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Balmès a eue pour S. Thomas (p. 1-18). Le P. Getino a continué sa savante étude sur François de Vitoria, le créateur du droit international (p. 19-35).

En janvier, suite de l'étude du P. Getino sur François de Vitoria. Le P. Paredes commence une exposition des idées esthétiques de S. Thomas (p. 315-357), qu'il poursuit dans le numéro de mars. Le P. Getino publie alors un article intitulé: Por los mundos del tomismo, où il s'efforce de réfuter le prétendu averroïsme théologique de S. Thomas, contre M. Asin y Palacias (p. 46-56).

En mai, le P. Colunga étudie les rapports de l'Eglise catholique et de la mentalité moderne. Il rappelle que l'Eglise catholique n'a lié son sort à celui d'aucun système philosophique: son enseignement admet beaucoup de systèmes et de directions. Cependant, toute religion est une philosophie rudimentaire. La religion catholique impliqué au moins ces deux vérités philosophiques : qu'il y a un Dieu et une Providence. La scolastique étant le système qui cadre le mieux avec les enseignements de l'Eglise, il est naturel que celle-ci ait une préférence pour elle et lui donne le nom de philosophie chrétienne. Le P. Colunga ne veut point d'un mélange hétérogène de kantisme et de thomisme, tel que certains apologistes catholiques ont essayé de le faire. Entre les deux systèmes, l'opposition est irréductible. Les principes de la scolastique n'ont pas encore été détruits; ils cadrent avec tous les progrès scientifiques (p. 232-250).

Razon y Fe. En octobre, suite de l'étude du P. Murillo sur le Problème synoptique (p. 163-180). Le P. Ugarte de Ercilla étudie Balmès en tant que psychologue expérimental (p. 180

195). Le P. Minteguiaga défend les droits de la paternité et de l'enfance contre l'éducation athée (p. 195-212).

Dans le numéro de novembre, ce même auteur expose les causes de la diminution de l'autorité. Il en indique plusieurs : l'oubli de la véritable origine de l'autorité, l'éparpillement excessif de celle-ci, le peu de respect que l'autorité montre pour elle, soit en combattant l'autorité de l'Eglise, soit en favorisant une liberté désordonnée, soit en établissant la centralisation ou la bureaucratie à outrance, ce qui a presque ruiné l'autonomie domestique; ajouter à tout cela l'instabilité des gouvernements et la lutte des partis (p. 289-301). Le P. Ugarte de Ercilla traite le problème psychophysiologique de l'enseignement. Il recherche combien les étudiants peuvent travailler. Le changement de travail, dit l'auteur, facilite le travail mais ne dissipe pas la fatigue, parce que le nouveau travail, augmente toujours le capital de fatigue de l'organisme. La gymnastique ne repose pas le cerveau, au contraire, elle diminue son énergie. On ne peut donc réparer ses forces qu'en se reposant véritablement, c'est-à-dire, en ne faisant rien du tout. Il ne faut pas se reposer trop tôt, ni trop souvent: cela est nuisible au travail. La perfection est de se reposer quand la fatigue vient et non quand elle est excessive, parce qu'alors, la réparation des forces est proportionnellement plus longue. On ne s'accoutume pas à la fatigue, mais, à la longue, le travail devient moins pénible, et l'on se fatigue moins vite (p. 29-343).

En décembre, premier article du P. Murillo sur le discours eschatologique de Jésus-Christ (p. 413-429). Second article du P. Ugarte de Ercilla sur le problème psycho-physiologique de l'enseignement, et, notamment, sur le surmenage (p. 447-463).

Dans le numéro de janvier, le P. Gagena traite la fameuse question de la vocation sacerdotale. Il est pour la théorie traditionnelle, tout en reconnaissant, avec tout le monde, que la vocation intérieure n'est pas nécessaire pour le sacerdoce (p. 39-53).

Le P. Murillo a publié en février la fin de son travail sur le discours eschatologique de Jésus-Christ (p. 141-161).

Le P. Bover étudie, dans le même numéro, le style du IV évangile. Le P. March expose la valeur apologétique de la Explanatio simboli apostolorum de Ramon Marti, ouvrage inédit que le docte jésuite a publié en 1910.

En avril, le P. Bover expose le concept de la beauté dans la poétique d'Aristote (p. 495-470).

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Dans le numéro de mai, le P. Murillo commente le discours de S. Pierre sur la Résurrection du Messie (p. 5-19). Le P. Ugarte de Ercilla insère un article intitué: Psychophysiologie du cœur humain : étude pletismo mio neumographique. Le P. Portillo s'occupe de la question de Lorette. Il estime que le livre de M. U. Chevallier n'a pas encore ruiné la tradition (p. 65-73). L'infatigable P. Ugarte de Ercilla publie en juin un premier article sur le S.-C. de Jésus. Il recherche l'antiquité et les différentes phases de cette dévotion, qu'il fait remonter aux premiers siècles de l'Eglise. Il lui reconnaît un triple objet : le cœur de chair, l'amour et la personne de Jésus-Christ. Le cœur physique et la personne sont l'objet matériel et visible; l'amour et l'excellence de la personne, l'objet formel et invisible. L'objet principal en soi est le Verbe; l'objet principal de la dévotion, est le cœur physique et moral; l'adoration va directement et immédiatement à la personne qui est l'objet commun, de même qu'au cœur et à l'amour qui sont l'objet spécial: c'est la même adoration qui va à la fois à l'un et à l'autre objet (141-157). Le P. Bover expose le concept esthétique de la grâce (p. 158-172).

Ciudad de Dios. — Dans le numéro du 5 septembre, l'abbé Abad y Cavia a commencé une série d'articles, établissant le pouvoir judiciaire de l'Eglise et le for personnel ecclésiastique. Le P. Rodriguez a continué son étude sur le contrat du travail. Il la poursuit dans plusieurs autres numéros.

Le P. Cerezal prouve le 5 octobre que la présence de Dieu n'est pas un élément mystique. Cet article fait partie d'une série intitulée études mystiques.

Le 20 octobre, le P. Arnaiz a donné le commencement d'un savant travail sur la Philosophie nouvelle. C'est la philosophie qui a cours actuellement en France. L'auteur, bien que s'inspirant d'un critère large, se voit obligé de la repousser.

Dans le numéro du 5 décembre, le P. Fernandez commence une étude sur l'évolution scientifique moderne. Il s'inspire beaucoup du livre de Poincaré: la Physique moderne. Le P. Morillo défend, le 20 mars et le 20 avril, l'authenticité du saint Suaire de Turin.

J. DEVERCHÈRE.

Revue des Revues

- L. Cou

Revue de métaphysique et de morale, Janvier. TURAT : Sur la structure logique du langage. Outre la question de l'origine du langage, « il y a une étude parfaitement positive et bien digne de l'attention des philosophes : c'est celle du langage tel qu'il est, dans les innombrables formes qu'il revêt dans les différents peuples et aux diverses époques : c'est celle de la structure des langues et de leur évolution... Les linguistes... ont fini par s'apercevoir que les langues ne sont pas des organismes qui évolueraient d'une manière inconsciente et spontanée, en dehors et presque indépendamment des esprits. Ils ont reconnu que la pensée, et même la pensée consciente et réfléchie, joue un rôle essentiel dans cette évolution ; que les langues sont en somme des instruments de cette pensée et qu'elle les fabrique naturellement selon ses besoins. Parmi les facteurs de cette évolution, il faut faire place à une logique inconsciente et instinctive, dont les formes du langage sont une manifestation, si confuse qu'elle soit. Or des études de «< grammaire comparée › il ressort que certaines formes grammaticales sont à peu près universelles, et constituent implicitement une « grammaire générale ». Il n'est pas possible que ces catégories grammaticales n'aient pas quelque relation avec les catégories logiques. Dès lors, au lieu de construire le système des catégories a priori et pour ainsi dire dans le vide... ne serait-il pas plus sage et plus sûr de s'inspirer des résultats de la grammaire comparée ». Ces résultats, M. Couturat les emprunte au cours récent de M. Meillet sur la morphologie générale et les catégories grammaticales. Ils consistent en ceci que « les catégories grammaticales sont beaucoup plus universelles qu'on ne se l'imagine ce qui diffère surtout ce sont les formes, les moyens d'expression; mais les idées fondamentales sont sensiblement les mêmes. Ce fait prouve que la pensée humaine est plus uniforme qu'on ne le croit d'ordinaire ; il réfute à la fois les nominalistes qui prétendent que la logique dépend exclusivement des for

mes du langage et qu'il y a autant de logiques que de langues, et les sociologues ou ethnographes qui, exagérant la diversité de races d'après les caractères physiques et extérieurs, tendent à établir entre elles une hétérogénéité fondamentale au point de vue intellectuel et admettraient volontiers que chaque race a sa logique spéciale. Ce qui ressort de cette vaste exploration linguistique, c'est, malgré l'énorme différence matérielle des langues et leurs divers degrés de développement, l'unité essentielle de l'esprit humain ». Et ceci amène M. Couturat à conclure que «< la langue internationale n'est pas seulement un expédient pratique, d'une portée sociale immense et d'une nécessité de plus en plus manifeste; elle est aussi... un desideratum scientifique, en ce qu'elle répond bien mieux que toute langue naturelle aux besoins logiques de l'esprit scientifique, et en ce qu'elle permet de mieux étudier et analyser les relations de la logique et de la grammaire, du langage et de la pensée » 1. C. D'ISTRIA: Les formes de la vie psychologique et leurs conditions organiques d'après Cabanis. Analyse le mémoire de Cabanis sur les Rapports du physique et du moral de l'homme, qu'il résume de la façon suivante : « Les changements dans la structure et dans les fonctions des organes produisent des types généraux qui correspondent aux différentes époques de la vie. Par la sexualité, la vie de l'espèce pénètre dans la vie individuelle et elle crée deux types qui, soit dans l'ordre physique, soit dans l'ordre spirituel, soit enfin dans l'ordre social, réali sent des fonctions distinctes... Avec les tempéraments, nous nous rapprochons des mesures de plus en plus variées de la vie individuelle. Dans l'étude du tempérament s'affirme l'ef fort de Cabanis pour constituer cette psychologie synthétique vers laquelle tend la science contemporaine et qui doit non seulement relier l'esprit à l'organisme, mais encore atteindre l'homme réel défini par l'équilibre plus ou moins stable de toutes ses tendances et de toutes ses fonctions... Cabanis... ne se proposait point, comme on l'a cru trop facilement, de démontrer le matérialisme, mais... il pensait, à l'exemple de Des

1. Mais permettrait-elle également d'exprimer toutes les richesses qui constituent la vie de l'âme proprement dite, toutes les nuances mobiles du sentiment ? Pourra-t-on jamais, en inventant artificiellement des mots ou des tours de phrases, les charger du sens infini qu'ont la plupart du temps les mots et les phrases de nos langues naturelles, où se répercutent, avec les échos du passé le plus lointain, toutes les aspirations diffuses de l'humanité.

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