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ARTA- fermer avec le Sénat, les Magiftrats, XERXE & la fleur des citoiens qui étoient

pour lui.

Après que les Lacédémoniens se fu. rent retirés, les Atheniens distribuérent des troupes pour garder tous les postes importans sur terre & fur mer, selon le plan qu'ils prétendoient fuivre tant que dureroit la guerre. On Trois résolut aussi de tenir toujours en rémillions. ferve mille talens, & cent galéres, pour n'en faire usage, qu'au cas que les ennemis attaquassent l'Attique par mer, avec peine de mort contre ceux qui proposeroient de les emploier ailleurs.

Les galéres qu'on avoit envoiées contre le Péloponnese, y firent de grands ravages, & consolérent un peu les Athéniens des pertes qu'ils avoient souffertes. Un jour qu'on fit l'embarquement, & que Périclès montoit sur son vaisseau, tout d'un coup le soleil vint à s'éclipser entiérement, & la terre fut couverte de ténébres. Ce phénoméne jetta l'épouvante & la consternation dans l'esprit des Athéniens, qui étoient accoutumés par superstition, & par l'ignorance des causes naturelles, à regarder ces for

tes

:

1

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tes d'événemens comme des présages LON-
funestes. Périclès voiant donc son pi- GUE-
lote étonné & incertain de ce qu'il MAIN.
devoit faire lui jetta son manteau
fur le visage, & lui demanda s'il
voioit. Le pilote lui aiant répondu
que le manteau l'en empéchoit, Péri-
clès lui fit comprendre qu'une pareille
cause, c'est-à-dire le vaste corps de
la lune interpofé entre ses yeux & le
soleil, l'empêchoit d'en voir la clarté.

lib. 2, p.

La premiére année de la guerre du Thucyd. Péloponnese étant ainsi révolue, les 122-130. Athéniens, pendant l'hiver, firent des funérailles publiques, felon l'ancienne coutume, fi conforme à l'humanité & à la reconnoissance, à ceux qui avoient été tués dans cette campagne; & ils pratiquérent toujours depuis cette cérémonie, tant que la guerre dura. Pour cela on dressoit, trois jours auparavant, une tente, où l'on expofoit les offemens des morts, & chacun jettoit dessus des fleurs, de l'encens, des parfums, & autres choses semblables. Puis on les chargeoit fur des chariots dans des cercueils de cy- près, chaque Tribu aiant son cercueil & fon chariot séparé: mais il y en a voit un qui portoit un grand cercueil vui

Z2

:

:

ARTA- * vuide pour ceux dont on n'avoit pu
XERXE trouver les corps. La marche se fai-

foit avec une pompe grave, majef* C'est tueuse, & pleine de religion. Un ce qu'an grand nombre d'habitans foit ciappelle Ce- toiens, foit étrangers, affistoit à cette

natopbe,

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lugubre cérémonie. Les parentes des défunts se trouvoient au sépulcre pour. pleurer. On portoit ces offemens dans un monument public au plus beau faubourg de la ville, appellé le Ceramique, où l'on a renfermé de tout tems ceux qui font morts à la guerre, excepté ceux de Marathon, qui, pour leur rare valeur, furent enterrés au champ de bataille. Ensuite on les couvroit de terre, & l'un des citoiens les plus considérables de la ville faisoit leur oraison funébre. Ici Périclès fut choisi pour remplir cette honorable fonction. Quand la cérémonie fut achevée, il passa du sépulcre sur la Tribune pour être mieux entendu de tout le monde, prononça son difcours. Thucydide nous l'a conservé tout entier. Soit qu'il soit effectivement de Périclés, ou qu'il faille l'attribuer à son historien, on peut dire qu'il est veritablement digne de la réputation de ces deux grands hommes par

par la noble fimplicité du stie, la so- LoNlide beauté des pensées, & la gran- GUEdeur des sentimens qui y régnent par MAIN. tout. Après qu'on avoit ainsi paié folennellement ce double tribut de Thucyd. pleurs & de louanges à la mémoire pag. 130. des braves foldats qui avoient facrifié leur vie pour la défense de la liberté commune, le public, qui ne bornoit pas fa reconnoissance à des cérémonies ni à des larmes stériles, prenoit soin de la subsistance de leurs veuves, & des orphelins qui étoient restés en bas âge. Puissant a éguillon pour exciter le courage parmi les citoiens. Car les grands hommes se forment, où le mérite est le mieux récompenfé.

Vers la fin de la même campagne, les Athéniens firent alliance avec Sitalcès roi des Odrysiens dans la Thrace, &, en conféquence de ce traité, reçurent son fils au nombre des citoiens d'Athénes. Ils se réconcilierent auffi avec Perdiccas roi de Macédoine en lui rendant la ville de Thermes; après quoi il se joignit à eux pour faire la guerre ensemble dans la Chalcide.

a

§. II.

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Z 3 α. Αθλα γάρ οἷς κειται ἀρετῆς μέγιςα, τοῖς δὲ και ἄνδρες ἄριςοι πολιτένωσι

ARTA- §. II. L'Attique ravagée par la peste.

XERXE

ΑΝ. Μ.

3574Av. J. C. 430.

102.

Pericl.

Le commandement ôté à Périclès : Lacédémone a recours aux Perses. Prise de Potidée par les Athéniens. Rétablissement de Périclès: Sa mort : celle d'Anagore.

II. & III. année de la guerre.

AU COMMENCEMENT de la seconde campagne, l'ennemi entra dans

le pays comme auparavant, & y fit Thucyd. le dégât. Mais la contagion en fit un lib. 2. p. bien plus grand dans Athénes: on 130-147. n'en avoit jamais vû de semblable. On Diod. dit qu'elle avoit commencé en Ethioreg. 101. pie, d'où elle descendit en Egypte, & Plut. in de là gagna la Libye, & une grande patrie de la Perse, puis vint fondre pag. 171. tout-à-coup dans Athénes. Thucydide, qui fut lui-même attaqué de cette maladie, en décrit toutes les circonftances & tous les symptomes, dans un grand detail, afin, dit-il, qu'une reEpidem, lation exacte pût servir d'instruction à lib.3.5.3. la postérité si un pareil malheur arrivoit une seconde fois. Hippocrate, Lib. 2. qui fut emploié à la cure des malaCap. 47. des, en a fait aussi la description en Médecin; & Lucréce en Poéte. Le mal

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