« Quæso, bubulce, numquid huc venit lupus? »> 10 Phèdre suppose qu'après la mort la substance d'un corps vivant devient un autre corps vivant, appartenant un être d'une autre espèce. Cette doctrine ressemble à celle de la métempsycose, c'est-à-dire de la transmission des âmes; et pourtant il n'y est pas question d'âme. Papilio vespa propter volitanti invidens : «O! sortem iniquam; dum vivebant corpora Quorum ex reliquiis animam nos accepimus, 7. Numquid. Comme 112,4; il s'attend à la réponse « Non ». Au contraire, au v. 11, ecquid suppose que le bouvier attend un « Oui »; voir ecqua 85,4. 9. Nutu. Signe de tête (et aussi des yeux; v. oculis perfi- | dis au v. 14). Partem. Ici et souvent, pars signifie « côté ». Citus. Ici pressé. 10. E conspectu. Voir 17,6. --- 13. Agere gratias. Expression qu'on a déjà rencontrée 41,15. 14. Verum. Voir 5,5. Voir invidia 25,3. 2. 0! sortem iniquam. Voir o! me infelicem 13,13. Dum vivebant. Voir 14,9. 3. Animam vie. Nos : nous autres (par opposition aux êtres, corpora, dont il vient d'être question). Ego eloquens in pace, fortis præliis, Quemcunque visum est lædis infixo aculeo. » «Non qui fuerimus, sed qui nunc simus vide. » 5 10 Le nom de terraneola, qui, d'après Phèdre, n'était en usage que chez les paysans, est probablement le vrai nom latin de l'alouette en général. Álauda, d'où vient le mot français « alouette », est un nom emprunté à la langue des Gaulois; cassita ou galerita désigne en particulier le « cochevis» ou « alouette huppée ». L'alouette, dit Buffon, fait son nid promptement; elle le place entre deux mottes de terre; elle le garnit intérieurement d'herbes, de petites racines sèches, et prend beaucoup plus de soin pour le cacher que pour le construire. » Buffon dit encore des alouettes : « Leur manière de voler est de s'élever presque perpendiculairement et par reprises, et de se soutenir à une grande hauteur, d'où, comme je l'ai dit, elles savent très bien se faire entendre. » La peinture de Phèdre est donc d'une vérité parfaite (altius se sustulit, etc.). L'alouette est un des rares oiseaux qui chantent en volant, et elle ne se perche jamais sur les arbres. Phèdre est aussi très bon naturaliste dans les vers 6-7. Il est exact que les renards mangent des insectes; ils sont très friands de guêpes, qu'ils vont chercher dans leurs ruches souterraines; ils se régalent de sauterelles, de scarabées et de grillons. « Un de mes vieux gardes forestiers, écrit la personne qui m'a renseigné, a encore sur le cœur les dégâts causés par les renards à certaine de ses prairies où abondaient les grillons [voilà le pratum de Phèdre]; ils en dégradèrent complètement la pelouse avec leurs griffes et avec leur museau, pour attraper les grillons dans leurs trous. Ils aiment aussi les beaux scarabées, aux élytres d'acier bleui, qui cherchent couvert et nourriture dans les bouses que laissent les vaches aux pàturages. Ils savent très bien émietter ces bouses, et c'est en constatant ces traces de leur passage que mes gardes ont pu, bien souvent, retrouver leur piste. » Phèdre avait composé une fable de la vulpes métamorphosée en femme (La Fontaine a remplacé la vulpes par une chatte). Il y était dit que la vulpes métamorphosée saute de son lit pour manger un scarabée, proie qui lui était familière : Scarabæum vidit prorepentem ex angulo, Notamque ad prædam celeri sussiluit gradu. Avis quam dicunt terraneolam rustici, In terra nidum quia componit scilicet, 2. Scilicet (voir 95,30): effec- | que les paysans ont raison de tivement. Phèdre veut dire donner ce nom à l'alouette Forte occucurrit improba vulpeculæ ; « Salve » inquit illa; « cur me fugisti, obsecro, Nihil est quod metuas; ego te multum diligo 5 10 Ego. Le pronom est exprimé, pour mieux appuyer. C'est comme s'il y avait : Je suis quelL'alouette, qu'un qui t'aime. qui se moque du renard, appuie encore plus tu quidem... C'est comme si elle disait Tu es certes quelqu'un qui fais bien mon éloge. 9. Mores (tuos). Voir 3,12. Vitam (tuam). Voir 44,22. 10. Nostra (texte douteux), sauterelle; la plupart des dic- pluriel neutre. Voir nos 1,7. tionnaires indiquent à tort locusta. - 16.3. Præ-dicas. Voir in-dicat 8. Nihil est quod metuas. Voir non est quod timeas 34,7. | teux). Voir assvevit 17,5. 12. Svevi (sue-vi; texte dou Cerf (le) se voyant dans l'eau. 135 45 78 117 13 |