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Quam regem me creatis icto fœdere,
Qui vos ab omni tutas præstem injuriā? »
Illæ credentes tradunt sese miluo;
Qui regnum adeptus cœpit vesci singulas
Et exercere imperium sævis unguibus.
Tunc de relicuis una: «Merito plectimur,
Huic spiritum prædoni quæ commisimus. »

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Le dernier vers de la fable 32 manque dans les manuscrits de Phèdre. Il a été rétabli par conjecture, d'après les paraphrases en prose.

français, il faut tourner par l'in- credentes (miluo) tradunt sese finitif. miluo (voir natans 5,2). 11. Qui. Voir quod 3,21. Regnum. Voir 31,8. Cœpit. Voir 3,8. Singulas (comparer 3,25), accusatif. Vesci gouverne ordinairement l'ablatif.

8. Creatis. Voir 7,9.- Icto. Du verbe très rare icère « frapper », parfait īci. En dehors du participe ictus, on emploie de préférence le verbe ferire. Les Latins disent « frapper » un traité, « frapper » une alliance, pour « conclure ». Icto: « conclu (entre vous et moi) ».

Fodere. Voir pœna 14,2. 9. Qui vos... tutas præstem: pour vous garantir la sécurité; voir qui compesceret 3,12. Præstare signifie « se présenter devant », ensuite « répondre de, garantir » (ici et 48,4), puis fournir une garantie, puis simplement fournir (41,16; 44,14; 51,8).

Sur tulas voir 29,7.

10. Credentes (voir 9,8). A traduire adverbialement, comme lentus 16,7.- Il faut entendre:

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Comparer dans La Fontaine (VII, VII) les Vautours et les Pigeons.

Les mots sævis unguibus (v. 12) ont suggéré à La Fontaine l'expression qui termine la fable V, xvII (ci-dessus, p. 37):

Mais la pauvrette avait compté
Sans l'autour aux serres cruelles.

Une partie plus ou moins considérable du Livre II est perdue. Les fables 15-32, qui en faisaient partie, se trouvent maintenant hors de leur place, avant le Prologue par lequel s'ouvrait le livre, et comme une continuation du Livre Ier.

Aucun des cinq Livres, d'ailleurs, ne nous a été conservé en entier par les manuscrits de Phèdre. Le Livre V a particulièrement souffert.

Les fables 104-135, qui manquent dans les manuscrits de Phèdre, ont été sauvées par une copie prise au xv° siècle sur un manuscrit plus complet.

Pour d'autres fables perdues, on possède des paraphrases en prose, contenant çà et là des vers ou des hémistiches à peu près intacts. Voir l'échantillon cité en tête de la fable 135, cidessous p. 285.

LIVRE SECOND

Publié, au pluS TÔT, EN L'AN 43 APRÈS NOTRE ÈRE

(voir Notice sur Phèdre, §§ 23-24).

Le premier livre ne contenait que des récits fictifs (fict fabulæ, 1,7), des fables d'animaux et d'arbres. Dans le second livre, écrit au moins douze ans plus tard, Phèdre a commencé à entremêler aux fables des historiettes vraies (voir vera fabella, 38,6).

33-34. Prologue du Livre II.

Adressé à un personnage inconnu, nommé Illius.

Le Lion, le Brigand et le Voyageur.

Le mot Illi (33,12 et 43,14) paraît être le vocatii d'un nom d'homme (le nom de l'inconnu à qui Phèdre dédie son livre), altéré peut-être un peu par un copiste. Le nom authentique pourrait être Ilius (la première femme de Sulla le dictateur s'appelait Ilia); dans ce cas, il faudrait écrire Ili. Sur l'étrange donnée de la fable 34, voir fable 17. Cette fable constitue peut-être un remerciement, car il semble que le voyageur inoffensif soit Phèdre, et que le lion son bienfaiteur soit le dédicataire Illius. Comme la panthère captive de sa fable, à qui des gens charitables jettent un morceau de pain (46,6), et comme Simonide, hébergé après son naufrage par un de ses admirateurs (72,19-24), Phèdre a dù trouver dans sa disgrâce des protecteurs inattendus. Voir Notice sur Phèdre, § 17.

33. Exemplis continetur Æsopi genus,
Nec aliud quicquam per fabellas quæritur
Quam corrigatur error ut mortalium
Acuatque sese diligens industria.
Quicunque fuerit ergo narrandi jocus,

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70,12-13. De même nec ullo 39,6 équivaut à et nullo; neque enim 43,25 à etenim non.

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1. Continetur. Est renfer- | à et...nihil, comme 41,14; 45,6; mé, consiste (uniquement) dans. En ce sens, se construit avec l'ablatif sans préposition. C'est aussi la construction du participe contentus « qui se borne à, satisfait de voir 4,13; 62,13; 106,12.76,29, contineri a un sens plus ordinaire être maintenu, retenu.

- Æsopi genus. Le « genre littéraire inventé par Ésope, la fable. Genus 77,13 signifie aussi un genre littéraire. Le génitif (Æsopi) remplace l'adjectif, qui seul serait vraiment correct (Esopium, 77,1); de même 44,29. C'est là une singularité propre au style de Phèdre il dit de même fati miseria pour fatalis miseria 78,3 (voir aussi fatorum 88,19); vocem naturæ pour vocem naturalem 95,33. Et encore prædam maris 125,5 pour prædam maritimam; moris licentia 75,8 p. solita licentia; rem feminarum 52,11 p. rem muliebrem; luxuriæ domum 82,44, à peu près dans le même sens que domum lætam. 2. Nec... quicquam équivaut

- Fabellas. Voir fabulas 1,7. 3. Corrigatur...ut. Voir nominor quia 6,7.

4. Industria l'activité de l'esprit.

5. Quicunque fuerit, au futur passé. De même quodcunque fuerit 44,27. Le futur passé a la même raison d'être après quicunque qu'après si (voir siquis voluerit 1,5); quicunque en effet, aussi bien que si, se rapporte à un avenir encore indéterminé. Pour le même motif, Phèdre met le futur passé après quod quis 61,8. Après quisquis, les Latins mettent souvent le futur passé (quicquid dederis 110,12); Phedre. pourtant, dit au futur simple quicquid putabit 71,3.

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- Narrandi jocus. Le génitif du gérondif paraît équivaloir à un adjectif, comme le génitif

Sur

sopi au v. 1. C'est comme s'il y avait narrativus. jocus, voir jocari 1,7.

Dum capiat aurem et servet propositum suum,
Re commendator, non auctoris nomine.
Equidem omni curā morem servabo senis;
Sed si libuerit aliquid interponere,
Dictorum sensus ut delectet varietas,
Bonas in partes lector accipias velim,

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10. Dictorum. A construire avec varietas. Sensus. Les sentiments, le goût.

11. Bonas in partes (le pluriel au lieu du singulier) accipias que tu prennes dans le sens du bon côté ; c'est-à-dire, en bonne part. Accipiens in contumeliam 52,8 prenant dans le sens de l'affront; prenant pour autant d'affronts.

Lector accipias. Contruit comme judex sedit 11,6. Le régime d'accipias est sousentendu, le sens étant suffisamment clair (ce régime, c'est ce que Phèdre aura «< intercalé »>, selon ce qu'il indique au v. 9).

- Accipias velim. - Velle et ses composés se construisent avec le subjonctif sans ut vellem adjuvisses 92,8; nolo irascaris 70,14. La même construction s'emploie avec petere (43,39), curare (92,6), monēre (121,3); avec les impersonnels oportere (44,2) et licere (77, 16). - Sur velim, voir dixerim 15,17. Sur la différence entre velim et vellem, voir 92,8.

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