J JE DE L'AUTEUR. E m'étois flaté de conduire ce a i se des Athéniens contre Syracufe étant la plus grande que cette République ait jamais faite, & étant devenue la principale cause de sa chute, je n'ai pas cru devoir couper la narration d'un événement fi grand & fi lié; & il me semble que c'auroit été tromper l'attente du Lecteur, fi, après l'avoir introduit dans une fcéne pleine d'actions & de mouvemens, je lui en avois dérobé la catastrophe. J'ai retranché tout le reste, & l'ai renvoié au Volume suivant. Malgré tous ces retranchemens, celui-ci est demeuré encore très incommode pour les Lecteurs, qu'il charge d'un trop grand poids; pour les Ouvriers, qui ne peuvent le relier qu'avec peine; & fur-tout pour le Libraire, dont la dépense est augmentée considérablement par le furcroit de cinq ou fix feuilles de plus que dans les deux premiers Volumes, c'est-à-dire de 150.0 de de 200. pages. Il m'a paru que le Public, par rapport à Pimpreffion de ceLivre, n'étoit pas mécontent ni du papier, ni des caracteres, ni de l'exactitude & de la correction; & j'ai veillé à ce qu'on y apportát tous les foins possibles. Sur la représentation que m'a fait la Veuve du Libraire, (car Dieu a appellé à lui depuis peu fon mari) que ce troisiéme Volume furpassoit de beaucoup les deux autres, je n'ai pů lui refufer la grace qu'elle m'a demandée, & que je regarde comme une justice, qui est d'ajouter dix fols au prix ordinaire, mais pour ce Volume feulement. Je l'ai priée de continuer d'avoir égard aux perfonnes qui s'adresseront à elle avec un témoignage de ma part. Je prendrai de meilleures mesures dans la fuite, & ne tomberai plus dans le même inconvénient. Dès que l'impreffion de ce troifiéme Volume a été achevée on a com cominmencé à réimprimer les deux premiers. J'y ai fait quelques corrections & quelques légers changemens, sur les avis que des amis m'ont. donnés. Je les aurois marqués à la fin de ce Volume, si je n'avois craint de le trop charger: je le ferai dans les Volumes suivans, afin que ceux qui ont la premiere édition puissent en faire usage. Ce petit recueil de corrections, c'est-à-dire de fautes, ramaffées ensemble, & mises sous les yeux du Lecteur, ne peut pas être fort agréable à l'amour propre, mais il peut être utile au public, en rendant le livre moins défectueux; & cela doit me fuffire. D'ailleurs, en matiere de litterature, comme dans la morale, les fautes reconnues & avouées fincérement, font oubliées, ou, pour mieux dire, ne subsistent plus. Je prie les Lecteurs, qui auront remarqué dans ces trois Volumes des endroits qui leur paroîtront demander quelque changement néceffaire, foit pour la juftesse de l'expreffion, soit pour la vérité des faits, foit pour l'exactitude des dates, soit même pour quelques circonstances effentielles que j'aurai omises, de vouloir m'en donner avis, en adressant leurs lettres chez le Libraire. On me permettra de n'y faire d'autre réponse que celle que je fais ici par avance, en témoignant, dès à présent, une très fincere & très vive reconnoiffance à toutes les personnes qui voudront bien m'aider de leurs lumieres. mander J'aurois dů, dès le commencement de cet Ouvrage, indiquer l'édition des principaux Auteurs grecs que j'y cite. Je le ferai ici. HERODOTUS. Francof. An. 1608. Stephanum, an. 1588. XENOPHON. Lutetia Parifiorum, apud Societatem Gracarum Editionum, an. 1625. POLYBIUS. Parisiis, an. 1609. |