribuer ses vers.

XII. Contre Cotin.

A quoi bon tant d'efforts, de larmes et de cris,
Cotin, pour faire ôter ton nom de mes ouvrages?
Si tu veux du public éviter les outrages,
Fais effacer ton nom de tes propres écrits.

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+. Il étoit tellement goutteux qu'il ne pouvoit marcher. (B.)

XIV.

Vers en style de Chapelain, pour mettre à la fin de son poëme
de la Pucelle.

Maudit soit l'auteur dur, dont l'âpre et rude verve,
Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve;
Et, de son lourd marteau martelant le bon sens,
A fait de méchans vers douze fois douze cents'.

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XVI.

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Parodie de cinq vers de Chapelle.

Tout grand ivrogne du Marais
Fait des vers que l'on ne lit guère.
Il les croit pourtant fort bien faits;
Et quand il cherche à les mieux faire,

Il les fait encor plus mauvais 2.

A MM. Pradon et Bonnecorse, qui firent en même temps paroître contre moi chacun un volume d'injures 3.

1685.

Venez, Pradon et Bonnecorse,

Grands écrivains de même force,

De vos vers recevoir le prix;

Venez prendre dans mes écrits

La place que vos noms demandent :
Linière et Perrin vous attendent.

1. La Pucelle a douze livres, chacun de douze cents vers. (B.) 2. Voici les cinq vers de Chapelle que Despréaux parodie :

Tout bon habitant du Marais

Fait des vers qui ne coûtent guère.
Pour moi, c'est ainsi que j'en fais;
I si je les voulois mieux faire,
Je les ferois bien plus mauvais.

3. Pradon, les Nouvelles remarques sur tous les ouvrages de M. D***; et Bonnecorse, le Lutrigot, parodie du Lutrin.

BOILEAU I

18

XVIII.

A la fontaine de Bourbon, où l'auteur étoit allé prendre les eaux, et où il trouva un poëte médiocre qui lui montra des vers de sa façon.

1687.

Oui, vous pouvez chasser l'humeur apoplectiqué,
Rendre le mouvement au corps paralytique,
Et guérir tous les maux les plus invétérės;
Mais quand je lis ces vers par votre onde inspirés,
Il me paroît, admirable fontaine,

Que vous n'eûtes jamais la vertu d'Hippocrène.

XIX. Sur la manière dé récitér du poëté S*** (Santeul)'.

--

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Paul, ce grand médecin, l'effroi de son quartier,
Qui causa plus de maux que la peste et la guerre,
Est curé maintenant, et met les gens en terre :
Il n'a point changé de métier.

XXI.

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A P.... (Charles Perrault.

Ton oncle, dis-tu, l'assassin,

M'a guéri d'une maladie.

La preuve qu'il ne fut jamais mon médecin
C'est que je suis encore en vie..

XXII.

A M. P*** (Charles Perrault), sur les livres qu'il a faits contre les anciens.

Pour quelque vain discours, sottement avancé

Contre Homère, Platon, Cicéron ou Virgile,
Caligula partout fut traité d'insensé,

Néron de furieux, Adrien d'imbécile.

Vous donc qui, dans la même erreur

1. Jean Santeul, né à Paris en 1639, se fit victorin, composa des

hymnes et d'autres poésies latines, et mourut en 1697.

2. Il a fait des hymnes latines à la louange des saints. (B.)

Avec plus d'ignorance, et non moins de fureur,
Attaquez ces héros de la Grèce et de Rome,
P**, fussiez-vous empereur,

Comment voulez-vous qu'on vous nomme?

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D'où vient que Cicéron, Platon, Virgile, Homère,
Et tous ces grands auteurs que l'univers révère,
Traduits dans vos écrits nous paroissent si sots?
Perrault, c'est qu'en prêtant à ces esprits sublimes
Vos façons de parler, vos bassesses, vos rimes,
Vous les faites tous des Perraults.

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Sur ce qu'on avoit lu à l'Académie des vers contre Homère et contre Virgile.

1687.

Clio vint, l'autre jour, se plaindre au dieu des vers
Qu'en certain lieu de l'univers

On traitoit d'auteurs froids, de poëtes stériles,
Les Homères et les Virgiles.

«Cela ne sauroit être, on s'est moqué de vous,
Reprit Apollon en courroux :

Où peut-on avoir dit une telle infamie?

Est-ce chez les Hurons, chez les Topinamboux ?
C'est à Paris. C'est donc dans l'hôpital des fous?
- Non, c'est au Louvre, en pleine Académie. »>

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J'ai traité de Topinamboux

Tous ces beaux censeurs, je l'avoue,

Qui, de l'antiquité si follement jaloux,

Aiment tout ce qu'on hait, blâment tout ce qu'on loue;
Et l'Académie entre nous,

Souffrant chez soi de si grands fous,
Me semble un peu Topinamboue.

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Le bruit court que Bacchus, Junon, Jupiter, Mars,
Apollon, le dieu des beaux-arts,

Les Ris mêmes, les Jeux, les Grâces et leur mère,
Et tous les dieux, enfans d'Homère,

Résolus de venger leur père,

Jettent déjà sur vous de dangereux regards

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