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XER-sous le nom de Décemvirs avec une X E S. autorité absolue, rédigérent les loix des XII. Tables, qui font le fondement & la source du Droit Romain.

ΑΝ. Μ.

3531.

Av. J. C. 473. Ctes. C. 2.

b. 11.

§. XVIII. Mort de Xerxès, tué par Artabane. Son caractere.

LES MAUVAIS succès qu'avoit eu Xerxès dans son expédition contre la Grece, & qui avoient continué depuis,

lui abbattirent enfin le courage. ReDiod. nonçant à tout projet de guerre & de conquête, il se livra entierement au pag. 52. luxe & à la moleffe, & ne pensa plus Justin. qu'à ses plaisirs. * Artabane, Hyrcalib. 3. nien de naissance, Capitaine de ses * Ce n'est gardes, & depuis longtems un de ses pas Arta- premiers favoris, s'aperçut que cette bane On- conduite lui avoit attiré le mépris de ses sujets; & crut que c'étoit une oc

cap. 1.

cle de Xerxès.

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cafion favorable de conspirer contre Ariftot. son Maître; & il porta ses vûes amPolitio. bitieuses jusqu'à se flater de remplir lib.5. cap. fa place, & de monter sur son trône. 10. pag. Une autre raison put bien aussi le porter à ce crime. Xerxès lui avoit ordonné de faire mourir Darius Painé de ses fils; l'histoire ne nous apprend point pour quelle raison. Comme cet ordre avoit été donné au mi

milieu d'un repas, & dans la chaleur X E Rdu vin, il crut que Xerxès l'oublie- X E S. roit, & il ne se hâta pas de l'exécuter. Mais il se trompa: le Roi se plaignit de n'avoir point été obéi. Artabane craignit donc fon reffentiment, & crut devoir le prévenir. Il engagea dans son complot Mithridate l'un des Eunuques du palais, & grand Chambellan du Roi; & par fon moien il entra dans la chambre où couchoit le Prince, & le tua pendant qu'il dormoit. De là il alla trouver Artaxerxe troisieme fils de Xerxès. Il lui apprit le meurtre de son pere, & en chargea Darius son frere aîné, comme si l'impatience de regner l'eût porté à commettre ce parricide. Il ajoutoit que pour se mettre pleinement en fûreté, son dessein étoit de se défaire encore de lui, qu'ainsi il étoit nécessaire qu'il se tînt sur ses gardes. Ces discours aiant fait fur Artaxerxe, encore jeune, toute l'impression que souhaitoit Artabane, il alla fur le champ dans l'appartement de son frere, &, foutenu par Artabane & par ses gardes, il l'égorgea. Hystaspe, second fils de Xerxès, étoit celui à qui la couronne appartenoit après Darius; mais com

XER- me il se trouvoit alors dans la BacXES. triane, dont il étoit Gouverneur, Artabane mit Artaxerxe sur le trône, dans l'intention de ne l'y laisser que jusques à ce qu'il eût formé un parti affez fort pour l'en chaffer, & y monter lui-même. La grande autorité dont il avoit joui, lui avoit acquis un grand nombre de créatures. Il avoit outre cela sept fils: tous grands de taille, bienfaits, pleins de force & de courage, & élevés aux plus grandes dignités de l'Empire. Le secours qu'il s'en promettoit, étoit principalement ce qui l'avoit porté à ce dessein ambitieux. Mais, pendant qu'il se hâtoit de l'amener à sa fin, Artaxerxe aiant découvert ce complot par le moien de Mégabyze, qui avoit épousé une de ses sœurs, travailla à le prévenir, & le tua avant qu'il eût pu exécuter sa trahifon. Par fa mort ce Prince s'affermit dans la possession du roiaume.

Nous venons de voir périr Xerxès, un des Princes les plus puissans qui aient jamais été. Je n'ai pas besoin de prévenir le Lecteur sur le jugement qu'il en faut porter. On voit autour de lui tout ce qu'il y a de plus grand & de plus éclatant selon les hommes :

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le plus vaste empire qui fût alors sur XERla terre, des richesses immenfes, des XES. armées de terre & de mer dont le nombre paroit incroiable. Tout celà est autour de lui, non en lui, & n'ajoute rien à ses qualités naturelles. Mais, par un aveuglement trop ordinaire aux Grands & aux Princes, né dans l'abondance de tous les biens avec une puissance fans bornes, dans une gloire qui ne lui avoit rien couté, il s'étoit accoutumé à juger de ses talens & de fon mérite personnel par les dehors de sa place & de son rang. Il méprise les sages conseils d'Artabane fon oncle & de Démarate, qui seuls ont le courage de lui dire la vérité; & il se livre à des courtisans adorateurs de sa fortune, & uniquement occupés à le flater dans ses passions. Il mefure & prétend régler le succès de ses entreprises sur l'étendue de son pouvoir. La foumission servile de tant de peuples ne pique plus son ambition; &, dégouté d'une obéissance trop prompte & trop facile, il se plait à exercer sa domination sur les élémens, à percer les montagnes & à les rendre navigables, à châtier la mer pour avoir rompu fon pont, à entreP 4

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XER- prendre follement d'en captiver les XES. flots par des chaînes qu'il y fait jetter. Plein d'une vanité puerile & d'un orgueil ridicule, il se regarde comme le maître de la nature: il croit qu'aucun peuple n'ofera attendre son arrivée : il compte avec une présomptueuse & folle afsurance fur les millions d'hommes & de vaisseaux qu'il traîne après lui. Mais, quand après la bataille de Salamine, il vit les tristes restes & les honteux débris de ses troupes innombrables répandus dans toute la Grece, a il comprit quelle difference il y avoit entre une armée & une foule d'hommes. En un mot, pour bien juger de Xerxès, il ne faut que le mettre à côté d'un simple bourgeois d'Athénes, d'un Miltiade, d'un Thémistocle, d'un Aristide. D'un côté est tout le bon fens, la prudence, l'habileté dans le métier de la guerre, le courage, la grandeur d'ame: de l'autre on ne voit que vanité, orgueil, entètement, une bassesse de sentimens qui fait pitié, & quelquefois même une brutalité & une barbarie qui font horreur.

LI

a Stratusque per totam passim Græciam Xerxes intellexit, quantum ab exercitu turba distaret. Senec, de benef. lib. 6. cap. 32.

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