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ARTA-en tumulte, il entra tout armé dans XERXE l'assemblée, ce qu'il avoit défendu par une loi expreffe. Un particulier lui reprocha qu'il violoit lui-même ses loix. Now: dit-il, je ne les viole point, mais je les Scelerai de mon fang; & fur le champ il se tua de son épée.

Diod

8. 12,

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4. Zaleucus, autre Législateur.

DANS le même tems, il y eut chez les Locriens un autre Législateur céleg. 79. bre, nommé ZALEUCUs; disciple de Pythagore auffi bien que Charondas. Il ne nous reste presque qu'une espece de préambule qu'il avoit mis à la tête de ses loix, qui en donne une grande idée. Il demande de ses citoiens avant tout, qu'ils croient & foient fortement perfuadés qu'il y a des dieux ; & il ajoute qu'il ne faut que lever les yeux vers le ciel, & en considérer l'ordre & la beauté, pour se convaincre qu'un ouvrage si merveilleux ne peut point être l'effet du hazard ni de l'industrie humaine. Par une conféquence & une fuite naturelle de cette perfuafion, il les exhorte à honorer & à respecter les dieux, comme auteurs de tout ce qu'il y a de bon, de juste, & d'honne te parmi les mortels; & de les honorer,

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rer, non simplement par des sacrifices LON& par de magnifiques présens, mais GUEpar une sage conduite, & par des mœurs MAIN. pures & chastes, qui plaisent aux dieux infiniment plus que tous les sacrifices.

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Après cet exorde si plein de religion & de pieté, où il montre la Divinité comme la source primitive des loix, comme la principale autorité qui en commande l'observation comme le plus puissant motif pour y être fidele, & comme le parfait modele auquel on doit fe conformer, il passe au détail des devoirs que les hommes ont les uns à l'égard des autres, & leur donne un précepte fort propre à conferver dans le commerce de la vie la paix & l'union, en commandant de ne pas rendre éternelles les haines & les difsensions, ce qui marqueroit un esprit féroce & indomtable: mais d'en user à l'égard de leurs ennemis, comme devant bientôt les avoir pour amis. Il ne faut pas attendre du paganisme une plus haute perfection.

Quant à ce qui regarde les Juges & les Magiftrats, après leur avoir représenté qu'en prononçant les jugemens ils ne doivent se laisser prévenir ni par l'amitié, ni par la haine, ni par aucu

ARTA-ne autre passion; il se contente de les XERXE exhorter à éviter avec soin toute hauteur & toute dureté à l'égard des parties, qui font affez à plaindre d'avoir à efsuier les peines & les fatigues qu'entraîne après elle la poursuite d'un procès. Leur place en effet, quelque laborieuse qu'elle soit, ne leur donne aucun droit de faire sentir leur mauvaise humeur aux parties. Ils leur doivent la justice par état & par la qualité même de Juges; & lorsqu'ils la leur rendent, même avec douceur & avec humanité, ce n'est qu'une dette dont ils s'acquittent, & non une grace qu'ils leur accordent.

Pour écarter de sa République le luxe, qu'il regardoit comme la ruine certaine d'un Etat, il ne suivit pas la pratique établie parmi quelques n'ations, où l'on croit qu'il suffit, pour le réprimer, de punir les contraventions à la loi par des amendes pécuniaires. Il s'y prit, dit l'historien, d'une maniere plus adroite & plus ingénieuse, & en même tems plus efficace. Il défendit aux femmes de porter des étofes riches & précieuses, des habits brodés, des pierreries, des pendans d'oreilles, des colliers, des brasselets, des anneaux

d'or,

d'or, & d'autres ornemens de cette LoNforte, n'exceptant de cette loi que les GUEfemmes prostituées. Il fit, à l'égard des MAIN. hommes, un reglement semblable à proportion, n'en exceptant pareillement que ceux qui consentiroient à paffer pour débauchés & pour infames. Par cette voie il détourna facilement, & fans violence, les citoiens de tout ce qui sentoit le luxe & la mollesse. a Car il ne fe trouva personne qui eût affez renoncé à tout sentiment d'honneur, pour vouloir porter aux yeux de toute une villle les marques de sa honte, s'attirer par là le mépris & la risée publique, & deshonorer pour toujours fa famille.

5. Milon l'Athléte.

Nous l'avons vû à la tête d'une asmée remporter une fort grande victoire. Mais il étoit encore plus célebre par sa force athlétique, que par fon courage guerrier. On le surnommoit le Crotoniate, du nom de Crotone fa patrie. C'est celui dont nous avons dit que Démocede, ce fameux médecin, qui Ys étoit

a More inter veteres recepto, qui satis pœnarum adversùs impudicas in ipsa professione Aagitii credebant. Tacit. Annal, lib. 2. 6. 85.

ARTA- étoit son compatriote, avoit épousé la XERXE fille, après s'être sauvé de la Cour de

Lib. 6.

370.

Darius pour revenir dans la Grece. Paufanias dit que Milon fut sept pug. 369. fois victorieux aux Jeux Pythiens, une fois étant enfant; qu'il remporta fix victoires aux Jeux Olympiques, toutes à la lutte, l'une desquelles lui fut ajugée aussi pendant son enfance, & que s'étant présenté une septiéme fois à Olympie pour la lutte, il ne put y combatre faute d'antagoniste. Il empoignoit une grenade de maniere, que, sans l'écrafer, il la ferroit fuffifamment pour la retenir malgré les efforts de ceux qui tâchoient de la lui arracher. Il se tenoit si ferme fur un * * Ise-dif- disque qu'on avoit huilé pour le renque étoit dre plus gliffant, qu'il étoit impoffible de l'y ébranler. Il ceignoit sa tête d'une corde, comme d'un diadème; après quoi, retenant fortement son haleiplate & ne, les veines de fa tête s'enfloient jufqu'au point de rompre la corde. Lorfqu'appuiant son coude sur son côté il présentoit la main droite ouverte, les doigts ferrés l'un contre l'autre, à l'exception du pouce qu'il élevoit, il n'y avoit force d'homme qui pût lui écarter le petit doigt des trois autres.

une efpece de pa let, de farme

ronde,

Tour

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