Vous avez voulu que nous fuffions LONles dépositaires de leurs corps, aussi GUE,, bien que les témoins de leur valeur? MAIN. & vous voudriez maintenant livrer دو دو leurs dépouilles à leurs meurtriers, , en nous abandonnant aux Thébains, » qui combattoient contre eux à la دو bataille de Platée? Affervirez-vous >> une province, où la Grece a recouvré fa liberté? Détruirez-vous les מ temples des dieux, à qui vous devez la victoire? Abolirez-vous la mé„moire de leurs fondateurs, qui ont ,, tant contribué à votre falut? Ici, ,, nous ofons le dire, nos intérêts font „ joints à votre gloire, & vous ne pouvez livrer vos anciens amis & „vos bienfaiteurs à l'injuste haine des Thébains, fans vous couvrir vous même d'une éternelle infamie. De fi justes remontrances paroif foient devoir faire quelque imprefsion sur l'efprit des Lacédémoniens : mais ils furent plus sensibles à la réplique que firent les Thébains, qui étoit pleine d'amertume & de fiel contre ceux de Platée; & d'ailleurs ils avoient apporté leurs ordres de Lacédémone. Ils persisterent done dans leur premiere demande, Si les Bbs Pla ARTA- Platéens leur avoient rendu quelque XERXE service depuis la guerre ; & les faifant paffer l'un après l'autre, à mesure qu'ils répondoient, Non, on les égorgeoit sans pardonner à pas un. Il en mourut environ deux cens de la forte, avec vingt-cinq Athéniens, qui se trouvant parmi eux subirent le même fort. Leurs femmes, qui avoient été prises, furent reduites en captivité. Ensuite les Thébains peuplerent la ville de quelques bannis de Mégare & de Platée: mais l'année d'après ils la raferent entierement. C'est ainsi que les Lacédémoniens, dans l'espérance de tirer de grands avantages des Thébains, facrifierent Platée à leur animofité, quatre-vingt-treize ans après qu'elle étoit entrée dans Palliance des Athéniens. ΑΝ. Μ. 3578. LA SIXIEME année de la guerre du Péloponnése la peste recom Av. J. C. mença à Athènes, & y emporta en 426. Thucid. core bien du monde. kb. 7. pag. 232. LON §. IV. Les Athéniens prennent Pyle, GUE puis y font alliégés. Lacédémoniens MAIN. enfermés dans la petite île de Sphactérie. Cléon s'en rend maître. Mort d'Artaxerxe. Sixieme & septieme année de la guerre. J'OMETS plusieurs événemens particuliers des campagnes fuivantes, qui se pasfoient toujours de la même forte, les Lacédémoniens faisant régulierement chaque année des courses dans l'Attique, & les Athéniens dans le Péloponnése, outre quelques attaques de places de part & d'autre en différents endroits. Celle de Pyle, AN. M. petite ville de Messénie, éloignée seu--3579. lement de * quatre cens stades de La Av. J. C. cédémone, fut une des plus confide 425. rables. Les Athéniens, fous la con- lib. 4. p. duite de Démosthene, s'en étoient 253.280. rendu maîtres, & s'y étoient extre- D mement fortifiés: c'étoit la septie me lib. 12. année de la guerre. Les Lacédémo. pag. 112. niens abandonnerent auflitôt Parti- 114, * Vingt que, pour reprendre cette place, & lieues. il l'attaquerent par terre & par mer. Brasidas, l'un de leurs Chefs, s'y distingua par des actions de bravoure Bb 6 Thucyd. Diod. ART A- extraordinaires. Il y avoit vis-à-vis XERXE de la ville une petite île, nommée _ Sphactérie, qui pouvoit incommoder extrêmement les assiégés, & fermer l'entrée du port. Ils y jettérent un corps de troupes, qui étoit l'élite des Lacédémoniens : ils étoient au nombre de quatre cens vingt, fans compter les Ilotes. Il se donna un combat fur mer, où les Athéniens eurent l'avantage, & ils dresserent un trophée. Ensuite ils environnerent l'ile & firent garde tout au tour, pour empêcher & que ceux qui y étoient n'en fortiffent, & qu'on n'y fit entrer des vivres. La nouvelle de la défaite étant venue à Sparte, le Magiftrat crut l'affaire de telle conféquence, qu'il se transporta fur le lieu pour voir de plus près ce qu'il falloit faire; & jugeant qu'il étoit impossible de fauver ceux qui étoient dans l'île, & qu'on les prendroit à la fin foit par famine ou autrement, il fit proposer un accord. On consentit à une suspenfion d'armes, pour donner le tems aux Lacédémoniens d'envoier à Athénes, à la charge qu'ils livreroient cependant toutes leurs galeres, & qu'ils ne pour* Pour les maîtres deux Chanix Attiques de farine, qui montent à peu près à quatre livres &demie, deux Cotyses de vin, c'est-à-dire une grande chopine ; & un morceau de viande: & la moitié pour les valets. pourroient attaquer la place ni par LONmer ni par terre jusqu'au retour des GUEdéputés: qu'en fatisfaifant à ces con- MAIN. ditions, les Athéniens fouffriroient qu'on portât des vivres à ceux qui étoient dans l'île à * raison de tant pour le maître, & de moitié pour le valet, le tout publiquement à la vûe des deux armées. Que les Athéniens de leur côté pourroient faire garde autour de l'île, pour empêcher que rien n'y entrât ou n'en fortit, fans faire pourtant aucune attaque. Qu'au cas qu'il y eût la moindre contravention à cet accord, la tréve feroit rompue: finon, qu'elle dureroit jufqu'au retour des députés, que les Athéniens s'obligeoient de mener & de ramener; & qu'alors on rendroit aux Lacédémoniens leurs navires en l'état qu'ils les auroient donnés. Tels furent les articles du traité. Les La cédémoniens commencerent à l'exécuter, en livrant environ soixante vaisseaux, &kenvolerent à Athénes leurs députés Quand |