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située la ville de Suez au fond de la DAmer rouge. De là il se transporta à RIUS. Sufe, où il rendit compte à Darius de ses découvertes. Après cela Darius entra dans les Indes avec une armée, & réduisit tout ce grand pays sous fa domination. On s'attendroit naturellement à connoître les circonstances d'une guerre si importante. Hérodote n'en dit pas un mot. Il nous ap- Lib. 3. prend seulement que le pays des Indes faisoit le vingtième des gouvernemens de l'empire de ce Prince, & qu'il lui rapportoit tous les ans trois cens foixante talens d'or ce qui mon. te à près d'onze millions.

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§. VI. Revolte des Ioniens.

:

DEPUIS que Darius fut revenu à Su- AN. M. se après son expédition de Scythie, il 3500. avoit donné le gouvernement de Sardes Av. J. C. à Artapherne un de ses freres, & à 504 Otane le commandement en chef de la lib. 5. Thrace, & des Pays voisins le long de cap. 25. la mer, à la place de Mégabyse.

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Herod.

28.34.

Une légere étincelle formée par Herod. une sédition qui s'éleva à Naxe, al- lib.5.cap. luma un grand incendie & donna , lieu à une guerre considérable. Naxe

étoit la plus puissante île des Cyclades

dans

DA- dans la mer Egée, aujourd'hui l'ArRIUS. chipel. Les principaux habitans aiant été accablés par le plus grand nombre, plusieurs des riches furent chasses de l'île, & exilés. Ils se réfugierent à Milet, où ils implorerent l'assistance d'Aristagore, pour les faire rétablir dans leur patrie. Il gouvernoit alors cette ville comme Lieutenant d'Hystiée, dont il étoit neveu & gendre, & que Darius avoit emmené avec lui à Suse. Aristagore promit aux exilés tous les secours qu'ils demandoient.

Mais n'étant pas affez puiffant de lui-même pour exécuter ce qu'il avoit projetté, il se rendit à Sardes, & communiqua l'affaire à Artapherne. Il lui représenta que c'étoit là une occafion très favorable pour réduire Naxe sous la puissance du Roi: que si une fois il en étoit maître, toutes les autres Cyclades tomberoient d'elles mêmes l'une après l'autre sous fa domination: qu'enfuite l'Ile d'Eubée, (Négrepont) qui étoit aussi grande que, celle de Cypre, en étant tout près, feroit fort facile à conquérir, ce qui donneroit au Roi un libre paffage en Grece, & les moyens de fou

mettre tout ce pays à fon obéissance:

qu'au

1

qu'au reste cette entreprise ne deman- DA-
doit qu'une centaine de vaisseaux pour RI U S.
être exécutée avec succès. Cette pro-
position plut fi fort à Atapherne,
qu'au lieu de cent vaisseaux qu'Ari-
stagore lui demandoit, il lui en pro-
mit deux cens, pourvû qu'il obtint le
consentement du Roi.

Le Roi, ébloui par les grandes ef Av. M.
pérances dont on le flatoit, ne man- 3501.
Av J. C.
qua pas d'approuver extrêmement cet-
te entreprise, qui pourtant n'étoit 503.
qu'injustice, qu'ambition demesurée,
que perfidie de la part d'Aristagore &
d'Artapherne. Aucune considération
ne l'arrête un moment. Le projet le
plus criant est formé & accepté sans la
moindre hésitation. L'utilité, la con-
venance, décident seules. Cette Ile est
à la bienféance des Perses: c'est un ti-
tre fuffifant pour y porter la guerre.
Et il faut juger à peu-près de même de
presque toutes les autres expéditions
de ce Prince.

Dès qu'Artapherne eut obtenu le consentement du Roi pour cette entreprise, il se mit en devoir de l'exécuter. Afin de cacher son dessein, & de furprendre ceux de Naxe, il fit courir le bruit que la flote alloit vers l'Hellefpont,

1

!

1

DA- pont, & il envoia au printems suivant RIUS. à Milet le nombre de vaisseaux dont

Herod.

35.36.

il étoit convenu, sous le commandement de Mégabate, noble Persan de la famille roiale d'Achéméne. Mais sa commiffion portant qu'il obéiroit aux ordres d'Ariftagore, ce fier Perfan ne put supporter d'être sous le commandement d'un Ionien, qui d'ailleurs agissoit à fon égard avec hauteur & empire. Cette pique fit naître entre ces deux Généraux une divifion, qui alla si loin, que Mégabate, pour se venger d'Aristagore, fit savoir fous main aux Naxiens que c'étoit à eux qu'on en vouloit. Sur cet avis, ils pourvurent si bien à leur défense, que les Perfes, après avoir emploié quatre mois au siege de la capitale de l'ile, & consumé toutes leurs provifions: furent obligés de se retirer.

Cette entreprise aiant ainsi échoué, lib. 5. cap. Mégabate en rejetta toute la faute fur Aristagore, & le décria absolument AN. M. auprès d'Artapherne. L'lonien fentit tout d'un coup que l'affaire entraîneroit, non seulement la perte de son gouvernement, mais fa ruine entiére. L'extrémité où il se voioit réduit, lui fit naitre la pensée de se revolter con

3502. Av. J. C.

502.

tre

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tre le Roi, n'envisageant point d'au- DAtre moyen de se tirer de cet embarras. RIUS. A peine avoit-il formé ce deslein, qu'il reçut un messager de la part d'Hyftiée, qui lui conseilloit la mème chose. Hystiée, après avoir demeuré quelques années à la Cour de Perse, dégouté des manieres Persanes, & defirant ardemment de retourner en son pays, donna ce conseil à Aristagore, comme le moien le plus apparent de parvenir à ses fins. Il se flatoit, qu'en cas qu'il s'excitat quelques troubles en lonielikt pourroit perfuader à Darius de l'envoier en ce pays - là pour les appaiser, comme cela arriva effectivement. Dès qu'Aristagore eut vû ses desseins appuiés des ordres d'Hystiée il les communiqua aux Chefs des Ioniens, qu'il trouva trèsdisposés à entrer dans ses vûes. Il ne délibéra donc plus, & déterminé à la revolte il ne fongea plus qu'à en préparer les voies.

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Les Tyriens, après la prise de leur AN. M. ville par Nabucodonofor aint été 3592. réduits dans l'esclavage, avoient Av. J. C.

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gémi sous cette oppression pendant le cours de foixante-dix ans. Mais,

ce terme expiré, ils furent rétablis, felon

502.

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