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Messe solennelle, D. Pl. de Meester préconise l'idée de faire réciter par les assistants d'abord, toutes les parties de la Messe chantées par le choeur ou le peuple: l'Introit, le Kyrie, le Gloria, le Graduel, etc.

Ensuite, il voudrait y voir ajouter d'autres prières et répons qui ont été rendus obligatoires depuis la réforme du missel par S. Pie V, et qui, en raison de leur caractère privé, ont surtout leur raison d'être aux messes basses, tels sont les psaumes Judica me, la Confession, le Suscipiat Dominus, après l'Orate fratres,le Deo Gratias après l'épître et le dernier évangile et le Laus tibi Christe, à la fin de l'évangile de la messe, ainsi que la Confession et le Domine non sum dignus récités avant la communion des fidèles. La récitation de ces dernières prières par les fidèles devrait, pour les mêmes motifs, se faire, le cas échéant, dans les messes solennelles.

Foi et Vie, 16 Novembre. E. DOUMERGUE: Viret, la liberté de conscience et la réformation. « Religion est de telle nature, a écrit Viret, qu'on n'y peut pas traîner les hommes par force ni par violence. Il semble ainsi avoir posé le principe de la tolérance religieuse. Mais cela veut dire sous sa plume que ce n'est par le glaive qu'il faut commencer » et qu'il ne faut avoir recours au glaive que quand on n'a plus d'autres moyens. Et Viret admet que quand «on peut sauver tout le reste du corps en retranchant quelque membre d'icelui, qui peut corrompre tous les autres et apporter la mort à tout le corps, on peut alors user de ce remède, nonobstant qu'il soit fort rigoureux. A cette occasion M. Doumergue se pose de nouveau la question: « Les réformateurs ont-ils fondé la liberté de conscience ? » Selon lui en répondant, comme on le fait d'ordinaire, qu'ils l'ont fondée « en principe », mais qu'ils « n'ont pas su mettre leur principe en pratique on répond mal. Et à son sens il faut renverser les termes de cette réponse. Les Réformateurs n'ont pas proclamé le principe de la liberté de conscience. Ils ont même proclamé et appliqué le principe contraire ». C'est ainsi que Viret a dit qu'on a le droit et sans doute le devoir «< non seulement de réprimer, mais aussi de supprimer et abolir du tout (complètement) les hérésies et les erreurs et scandales» quand ils «commencent à naître et à pulluler et qu'il y a encore peu de gens qui y soient enveloppés ». Seulement, ajoute M. Doumergue « il se trouve qu'après avoir proclamé le principe (de l'intolérance) les Réformateurs lui ont

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donné, en pratique, des accrocs ». Et c'est ainsi qu'ils « ont fondé en fait » la tolérance. Et à Viret qu'il appelle le Michel de l'Hospital calviniste » et qui par ses paroles, par ses écrits et par ses actes... a tenté un effort immense pour faire régner en France au XVIe siècle la tolérance dont la France du xvi° siècle avait besoin », M. Doumergue oppose «<les Guise représentants typiques du catholicisme romain au xvI° siècle » 1.

1. On pensera, à juste titre, que cette manière d'apologie est trop facile. M. Doumergue trouverait au moins sans peine des accrocs du même genre faits au principe d'intolérance du côté catholique. Et c'est se faire la part trop belle de prendre les Guise pour « représentants typiques » du catholicisme. Mais ce qui est à signaler surtout c'est que partout où prévalut la Réformation l'Eglise et l'Etat se confondirent et que cette confusion entraîne par elle-même la négation de la liberté spirituelle, comme il apparait dans les sociétés antiques,

Livres déposés au bureau des Annales '

Les postulats de la Pédagogie, par E. PARISOT et E. MARTIN, VI-184 p. in-16, Alcan, Paris, 1911.

La Volonté de Métamorphose, par JOSEPH BARUzı, 202 p. in-16, Bernard Grasset, Paris, 1911.

Zoé la Theosophe à Lourdes, par CHARLES NICOULLAUD, 263 p. in-8°, Vigot, Paris, 1911.

Revelations de l'Amour de Dieu, par JULIEnne de Norwich, traduites par un Bénédictin de Farnborough, XXXV-399 p. in-16, Oudin, Paris, 1911.

Souvenirs de Jeunesse (1828-1835), par CHARLES SAINTE-FOI, 451 p. in-8°, Perrin, Paris, 1911.

Les Vérités religieuses vivantes, par PAUL GAY, 36 p. in-16, chez l'auteur, St-André de Valborgne (Gard), 1911.

Ketteler, par CLAUDE PEYROUX, 53 p. in-8, Petit Démocrate, Limoges, 1911.

Le Fenseur dans Tolstoi, par JosEPH SERRE, 63 p. in-8°, Vitte, Paris-Lyon, 1911.

Logica come scienza del concetto puro da BENEDETTO CROCE, 425 p. in-8°, Laterza, Bari, 1909.

Petite histoire d'une âme, par ANDRÉ CHARREY, VII-235 p. in-16, Plon-Nourrit, Paris, 1911.

L'Evangile selon S. Marc, par le R. P. LAGRANGE, O. P. CLI456 p. in-8°, Gabalda, Paris, 1911.

Manuale historiæ ordinis Fratrum Minorum, par H. HOLZAPFEL, XXI-622 p. in-8°, Herder, Freiburg im Breisgau, 1909.

Balmes, par A. LUGAN, 201 p. in-12, Tralin, Paris, 1911. Le pèlerinage de Sainte Brigitte, par VERNER VON HEIDENSTAM, traduit du suédois par S. GARLING Palmer, XII-268 p. in-16, Perrin, Paris, 1911.

Schopenhauer, par TH. RUYSSEN, XII-392 p. in-8°, Alcan, Paris, 1911.

Textes choisis de Pascal, par PAUL ARCHAMBAULT, 225 p. in-16, Michaud, Paris, 1911.

Textes choisis de Littérature chrétienne, par E. THOMASI, 221 p. in-16, Michaud, Paris, 1911.

De Jodelle à Molière, par EUGENE RIGAL, VIII-303 p. in-16, Hachette, Paris, 1911. 3 fr. 50.

1. Les livres déposés au bureau des Annales, 23, rue Las-Cases, Paris, seront d'abord annoncés ici, sans préjudice des comptes-rendus dont ils pourront être ultérieurement l'objet.

L'un des Gérants: J. THEVENOT

La connaissance, à la limite de sa perfection,

abolit-elle la conscience?

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Puisque ni le réalisme ni l'idéalisme ne peuvent pleinement nous satisfaire, puisque l'objet ne peut être ni conçu comme une réalité indépendante, ni tout simplement nié, le meilleur moyen pour trouver un nouveau centre de perspective est de bien prendre conscience de la position fausse où se tiennent idéalistes et réalistes.

Or ce qu'il y a de frappant dans leur attitude, c'est que ni l'une ni l'autre de ces deux doctrines, ou mieux de ces deux tendances antagonistes qui sollicitent l'esprit tantôt à se repaître brutalement de réalité objective, tantôt, plus raffiné, plus difficile aussi, à chercher la moelle substantielle au delà de cette apparence d'objectivité qui n'en serait que la négligeable enveloppe, bref que ni le réalisme ni l'idéalisme ne pourraient exister l'un sans l'autre, ils ne sont que parce qu'ils sont deux ennemis et que l'un implique l'autre, on ne peut s'en tenir au réalisme; mais aussitôt qu'apparaît l'idéalisme, on le voit, comme notre longue analyse s'est efforcé de le montrer, inclure fatalement un réalisme indéracinable. Or, remarquons-le, l'esprit réaliste et l'esprit critique sont deux tendances également invincibles: impossible à qui vit de n'être point réaliste ; impossible à qui réfléchit de ne pas aboutir à quelque forme idéalisme. En nous tenant à ce point de vue

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idéologique, nous voyons donc tout essai d'explication de notre connaissance vicié dès son origine, puisque cette explication commence par inclure ce qu'elle voudrait exclure et par admettre d'abord ce qu'elle veut nier, afin même de pouvoir le nier; et par l'admettre encore dans la série de ses développements.

Mais, si nous creusons sous les deux systèmes opposés, nous constatons que tous deux se fondent sur un postulat commun; et c'est de cette base même que l'on peut, que l'on doit récuser la valeur.

Ce postulat, sur lequel idéalisme et réalisme édifient tous deux, c'est cette thèse que la pensée abstraite est le tout de la connaissance. Il est vrai qu'une fois parvenus à la conscience distincte, nous opérons cette discrimination entre sujet connaissant et objet connu ; il est vrai qu'alors l'objet est invinciblement affirmé comme un terme existant hors de nous; il est vrai enfin que l'esprit idéaliste, en projetant sa clarté sur cette croyance paraît dissiper une simple illusion. Mais, tout cela n'est qu'un moment, tout cela n'est qu'un plan dans le déterminisme de notre connaissance qui ne se laisse pas réduire à la pensée abstraite. Ce que l'on ne doit pas accepter pour point de départ dans la solution du problème, c'est cette opposition du sujet et de l'objet figés en face l'un de l'autre. Le réalisme s'en tient à cette dualité; mais l'idéalisme luimême l'accepte à l'origine de ses investigations, et ne parvient jamais, dans la suite, à s'en affranchir. Au point de vue de l'idée, il est impossible qu'il n'y ait pas dualité. C'est de cette opposition même que nous sommes partis dans la position du problème; car tel est le donné alors que nous sommes à même de réfléchir sur lui. Mais, nous l'avons fait entrevoir déjà, ce donné n'est pas du tout fait, l'attitude statique qui prend cette opposition pour immédiate méconnaît le point de vue dynamique. Ce qui paraît évident des sciences et du progrès de l'esprit humain à travers les âges, à savoir qu'ils se font et qu'il existe un devenir de la pensee, cette vérité est également valable pour la connaissance individuelle la plus simple. Seulement, tous les hommes ne parviennent pas aux corceptions scientifi

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